lundi 31 décembre 2007 par Le Patriote

Mieux, les frontistes avaient un refrain, un vague slogan sans épaisseur : refonder la Côte d'Ivoire. Il a fallu que Laurent Gbagbo et ses amis socialistes accèdent au pouvoir dans les conditions que l'on sait, pour comprendre la vraie signification du concept de la refondation. Elle rime avec destruction, pillage, mise à sac et curée. Pour mémoire, jamais la Côte d'Ivoire n'a autant été mise en coupe réglée que sous l'ère du Front Populaire Ivoirien. C'était donc ça la refondation. Une sorte de cortège des vainqueurs qui a fait tomber la nuit sur notre pays. Sans aucun doute, l'année 2007 a achevé de convaincre la politique de prédation et de corruption du parti pseudo- socialiste, avec l'éclatement de plusieurs scandales. Et non des moindres. En premier lieu, l'affaire des déchets toxiques, déposés à Abidjan par le navire Probo Koala de Trafigura, et dont l'enquête a conclu à la complicité et la concussion de plusieurs proches du chef de l'Etat, notamment le Gouverneur du district, Amondji Pierre, le directeur du Port, Marcel Gossio et le directeur général des Douanes, Gnamien Konan. Au cours d'un conseil extraordinaire tenu à Yamoussoukro, devant la presse, Gbagbo prend l'engagement de sanctionner, même s'il s'agit de certains de ses proches. Et pourtant, lorsque le Premier ministre d'alors, Charles Konan Banny suspend les personnalités citées, le chef de l'Etat entre dans une colère noire et les réintègre un mois plus tard. Dans la foulée, il débarque le directeur général de la RTI, Kébé Yacouba, pour avoir diffusé un communiqué du Premier ministre sur les déchets toxiques. Dans la foulée, Gbagbo ouvre un duel au couteau avec Banny dont il finit par avoir la tête en mars 2007. Pour autant, l'épisode des déchets toxiques ne s'arrête pas là. Dans un marchandage digne de ce nom, le camp présidentiel obtient 100 milliards de la société Trafigura, à titre de dommages et intérêts, pour les morts et les intoxiqués. Ceux qui croyaient à un partage entre les victimes, se sont lourdement trompés. Là encore, le scandale est total. Le camp présidentiel garde pour lui la grande partie de l'argent, ne laissant aux morts et malades, qu'une infime partie. Les victimes n'ont pas encore fini de grogner, face à un régime accaparateur. Une plainte internationale des victimes vient d'être jugée recevable. Des jours mouvementés attendent la refondation. Cependant, les anciennes poches de moralité ne s'arrêtent pas là. Un rapport de la banque mondiale accable le régime, en dénonçant des détournements massifs dans la filière café cacao. Par le régime et ses proches. Au détriment des producteurs, une bande de prédateurs a opéré une curée évaluée à des centaines de milliards. Le pavé dans la mare aura été l'achat d'une usine bien fictive, celle de Fulton, aux Etats-Unis, à hauteur de 100 milliards. A la vérité, il ne s'est agi que d'une vaste imposture, pour dissimuler l'argent des agriculteurs. Interpellé par les institutions de Bretton Wood, pour un devoir de transparence, Laurent Gbagbo a opté pour un audit de la filière, confiée au Procureur Tchimou, le même qui était allé en Estonie, à la recherche du Probo Koala , le navire des déchets toxiques. Prévue pour être bouclée en quelques jours, l'enquête piétine. Depuis des mois, les Ivoiriens attendent les conclusions du procureur. Son silence traduit-il une profonde gêne ? A côté du café cacao, une autre nébuleuse. La prévarication de l'argent du pétrole. Pendant sept ans la manne pétrolière n'a jamais été inscrite au budget. Elle est gérée directement par le camp présidentiel, qui garde par devers lui, les dividendes. Une récente investigation faite par Le Patriote a clairement démontré que le FPI a vendu toutes les nappes pétrolières de la Côte d'Ivoire, à son seul profit. Il n'y a qu'à voir les stations qui poussent comme des champignons pour s'en rendre compte. Sans aucun doute, le scandale qui a vraiment dérouté les Ivoiriens, est certainement celui des faux billets qui impliquaient des proches de Gbagbo. Même si, à l'instar de l'affaire des déchets toxiques, le chef de l'Etat avait pris l'engagement de sanctionner ses proches s'ils étaient impliqués, c'est plutôt un faire valoir qui a été livré en victime expiatoire, pour le salut de la refondation. Du moins, pour sauver les apparences. Autant le dire, l'année 2007 aura été pour la refondation, celle de la fin des impostures. 2007 a révélé au grand jour la culture de prédation des socialistes d'un autre ordre. Le mauvais.
Bakary Nimaga

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023