vendredi 11 janvier 2008 par Le Temps

Ingénieur du génie civil, très connu dans le milieu national et international du football, Antoine Gnizako donne dans cette première partie de l'entretien, les raisons de sa candidature.

M. Gnizako, votre candidature à la succession de M. Nahounou Kanon à la tête du Réveil club de Daloa ne semble pas plaire au président sortant. Quel est le problème ?
Je voudrais signifier que ma candidature n'est pas en direction de Nahounou Kanon. Ma candidature vise la prise de la présidence du Réveil club de Daloa, un club omnisport. Je ne sais pas les raisons de ses agitations.

Selon la presse qui a relayé l'information, il semblerait que les candidats doivent être à jour de leurs cotisations, ce qui ne serait pas votre cas. Vous reconnaissez-vous dans ses propos ?
La réponse est non. Je ne me reconnais pas dans ses propos. Pour être candidat à la présidence du Réveil Club de Daloa, il faut s'adresser à la ligue régionale de football de Daloa.

L'avez-vous fait ?
Effectivement. Les règlements stipulent à la page 9 du statut que, pour être candidat à la présidence du comité central exécutif du Réveil Club de Daloa, il faut faire acte de candidature volontaire auprès de la ligue régionale de football 48 heures avant le scrutin. ce que j'ai fait ; avoir au moins 35 ans, j'en ai plus et jouir de ses droits civils et civiques, je remplis cette condition ; déposer auprès du comité qui organise l'Assemblée générale élective une caution de 500000 Fcfa, ce que j'ai fait 48 heures avant l'élection. Quoi de plus normal !

D'où vient alors cette histoire de membre actif avec carte de supporter ?
J'ai le règlement ici (il nous le montre), j'ai la culture du droit. Voici les conditions d'éligibilité que je viens de vous lire et que je vous remets comme preuves de ma bonne foi. Si je veux faire de l'esprit, c'est l'ancien règlement qui a mis M. Kanon à la tête du Réveil il y a quatre ans. Comme il n'a pas assez de mémoire, il ne sait pas que ce statut qui date de 2004 et que lui-même a changé n'est plus d'actualité. C'est le statut de l'année 2007 qui est en vigueur que j'ai appliqué en la faveur de cette présidence. En matière de cotisation, il y a d'abord les 500000 Fcfa qu'il faut payer pour la caution. En plus de cela, j'ai payé les 100000 Fcfa à la ligue de football pour m'acquitter du droit annuel (il nous montre le reçu de paiement délivré par la ligue de Daloa). J'ai aussi payé 1000 Fcfa qui représente l'adhésion à une carte de supporter. J'ai donc payé 601000 Fcfa dont 100000 Fcfa pour les arriérés de cotisation annuelle. J'ai tous mes reçus signés de la ligue de football de Daloa.

L'élection du comité central exécutif devait se tenir le 5 janvier, mais l'assemblée générale élective a été reportée. Que s'est-il passé pour qu'on en arrive au report ?
La ligue nous avait dit que l'élection avait lieu le 5 janvier. Auparavant, le vendredi, nous avons tenu une réunion, pas de conciliation mais une réunion d'explication. A l'effet d'expliquer les conditions d'éligibilité dans les deux camps. Il était question que ceux qui avaient les cartes de supporter élisent l'un des deux candidats. Soit. Mais nous nous sommes aperçu que le bilan moral et financier du 15 décembre 2007 déclare comme appuis des membres supporters : zéro franc. Ce qui voudra dire qu'il n'existe pas de quote-part de supporters et donc pas de supporters s'étant acquitté de leurs dettes.

Donc le Réveil club de Daloa, officiellement, n'a pas de supporters ?
En d'autre terme le Réveil club de Daloa n'a pas de supporters, parce que la part de supporters a été mise comme zéro franc. Donc il s'agit probablement de sympathisants. Je me suis d'abord étonné et c'est ainsi que nous avons dit, dans ce cas d'espèce, ce sont les sympathisants dans la salle qui doivent voter. C'est ce que j'ai dit et c'est ce qui est de vigueur dans toute discipline sportive.

Lors de sa conférence de presse le président sortant a brandi un statut différent de celui que vous nous montrez, pouvez-vous faire ressortir quelques aspects qui font la différence ?
Celui que j'ai est le statut de fin 2007 qui me donne droit à l'éligibilité à la présidence du Réveil club de Daloa ; je ne sais pas où il est allé chercher le sien.

Quelle est donc la différence entre les deux statuts ?
Je n'ai pas l'ancien statut. Je me base sur le nouveau statut qui me donne droit à l'élection du président du Réveil club de Daloa.

Les statuts permettent-ils que M. Nahounou Kanon parle encore au nom du Réveil club de Daloa, puisqu'il est démissionnaire ?
Merci de me permettre de faire la genèse. Le 15 décembre 2007, une assemblée générale a été convoquée par M. Nahounou Kanon au cours de laquelle il a présenté sa démission. La dernière phrase du procès verbal de cette AG dit ceci : "Monsieur Séguédé François, Secrétaire général de la ligue de football de Daloa représentant M. le président de la fédération ivoirienne de football a pris acte de la démission du comité directeur sortant représenté par Kanon Nahounou du Réveil club de Daloa. Ainsi, des mesures conservatoires sont prises pour que les affaires courantes en suspend soient liquidées. Un comité ah doc piloté par M. Blé Tré, Secrétaire général de séance est mis en place pour évacuer les affaires jusqu'à l'organisation de l'Assemblée générale, le 5 janvier 2008 " (il nous montre le procès verbal). C'est pour cela depuis le 15 décembre 2007 jusqu'au 5 janvier 2008, la responsabilité juridique a été donnée à M. Blé Tré, Secrétaire général de la séance d'alors pour gérer les affaires courantes du Réveil club de Daloa. En d'autres termes, depuis le 15 décembre 2007 M. Nahounou Kanon n'est plus président du Réveil Club de Daloa et ne peut pas parler ni encaisser un chèque c'est ce qu'il continue de faire d'ailleurs, ni faire quoi que ce soit, à plus forte raison parler en 2008 au nom du Réveil Club de Daloa. C'est enfreindre à une certaine loi.

Peut-on avoir quelques éléments de preuves sur l'encaissement de chèques au nom du Réveil club de Daloa ?
La Fédération ivoirienne de football lui a remis un chèque après le 15 décembre 2007, ce qui n'est pas normal. A moins qu'il n'ait pas eu le PV. C'est à M. Blé Tré qu'on devrait remettre officiellement ce chèque. En plus de cela, les encaissements au Conseil général et à la mairie sont en train d'être faits par Nahounou Kanon, ce qui n'est pas normal, à plus forte raison ses déclarations fantaisistes au niveau de toute la presse.

Quels sont les recours juridiques qui s'offrent à vous ?
Je suis un légaliste. Autant le 5 janvier la ligue régionale de football nous a demandé de rejeter cette élection, je me plie à la loi. Mais, après le rapport de ce 5 janvier de la ligue régionale de football à la FIF, ce qui n'est pas encore fait, je veux savoir les réactions de la FIF. En tout état de cause, j'ai déjà pris attache avec un avocat. Pire, l'élection qui est faite le samedi 5 janvier, à partir de 10h 45 minutes, quand on enlève 48 heures, ça voudra dire qu'il faut déposer notre candidature le jeudi à 10 heures 45 minutes au plus tard. J'ai déposé ma candidature à 10 heures 30 minutes. M. Gozé Charles mon adversaire a déposé la sienne à 15 heures 30 minutes. Cela voudra dire qu'il est en retard de 5 heures. Et logiquement Goze doit être déclaré forclos. C'est-à-dire qu'on devait annuler sa candidature, quelle que soit sa caution. Parce que 48 heures c'est 48 heures pas avant. 5 heures en plus ce n'est plus 48 heures. ça, c'est une autre paire de manche, j'ai déjà déposé la plainte auprès de mon avocat.

Selon vous, qu'est-ce qui pourrait maintenir la candidature de M. Gozé ?
Il faut savoir que M. Gozé est coopté par le bureau sortant, et ce n'est pas un secret, c'est clair. Mais ce que je n'apprécie pas, c'est le frère Kanon (Nahounou, ndlr) que je connais pratiquement depuis 1966 qui ameute nos parents en disant que Gnizako (Antoine, ndlr) est RDR. Sur quel critère, et d'ailleurs, le sport en général et le football en particulier, a-t-il une connotation politique ?

Comment expliquez-vous cette intrusion de la politique dans le sport ?
C'est la fébrilité. Je ne veux pas vous faire une confidence, ce n'est pas nécessaire, Kanon n'est plus au CROU où il était directeur. C'est un chômeur depuis un an. Peut-être qu'il est dans un parti, moi je ne fais pas de politique. Il a des raisons financières. Il dit qu'il est FPI, moi je suis un fonctionnaire, j'ai un salaire et je ne peux être au chômage. Il sortait probablement de l'argent de lui-même et comme il ne travaille plus il ne peut lus le faire. Mais le sport, ce n'est pas que sortir de l'argent il faut avoir des idées nécessaires.

Entretien réalisé par
Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr

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