lundi 31 décembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

La Bourse du café et du cacao (BCC) a changé de mains depuis le 28 décembre. Le nouveau PCA veut aller vite. Il promet de tout mettre en ?uvre pour améliorer le revenu du producteur.

Le rez-de-chaussée de l'immeuble de la Caistab qui loge les bureaux du conseil d'administration de la bourse du café et du cacao (BCC) a un autre locataire. A l'issue d'un conseil qui s'est réuni le 28 décembre dernier, les membres statutaires (producteurs et exportateurs) ont porté leur choix sur M. Edoukou Angoua, producteur à Abengourou, comme le nouveau PCA, en remplacement de M. Lucien Tapé Do, 1er président en poste depuis 2001. Le nouveau patron de la BCC s'est aussitôt mis à la tâche. Pour lui, les défis à relever sont nombreux. Au nombre de ses priorités, M. Edoukou Angoua, qui était face à la presse samedi dernier, entend particulièrement mettre davantage l'accent sur la qualité et le prix d'achat bord champ du café et du cacao. Il se propose d'analyser la situation ensemble avec le FRC, chargé de soutenir les prix au producteur. Le PCA de la BCC déplore, avec l'ensemble des producteurs, que la Côte d'Ivoire perde constamment 50 Fcfa/Kg, pour cause de mauvaise qualité, sur le marché international. Si nous réussissons à mettre fin à cette pénalité en faisant de la qualité, cela ne peut que profiter aux producteurs. Nous sommes déterminés à travailler efficacement dans ce sens, a-t-il dit. Pour lui, la BCC n'a pas encore conduit une véritable politique de sensibilisation, sur la question de la qualité, auprès des producteurs. Il faut faire comprendre au producteur qu'il a plus à gagner en faisant de la qualité, souligne-t-il. Pour le reste, le nouveau PCA s'est voulu modeste. Nous sommes producteurs. Mais il y a des techniciens qui sont mieux outillés pour nous soutenir dans notre tâche. Je parle du personnel des structures de gestion. C'est pourquoi l'ensemble des travailleurs en grève depuis plusieurs jours, à l'apaisement. En ma qualité de nouveau PCA, je reste soucieux à leurs préoccupations. Nous sommes en discussion et j'ai bon espoir que des solutions idoines seront trouvées , à-t-il dit, pour conclure.

Le SYNAGCI se fâche et menace
Nous rentrons, dans quelques jours, en grève illimitée pour dire non à M. Henri Amouzou , a menacé le secrétaire général par intérim du SYNAGCI (syndicat national des agriculteurs de Côte d'Ivoire), M. Soumahoro Moussa, dans une déclaration dont nous avons reçu copie hier. Nous nous opposons fermement à cette décision , a-t-il dit. Pour le producteur syndicaliste, aucune raison ne justifie la mise à l'écart de M. Tapé Do de la BCC. Il estime que c'est plutôt à un règlement de compte que s'adonne M. Henri Amouzou, président de l'ANAPROCI, (association nationale des producteurs de Côte d'Ivoire) qui a pris, il y a deux mois, la résolution de retirer M. Tapé Do des représentants de producteurs au sein du conseil d'administration de la BCC. Que reproche-t-on exactement à M. Tapé Do? Interroge M. Soumahoro Moussa. Aucun motif valable n'a été avancé par M. Amouzou , déplore-t-il. Si les gens estiment que M. Tapé Do a failli à sa mission par rapport au fonctionnement de la BCC, alors qu'on nous le dise clairement. En ce moment, nous saurons à quoi s'en tenir. Et même si tel était le cas, nous rétorquons que M. Amouzou lui-même n'est pas exempt de reproches?, souligne M. Soumahoro. Toutefois, il indique qu'il ne s'agit pas pour le SYNAGCI de défendre aveuglement M. Tapé Do, mais de dénoncer le flou, selon lui, qui entoure le limogeage du PCA. Le SYNAGCI, par la voie de son secrétaire général, relève qu'il prendra position pour tout autre responsable des structures de gestion qui serait attaqué de la sorte, y compris M. Amouzou. A sa suite, M. Oulaï Tchélan, président du collectif des jeunes producteurs de cacao est aussi amer. Il indique que ce qui arrive est une provocation que les producteurs ne sauraient accepter.

Vincent Kouassi

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