L'année 2007 qui s'achève peut être considérée comme une année glorieuse à tous points de vue : elle sonne le réveil de notre pays et nous laisse en héritage un précieux instrument pour sortir d'une crise qui n'a que trop duré, l'Accord de Ouagadougou du 4 mars 2007. Les résultats si rapidement atteints avec cet accord sont si éloquents que l'on ne saurait se lasser de les rappeler : la suppression des zones de confiance, le redéploiement de l'administration dans les zones Centre, Nord, Ouest (zone CNO), la flamme de la paix à Bouaké le 30 juillet 2007, la visite d'Etat du président de la République au Nord du 26 au 28 novembre, le début effectif du désarmement avec la suppression des lignes de front de Tiébissou et de Djébonoua les 22 et 23 décembre.
Comme on le voit, le bilan est plus que positif et l'on peut affirmer que l'année 2007 a été une très bonne année pour notre pays. La paix est là, la guerre est terminée. Cela est d'autant indéniable qu'à part le malheureux épisode de frayeur du 29 juin 2007 avec l'attentat fort heureusement manqué contre le Premier ministre, nous avons vécu dans l'ensemble une année paisible, tranquille. Nos c?urs n'ont pas été, comme dans les années précédentes, mis à rude épreuve avec des résolutions intrigantes, des ballets diplomatiques suspects, bref avec tout cet environnement étouffant de guerre où l'on pouvait à chaque instant craindre le pire pour notre pays.
Au moment où nous nous apprêtons à entrer dans une nouvelle année, il nous faut sans détour, rendre hommage à tous les artisans de ce beau parcours, les saluer avec respect et déférence, les féliciter et surtout leur souhaiter beaucoup de santé et de bonheur, bien sûr pour eux-mêmes mais également pour tous ceux qui leur sont chers et demander au Tout-Puissant de leur donner davantage de force, de sagesse et d'intelligence pour parachever l'?uvre si hautement salvatrice pour notre pays.
Les premiers de ces artisans ?
- Son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo, président de la République qui a eu l'idée géniale d'initier le dialogue direct en décembre 2006.
- Son Excellence Monsieur le Premier ministre Guillaume Soro Kigbafori qui, en tant que secrétaire général des Forces Nouvelles, a accepté avec beaucoup de courage et de lucidité la main tendue du président de la République ;
- Enfin, Son Excellence Monsieur le président Blaise Compaoré, président de la République du Burkina Faso qui a su et pu, avec un engagement admirable, rapprocher les frères ennemis.
Nous citerons ensuite :
- La communauté internationale notamment l'ONU, qui nous a fortement appuyés en validant sans la moindre hésitation, l'Accord de Ouagadougou. Une attitude à mettre, à n'en point douter, sur le compte de la nouvelle direction de cette structure avec l'arrivée du Sud-Coréen Ban Ki Moon ;
- Le vaillant peuple de Côte d'Ivoire dans toutes ses composantes ne saurait bien évidemment être oublié ;
.Nos hommes de Dieu qui ne se lassent pas de prier, de veiller et de se soumettre à des pénitences pour que la raison et le bon sens triomphent de l'orgueil, de la mauvaise foi et de la bestialité.
.Notre armée avec ses troupes et tous ses hauts responsables, hommes d'honneur et de devoir ;
.Tous nos leaders politiques et d'opinions conscients de leur part de sacrifice et de leurs responsabilités devant l'histoire ;
.Notre jeunesse toujours en alerte et pleinement consciente que c'est son avenir qui est en jeu ;
.Nos braves femmes toujours déterminées et aux avant-postes ;
.Nos rois et chefs traditionnels toujours là pour des conseils discrets et avisés ;
Dans ce tour d'horizon, l'on s'en voudrait si l'on ne mentionnait pas tous les amis de la Côte d'Ivoire et toutes les personnes de bonne volonté qui agissent dans l'ombre pour le retour de la paix
Hélas ! C'est ici aussi le lieu d'avoir une pensée affectueuse et pieuse pour toutes les victimes de cette sale guerre et d'adresser toute notre compassion et renouveler tout notre soutien aux veufs, aux veuves ainsi qu'aux orphelins.
Oui la paix est là et c'est à nous maintenant de la consolider et de la rendre durable, définitive.
Il est temps que nous quittions le chemin boueux de la haine, de la division tribale, ethnique ou religieuse, de la violence sous toutes ses formes pour emprunter résolument la voie de la tolérance, de la concorde et de la fraternité en adhérant sans hypocrisie à l'Accord de Ouagadougou pour préparer dans la confiance et la sérénité les prochaines élections.
Et donc, plus que tous les autres citoyens de ce pays, ce sont les acteurs politiques qui doivent se sentir interpellés. Tout indique, en effet, que l'heure des vrais débats politiques a sonné avec notamment la date des prochaines élections qui se précise depuis la signature et la publication des textes complémentaires à l'Accord de Ouagadougou. Il faut dès lors rompre avec les intrigues politiciennes, les attaques personnelles, la calomnie, les injures gratuites et les incitations à la violence comme c'est en ce moment le cas dans notre paysage politique pour proposer aux Ivoiriens qui sont les seuls véritables arbitres en tant que consommateurs-citoyens?, des produits politiques? alternatifs et crédibles si l'on pense que l'on en a réellement la capacité.
Pour le dire autrement, tout nous invite aujourd'hui à actualiser ou à élaborer nos programmes de gouvernement et nos projets de société et à les faire connaître à travers des débats sains et constructifs en vue de permettre aux futurs électeurs de choisir sur des bases conscientes et objectives.
Notre pays a besoin d'avancer. Il importe dans cette perspective d'?uvrer à enraciner et à consolider la démocratie.
Bonne et heureuse année 2008 à toutes et à tous et que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire.
Fait à Abidjan le 31 décembre 2007
Pour le Front populaire ivoirien
le secrétaire général, porte-parole du parti
Sylvain Miaka Ouretto