lundi 31 décembre 2007 par Le Patriote

C'est incontestablement, l'un des faits majeurs de l'année 2007. La grève illimitée des cadres supérieurs de la santé, sans service minimum, du 03 au 13 septembre 2007, sur toute l'étendue du territoire national, restera à jamais une page sombre de l'histoire de la médecine en Côte d'Ivoire. Déjà, avant la grève sauvage, les hommes en blouses blanches avaient observé trois à cinq jours d'arrêt de travail, mais avec service minimum. Avant de durcir le mouvement pour des revendications purement internes. Cette grève qui a été lancée par le syndicat national des cadres supérieurs de la santé (SYNACASS CI), a été fatale à de nombreux malades. Beaucoup sont morts, faute de soins. Durant plus d'une semaine, les malades ont été privés de soins dans les centres hospitaliers et universitaires (CHU) et grands hôpitaux publics. Car, la grève des cadres, dans ses premiers jours, a coïncidé avec une autre grève des infirmiers, sages femmes, techniciens de laboratoires, garçons et filles de salle. Pour la première fois en Côte d'Ivoire, les médecins ont fait fi du serment d'Hippocrate, en abandonnant les patients. Une situation à la fois dramatique et révoltante pour les pauvres malades. D'autant plus, qu'ils retrouvaient ces mêmes docteurs en grève, dans des cliniques privées. Le mutisme du gouvernement a été encore plus traumatisant pour les victimes. En effet, ce n'est qu'une semaine après le déclenchement du mouvement, que le gouvernement a réagi officiellement sur la question en présentant ses excuses à la nation. Dans un pays civilisé, le seul préavis de grève aurait suffi pour faire réagir le gouvernement , s'est indigné N'gouan Patrick président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l'Homme. Le SYNACASS CI revendiquait la reconnaissance du doctorat comme diplôme d'exercice à la Fonction Publique, l'adoption d'une nouvelle grille salariale pour les médecins et la restitution de son opération immobilière. Selon Amichia Magloire secrétaire général du syndicat, cette opération a été confisquée par ses devanciers. Notamment les ministres Kadjo Richard et Assoa Adou. L'intervention d'éminentes personnalités du monde médicale ivoirien, conjuguée à de fortes pressions, a eu raison de l'intransigeance des grévistes. Le gouvernement pour faire valoir son autorité, a pris des sanctions allant des mesures disciplinaires à des ponctions de soldes des principaux meneurs de la lutte. Mais, les grands perdants de cette situation restent incontestablement les malades. Ils n'ont eu droit qu'à de simples excuses de la part des deux parties. Aucun bilan des morts n'a été fait par le gouvernement. Les familles de ceux qui ont perdu leur proches durant la grève, n'ont pas été dédommagées. Encore moins ceux qui ont eu à interrompre des traitements pour lesquels ils avaient payés cher. Les parents des victimes devraient portés plaintes contre l'Etat , avait proposé M. Boga Gervais président de l'Action pour la Protection des Droits Humains (APDH).

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