lundi 31 décembre 2007 par Le Patriote

Les acteurs et partenaires du système éducatif ivoirien n'oublieront pas de sitôt l'année de 2007. Tant elle a été émaillée de grèves intempestives, occasionnées par les différents syndicats des enseignants, qui aspirent à une meilleure condition de vie et de travail. Le Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leur Droit (MIDD), dirigé par Mesmin Komoé a paralysé le primaire public. Entraînant avec lui les autres formations syndicales du primaire à se battre pour une seule cause : l'obtention d'une indemnité contributive de logement.La lutte a été entamée en 2006. Elle a abouti à la signature du décret relatif à l'indemnité de logement des instituteurs en Août 2007. Leurs aînés, les enseignants du secondaire public, ils se sont montrés plus téméraires en 2007. Le syndicat national des enseignants du second degré de Côte d'Ivoire (SYNESCI) de Mamadou Soro, a également paralysé l'école ivoirienne. Les revendications de ces enseignants s'articulaient de quelques points : l'adoption d'un profil de carrière des enseignants, la création d'une intendance pour le règlement des indemnités de correction, l'instauration de la double correction . La grève a duré plus de deux mois et s'est accentuée avec l'arrestation de cinq membres de la coordination des enseignants degré de Côte d'Ivoire (CES-CI). Ces derniers ont passé plus de deux semaines dans les geôles de la Maison d'Arrêt et Correction d'Abidjan (MACA). Face au refus des enseignants de reprendre les cours, l'Etat a suspendu les salaires. Nous ne baisserons pas les bras. Tant que nos revendications ne sont pas satisfaites. Nous maintiendrons la pression. lançait en Février dernier le secretaire général du Synesci, Mamadou Soro. Grâce à leur détermination, les enseignants ont pu décrocher un protocole d'Accord avec le ministre de l'Education Nationale d'alors, Michel N'guessan Amani, le12 Mars 2007. Lequel protocole a abouti à la reprise des cours le 13 du même mois. Le supérieur public a également connu des moments chauds. La coordination Nationale des Enseignants du Supérieur et Chercheurs de Côte d'Ivoire (CNEC) a bloqué les cours dans les différentes universités pour exiger de l'Etat, la reconnaissance du Doctorat dans la grille salariale de la Fonction Publique, et le reclassement indiciaire. La Fédération estudiantine et scolaire de Cote d'Ivoire (FESCI), craignant une année blanche a donné de la voie. Elle a saccagé le siège de ligue ivoirienne des droits de l'homme (LIDHO) à cocody le 21 Mai dernier. (siège qui abritait les conférences de presse de la CNEC . .Pendant que l'université est fermée ces enseignants vont dispenser les cours dans universités et grandes écoles supérieures privées .Nous ne pouvons pas accepter cela. a relevé le secretaire général de la fesci Yao Koffi Serges, en Mai dernier .Avant de jeter la responsabilité du saccage du siège de la LIDHO à un groupe d'étudiants incontrôlés.

Des acquis notables
Les différentes grèves des enseignants n'ont pas été infructueuses. Au niveau du primaire public, le Midd a pu obtenir la signature du décret portant indemnité contributive de logement.
Cette indemnité s'élève à 30.000 Fcfa par mois. Concernant le secondaire public les enseignants ont pu décrocher l'instauration de l'intendance, la double correction des copies d'examens .Et il ne reste que le profil de carrière qui n'est pas encore adopté par l'Etat. La date de son adoption est fixée aujourd'hui lundi 31 Décembre 2007. Les enseignants du secondaire promettent une année encore plus mouvementée, si leur profit de carrière n'est pas adopté. Quant aux enseignants du supérieur leurs deux revendications essentielles ont été prises en compte .Même si elles n'ont pas été toutes satisfaites, ils ont affiché la volonté de sauver l'école et éviter une année blanche. L'école ivoirienne est désormais réunifiée. Il y a eu une rentrée unique sur toute l'étendue du territoire national. Il reste à doter les Direction Régionales de l'Education Nationale (DREN) des zones Centre, Nord et l'Ouest (CNO) de budgets de fonctionnement. Un autre fait marquant, c'est que la fesci, sur l'initiative du ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique Ibrahim Cisse Bacongo a décidé de faire la paix avec les autres organisations estudiantines.
La plus vieille fédération estudiantine s'est résolue à abandonner la violence dans les universités de la Côte d'Ivoire .Lors du sixième congrès ordinaire de la fesci qui s'est tenu le 21 Décembre dernier à cocody,. Pour une fois dans l'histoire aucun affrontement n'a été enregistré. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le front s'est embrasé en 2007. Ce, malgré la trêve demandée par le gouvernement.
Anzoumana Cissé

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