lundi 31 décembre 2007 par Le Jour

Les Ivoiriens préparent la fête du nouvel an. Dans beaucoup de foyers les prévisions n'ont pu être atteintes, fautes de moyens financiers. Témoignages d'avant fête.

Beaucoup d'Ivoiriens se contenteront du strict minimum pour célébrer la fête de St Sylvestre et de noël1er janvier. Selon les sondages, du fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) le taux de pauvreté en Côte d'Ivoire a atteint 46%. Ces chiffres se font sentir sur les différents marchés de la capitale économique. A Adjamé, les grands commerces, continuent à attendre les clients. Cette année ça ne sent pas la rose. Selon M. Khalil Jamal, propriétaire d'un magasin de tissus de luxe, le visage grisé, l'affluence des années précédentes est aujourd'hui un vieux souvenir. Rien ne marche cette année. Tous nos clients nous ont lâchés. C'est maintenant qu'on sent les effets de la guerre. Les gens n'ont plus d'argent. Même, ceux qui avaient plus de moyens, viennent à compte-goutte. Les affaires sont totalement en baisse cette fin d'année , nous confie notre interlocuteur, un ressortissant libanais. Dans un magasin électro-ménager, le gérant, envisage pratiquer le système de solde. Il nous indique, que la marchandise dont il dispose, est hors de portée des visiteurs. Pour M. Ibrahim Jabary, ses produits ne coûtent pas chers, ce sont les clients qui manquent d'argent. Nous n'avons pas augmenté nos prix. Ce sont les mêmes que l'année dernière. Mais les gens n'arrivent pas à payer. Nous sommes obligés de faire des soldes relate le commerçant. M. Lamine Cissoko, caissier à la Palmafrique, section Eloka, a décidé de faire ses achats, dans les magasins de seconde main. Pour lui, c'est l'endroit idéal de faire les achats de fin d'année pour ses enfants. Cette année, je ne pourrai pas satisfaire, mes enfants comme les années antérieures. J'irai dans les magasins où il y a des produits de seconde main. L'entreprise n'arrive plus à nous payer convenablement. Tout ceci, je pense que c'est l'effet de la crise que connaît notre pays fulmine M. Cissoko. Au Plateau, le centre des affaires, tous ceux qui pénètrent dans les magasins, ne sont pas tous des clients. Selon Mlle Sanou Clarisse, vendeuse dans un commerce de renom, les affaires ne bougent pas comme l'année dernière. La plupart viennent visiter le magasin par curiosité. Ils viennent visiter , mais ils ne paient pas. Ils promettent revenir. On continue de les attendre , nous explique-t-elle. La ruée vers les commerces de fortune Si les magasins du luxe sont à la peine en cette période, les marchés de friperie, refusent, eux, du monde. C'est le cas du célèbre marché de friperie de Belleville à Treichville. Il est difficile de se frayer un chemin dans ce marché de fortunes. On vient de tous les quartiers pour faire ses achats. Je viens de Cocody. Dans ce marché, je viens de prendre un ensemble à 30.000 F cfa. Or, à Cocody, il est vendu à 80.000 Fcfa et parfois même au-delà. Ici on s'habille à moindres frais , apprécie Mlle Linda Kouassi. C'est le cas de Mlle Bamba Kady, employée dans une maison d'assurance, qui a quitté, le Plateau où elle exerce, pour faire ses emplettes à Belleville. C'est impossible de faire les achats de luxe. On a tellement de charges qu'on ne peut plus se permettre un tel plaisir. Tout se fait avec prudence. Je viens pour habiller mes frères et s?urs ici , argumente Mlle Bamba. Au marché de friperie de Kouté dans la commune de Yopougon, les vendeurs, la plupart de nationalité ghanéenne se frottent les mains. Le jeune Mensah Adjéi est très heureux. Lui, qui a investi dans la friperie féminine, ne le regrette pas. Mon stock est épuisé. Je vends exclusivement des habits de femmes. Et cela marche beaucoup se réjouit le jeune Ghanéen.


Seydou Silué

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