lundi 31 décembre 2007 par Notre Voie

Le professeur Mamadou Koulibaly, président du Parlement ivoirien, a animé un meeting géant, hier à Koumassi, à Abidjan. Mettant fin aux rumeurs sur le supposé conflit avec le président de la République et son départ du FPI (au pouvoir), Mamadou Koulibaly s'est fait l'avocat de la politique de Refondation et a démontré que le FPI n'est pas le seul responsable des dérives constatées dans la gestion de l'Etat.

Dans un espace devenu exigu pour la circonstance, Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, a affirmé, hier, à Koumassi, à la place Inch'Allah, au cours d'un meeting, que le FPI ne saurait être tenu pour seul responsable des dérives constatées dans la gestion de l'Etat. Selon lui, depuis que le parti du président Gbagbo est arrivé au pouvoir en octobre 2000, il n'a jamais formé un gouvernement à 100% FPI. Mais, bien au contraire, il s'est associé avec les autres partis politiques conformément aux engagements pris par le président Gbagbo en compagnie de feu le général Robert Guéi et de Laurent Dona Fologo. C'était en septembre 2000 à Yamoussoukro, devant les présidents Mathieu Kérékou et feu Gnassingbé Eyadéma, mandatés par la CEDEAO au moment où la junte militaire était au pouvoir en Côte d'Ivoire. Ainsi, le Pr. Koulibaly, 3ème vice-président du FPI, s'est-il livré, statistiques à l'appui, à une véritable démonstration prouvant que les autres partis politiques sont aussi responsables de la gestion actuelle des deniers publics de l'Etat. Affi N'Guessan, a formé quatre gouvernements. De tous ces quatre, le FPI a eu au total, 25 ministres contre 11 pour le PDCI, 4 pour le RDR, 3 issus du PIT, 2 de l'UDPCI et 2 de la société civile. Les décomptes donnent 54% pour le FPI et 43% pour les autres partis?, a révélé le président Koulibaly. D'où vient-il que quand on voit des voitures aux vitres teintées en ville, on dit que ce sont les refondateurs ? Mais où on met les 43 autres pourcents ? Où mettez-vous Hamed Bakayoko ? Où vous mettez Cissé Bacongo ? Où mettez-vous Dagobert Banzio ??, a longuement interrogé Mamadou Kopulibaly.
Pour l'orateur, certes les Refondateurs? ont leur part de responsabilité dans la gestion de l'Etat, mais les autres, ceux qui siègent avec le FPI au gouvernement depuis octobre 2000, ont aussi la leur. Dans la même veine, le député de Koumassi a montré qu'après les gouvernements Affi, le FPI n'a plus eu la majorité dans les 6 gouvernements qui se sont succédé, de Seydou Elimane Diarra à Guillaume Soro Kigbafori, en passant par Charles Konan Banny. A en croire Mamadou Koulibaly, le FPI et le CNRD (mouvance présidentielle) ont eu, en tout et pour tout, 22 ministres contre 47 pour le RHDP (opposition civile) et la rébellion. C'est vrai qu'au FPI, nous avons péché. Nous sommes des hommes et aucun homme n'est parfait. Si nous étions parfaits, nous serions des dieux. Nous sommes des hommes, et donc nous avons nos faiblesses. Mais la différence entre nous et les autres, c'est que nous, nous reconnaissons nos faiblesses et prenons l'engagement de les corriger pour repartir sur de nouvelles bases?, a-t-il reconnu.
Soutenus par Mme Simone Ehivet Gbagbo, Première Dame de Côte d'Ivoire et 2ème vice-présidente du FPI, et M. Abou Drahamane Sangaré, 1er vice-président du FPI, Mamadou Koulibaly a expliqué aux militants du parti au pouvoir, son parti, et aux nombreuses personnes présentes que la philosophie du FPI est celle d'un parti où tout le monde ne joue pas sur la même ligne?. Ainsi, pour le président de l'Assemblée nationale, ses prises de positions dans la presse font-elles partie du rôle d'attaquant qui lui est assigné. Elles sont l'expression de ce que la direction de son parti, avec à sa tête Pascal Affi N'Guessan (souffrant, selon l'orateur), entend les cris de douleur des Ivoiriens. Il a donc exhorté les militants du FPI et les démocrates à se mobiliser, à ne pas se laisser apeurer par les discours du RHDP et à dire la vérité, car c'est elle qui fonde le FPI. Si on vous dit que c'est le FPI qui gouverne, répondez que c'est faux. Répondez que le FPI partage le pouvoir avec les autres?, a conseillé Koulibaly. Car, pour lui, si le RHDP avait laissé Gbagbo diriger le pays pendant ses 5 ans de mandat, on aurait pu le juger aujourd'hui?. C'est donc, dira l'animateur du meeting de la place Inch'Allah, cette situation trouble, où on ne sait pas qui dirige, qui a mis le pays en difficulté. C'est pourquoi Mamadou Koulibaly demande qu'aux élections municipales prochaines, son parti gagne et que toutes les mairies d'Abidjan soient aux mains du FPI. Je suis en train de plaider pour qu'à Abobo, la Première Dame soit la candidate du parti. Il faut que, partout, à Treichville, à Adjamé, à Port-Bouët, le parti ait des candidats de poids. On ne peut pas demander à Amondji de travailler, alors qu'il est torpillé par les autres partis politiques qui contrôlent les mairies?, a-t-il affirmé, tout en confirmant qu'il est lui-même candidat à la mairie de Koumassi. De cette façon, déclare Koulibaly, on saura si le FPI travaille ou ne travaille pas, parce que personne n'attachera nos mains entre les résolutions et la rébellion?.
Le président du Parlement ivoirien est revenu sur les rumeurs véhiculées sur sa personne dans la presse de l'opposition ; rumeurs affirmant qu'il était en exil, qu'il avait été exfiltré ou encore qu'il est en conflit avec le président de la République parce que le chef de l'Etat aurait eu une aventure avec sa fille de 16 ans. Il n'y a rien de vrai dans cette campagne qui a eu lieu sur ma personne et sur ma famille. Ce sont des histoires. Rien que des histoires?, a soutenu Mamadou Koulibaly. Il a mis en index des officines chargées de fabriquer ces histoires que des journalistes se permettent de relayer, criant qu'il est indigne que des journaux ivoiriens accusent le président de la République de leur pays de pédophilie sans apporter la moindre preuve. Et au président Koulibaly d'expliquer comment la rumeur a évolué. Pourquoi attaque-t-on ma famille ? De toutes mes prises de position, je ne me suis jamais attaqué aux enfants de Bédié, de Ouattara, de Guéi. Ce n'est pas sérieux. C'est un homme dont les enfants ont été meurtris qui vous parle?, a-t-il déclaré en se tournant vers la tribune réservée aux journalistes. Le professeur Koulibaly s'est alors adonné à une véritable leçon de journalisme en prenant l'exemple du célèbre quotidien américain Le Wall Street? qui donne tous les matins, selon lui, le cours des matières premières et des devises. Pour l'orateur, ce journal, avant d'affirmer par exemple que le prix du cacao va baisser, rassemble toutes les preuves qui le justifient. Ici, en Côte d'Ivoire, n'importe qui peut écrire un papier pour dire que tel roi est mort, remettre ce papier à la presse et être sûr qu'il fera la grande Une le lendemain?, s'est indigné l'orateur, affirmant que les Ivoiriens n'ont pas besoin de savoir la couleur de nos slips? ou de savoir que Bédié est imberbe, ou encore que Ouattara a des poils dans la paume. Ce qui intéresse les Ivoiriens, c'est comment se nourrir, comment aller à l'école, comment trouver un emploi, etc.?. Selon lui, la prochaine campagne va être une confrontation entre les idées, les bilans et les programmes des partis politiques. Il appelle donc les adversaires du FPI à juger son parti sur son programme qui prône l'AMU, la décentralisation, l'école gratuite.
Se prononçant, enfin, sur les affrontements de ces derniers jours entre clans rivaux dans le fief de l'ex-rébellion à Bouaké, le professeur Koulibaly a demandé aux Forces Nouvelles de s'entendre entre eux et d'arrêter de s'entretuer. Pour le président du Parlement ivoirien, deux raisons obligent les ex-rebelles à l'entente : d'abord, les accords signés par eux leur imposent de taire les armes contre le camp présidentiel, mais aussi d'en faire usage entre eux. Ensuite, leurs affrontements sanglants traumatisent les populations qu'ils prétendent sécuriser.
Avant le professeur Koulibaly, la Première Dame a pris la parole pour apporter son soutien au président Koulibaly. A l'en croire, malgré les attaques, le FPI et la Côte d'Ivoire restent debout. Pour elle, il était important que Mamadou Koulibaly fasse ce meeting pour rétablir la vérité sur toutes les méchancetés qui ont été dites sur lui. Nous avons une vision de la Côte d'Ivoire qui est qu'elle soit enracinée dans la démocratie et qu'elle soit une poche de moralité pour toute l'Afrique. Tout le reste n'est que bruits de basse cour?, a affirmé haut et fort l'épouse du président de la République de Côte d'Ivoire. Elle a fait référence au budget 2008 qui, pour la première fois depuis que la Côte d'Ivoire est la Côte d'Ivoire?, a dépassé les 2000 milliards de FCFA. Et, dans cette manne, 1900 milliards proviennent des caisses du pays. Pour Mme Gbagbo, cela démontre le retour de la Côte d'Ivoire en tant que nation forte qui sait compter sur elle-même pour résoudre ses problèmes.






Coulibaly Zié Oumar

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023