lundi 31 décembre 2007 par Le Patriote

Après un mois de négociations, le dialogue a fini par accoucher d'un accord politique. La signature de l'Accord de Ouagadougou suite à ces négociations directes conduites sous l'égide de Blaise Compaoré, semble avoir donné un coup de fouet au processus de sortie de crise. L'espoir renaît, on peut le dire. Car, Ouagadougou conçu à l'origine par le camp présidentiel comme une man?uvre pour mettre à l'écart l'opposition politique, a été recentré après l'intervention d'Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Blaise Compaoré et Brigide Girardin pour la France. Dix mois après sa signature, Ouagadougou a suscité de l'espoir. Plusieurs actions symboliques ont été posées qui ont permis le retour de la confiance entre des frères ennemis qui se sont remis à travailler ensemble. Le 16 avril dernier, Gbagbo et Soro ont mis en place, un Centre de commandement intégré qui pose les bases de la nouvelle armée refondée. Ensuite, le même jour, ils démantelaient la zone de confiance séparant la Côte d'Ivoire entre Sud gouvernemental et Nord rebelle. Le 30 juillet, le Président Gbagbo arrive à Bouaké pour la première fois depuis le début de la guerre. Avec lui, se trouvent plusieurs chefs d'Etat dont le facilitateur Compaoré et Thabo Mbeki d'Afrique du Sud. Le 20 octobre, Guillaume Soro se rend dans la région natale du chef de l'Etat. Le clou de ses actions ayant force de symboles aux yeux de bon nombre d'observateurs de la scène politique est la récente visite du chef de l'Etat dans la région des Savanes où il a visité quatre des départements à savoir Ferkessédougou, Boundiali, Tengrela et Korhogo. A côté de ces symboles forts, l'Accord de Ouagadougou qui a permis à Guillaume Soro d'occuper la Primature a permis beaucoup d'avancées sur le plan opérationnel en vue de résoudre les causes du conflit armé. Il s'agit notamment du lancement des opérations des audiences foraines pour l'identification générale des populations, le 25 septembre dernier. Le fonctionnement du CCI donne un aperçu de ce qui sera la nouvelle armée demain. Par-dessus tout, l'Accord de Ouagadougou, placé sous l'évaluation d'un Comité d'évaluation et d'accompagnement et sous le contrôle moral d'un Cadre permanent de concertation regroupant outre les signataires, les deux poids lourds de l'opposition politique, a éclairci le ciel sur la date des élections. Elles se tiendront probablement à la fin du premier trimestre de l'année qui s'annonce. C'est un pas de géant à mettre à l'actif du gouvernement actuel. Mais, rien n'est encore joué. Avec Ouaga, la Communauté internationale semble se désintéressée de plus en plus de son rôle d'arbitrage et d'accompagnement du processus de paix, laissant ainsi la voie royale au hold-up que Gbagbo n'hésiterait pas à perpétrer. La suppression de poste de haut représentant pour les élections est un mauvais signe qui risque de plomber tous les efforts entrepris.
Charles Sanga

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