mardi 8 janvier 2008 par Le Nouveau Réveil

Chaleureuses accolades et chaudes poignées de main samedi 5 janvier dernier dans la grande cour de la résidence de Djédjé Mady à Saïoua entre le maire résident Zébé Digbeu Laurent et le porte-parole des commerçants de la ville, Dosso Moussa à 21h45mn précises. Alphonse Djédjé Mady venait ainsi de mettre un terme à une crise qui a secoué la ville de Saïoua et qui opposait depuis quatre ans, le maire résident aux commerçants. Fils de la région mais aussi et surtout ancien premier magistrat de la commune, le Secrétaire général du PDCI a entrepris une médiation entre les deux parties. Fruit d'un long processus, la mission de bons offices de Djédjé Mady a permis de ramener la paix et l'accalmie. "Mady est notre père à tous. Nous ne sommes pas contre le maire. Il faut que Saïoua avance pour que chacun de nous gagne. S'il y a des problèmes, il faut les régler. Car là où il y a des hommes, il y a toujours des histoires. Nous n'avons pas d'autres mots que de dire merci à Alphonse Djédjé Mady qui a permis que cette histoire prenne fin et le maire qui a accepté de tout laisser tomber. A compter d'aujourd'hui, l'histoire est terminée" s'est réjoui le porte-parole des commerçants. Pour matérialiser son pardon accordé à la communauté commerçante de sa commune, le maire résident a accepté qu'en son nom, le chef de terre Guédé Sahiri Zéphirin, comme le veut la coutume en pays Bété, "verse de l'eau". Un geste d'une grande importance qui scelle la paix et selon lequel tout ce qui s'était passé appartient désormais au passé. C'est donc en toute logique que les visages étaient radieux lorsque "le médiateur" Djédjé Mady a remercié les uns et les autres pour avoir fait preuve de compréhension en acceptant de se pardonner mutuellement.
Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que le maire Zébé et la grande famille des commerçants de sa commune en arrivent à se brouiller de la sorte? Tout est parti de 2004. Année durant laquelle, les commerçants ont été informés que le marché qui se trouve en pleine ville doit être rasé pour être transféré sur un autre site. La décision a été exécutoire, en juillet 2007. Après ce déguerpissement par force, les commerçants, selon des témoignages, ont passé le maire à tabac. Toute chose qui a empiré la situation. Le maire décide de porter plainte contre ses agresseurs. La plainte est formulée et déposée au tribunal de Daloa, qui est la juridiction dont dépend Saïoua. La crise s'aggrave et le fossé entre le maire résident et une partie de ses administrés, en l'occurrence les commerçants, s'élargit. Ils refusent de se rendre sur le nouveau site : "Le nouveau marché n'est pas encore terminé. Il n'est même pas construit jusqu'à présent. Il est isolé. Et on nous demande d'y aller. Nous avons dit que ce n'est pas sécurisé. On nous a répondu que les forces de l'ordre vont patrouiller. Mais en cas de vol, qui nous dédommage? Dans l'ancien marché, on nous attaque souvent ce n'est donc pas dans ce nouveau reculé que nous serons en sécurité. Il n'y a aucune maison autour du marché. Nous leur avons demandé de faire un effort et de mettre le strict minimum dans ce nouveau marché avant qu'on y aille. On nous a répondu aussi que rien ne pouvait être fait. Et qu'on doit partir. On ne peut pas toujours transporter nos marchandises de la maison au marché. Surtout les denrées périssables. Et les autorités ont exigé qu'on rejoigne ce marché où il n'y a aucun bâtiment prêt. Près de 200 personnes sont actuellement sans place. Cela nous a causé d'énormes préjudices financiers, matériels et moraux. Mais comme on vient de se réconcilier grâce à l'intervention de Djédjé Mady, nous ne voulons plus revenir sur ces faits. C'est fini. Ceux qui ont les moyens vont construire leurs bâtiments comme le maire le leur a demandé" a déclaré Dosso Moussa, relatant les raisons de la brouille entre eux et le maire résident. Tout est bien qui finit bien, pourrait-on dire.
YMA
Envoyé spécial à Saioua

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