lundi 31 décembre 2007 par Le Jour

La vérité sur les soulèvements qui secouent les zones centre nord ouest reste pour l'instant une nébuleuse. Mais certaines sources lorgnent le camp présidentiel, qu'elles accusent de vouloir déstabiliser les FN.

Les zones centre nord ouest sous contrôle des Forces Nouvelles restent fortement déstabilisées depuis le 18 décembre. Cette tension est montée rapidement d'un cran la veille de Noël avant de connaître son point culminant le 28 décembre dernier avec un mort. Si pour nombre d'Ivoiriens ces violents événements restent encore une nébuleuse, les responsables des Forces Nouvelles, croient avoir trouvé ceux qui se cachent derrière. Pour elles, le camp présidentiel ne semble pas étranger aux mouvements qui troublent cette fin d'année la quiétude du co-signataire de l'accord de Ouaga et le sommeil du secrétaire général de l'ex-rébellion. Celui-ci agirait avec la complicité des sergents chef Ibrahim Coulibaly dit IB exilé au Bénin depuis sa brouille avec ses anciens frères d'arme avant de disparaître aujourd'hui. Et c'est le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro que certaines langues accusent de mettre le feu dans les bases des FN. En effet, depuis la formation du gouvernement issu de l'APO le 7 avril dernier, le ministre de l'Intérieur est accusé de vouloir déstabiliser la rébellion et le Premier ministre. Mais aussi de soutenir IB notamment à travers son parti dont il serait le principal financier. Pour les Forces Nouvelles, c'est donc fort de soutien, que l'Union nationale des Ivoiriens du Renouveau (UNIR) a projeté l'organisation prochaine de son congrès ainsi que l'on parle du retour imminent du major lui-même le 24 février 2008. C'est également grâce à ce soutien financier que certaines unités des chefs militaires notamment le commandant Wattao auraient été infiltrées. L'opération de déstabilisation selon des sources proches des FN auraient bénéficié du soutien d'environ 500 dozos recrutés et pré-positionnés aussi bien dans les zones CNO qu'à Abidjan pour lancer leur offensive. Au regard de la succession de tous ces événements, les responsables des FN se posent plusieurs questions. Désiré Tagro agit-il de son seul et propre chef ? La refondation joue-t-elle franc-jeu dans ce processus de paix où le chef de l'Etat Laurent Gbagbo est un cosignataire de l'accord de Ouaga ? Où encore, le ministre de l'Intérieur bénéficie-t-il du soutien du chef du palais ? Toutefois une chose semble sûre chez les FN. Pour elles IB a le soutien du chef de l'Etat et de sa bienveillance. Si IB prévoit de rentrer au pays, c'est avec l'accord secret du président de la République. IB pouvait-il rentrer en Côte d'Ivoire alors même qu'une instruction judiciaire qui le met en cause dans une tentative de déstabilisation des autorités d'Abidjan, est en cours à Paris ? Il y a un accord entre IB, la refondation et Désiré Tagro a conclu cette source proche de l'ex-rébellion. Qui prend au sérieux les conséquences que cette supposée connexion IB-refondation fait peser sur elles et le processus de paix. D'ailleurs, soutiennent les FN, les man?uvres du major ayant été mises à nu, IB aurait pris la fuite pour une destination pour le moment inconnue. Quand l'on apprend d'autre part qu'il serait déclaré persona non grata au Bénin où il était en exil. Le Premier ministre quant à lui s'est rendu à Bouaké en fin de matinée, hier. Peu de temps après son arrivée Guillaume Soro s'est entretenu environ une heure durant avec les grands commandements de son mouvement. L'après-midi, le SG des FN devrait rencontrer les populations de Bouaké à son domicile. Aux dernières nouvelles, le camp présidentiel aurait décidé de réagir face aux accusations persistantes venant des Forces Nouvelles. C'est ainsi que l'on aurait appris que le chef de l'Etat s'apprête à signer aujourd'hui un décret portant demande d'extradition de IB aux autorités béninoises.


Alexis Tannoh

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