samedi 12 janvier 2008 par Le Temps

Dans cette deuxième partie de l'entretien, le candidat Antoine Gnizako dévoile ses ambitions. Le natif de Tchébléguhé entend mettre des infrastructures en place pour faire de l'équipe phare de Daloa, un club moderne.

Le football est devenu trop moderne et sans gros moyens on ne peut le diriger. Il faut aussi avoir une toile relationnelle. Quelles sont vos ambitions pour la jeunesse de Daloa dans les trois premiers mois après votre élection ?
Dois-je parler de trois mois seulement? J'ai une ambition qui dépasse trois mois. J'ai gravi un certain nombre d'échelons au niveau professionnel. J'ai été champion de Côte d'Ivoire de tennis de table pendant des années, champion universitaire, fait le basket, le volley au plan international, j'ai dirigé l'Africa sport au temps de M. Simplice Zinsou avec qui nous avons remporté une coupe d'Afrique. Il était question à un moment que je prenne l'Africa et j'ai refusé. C'est ainsi qu'à la démission de M. Nahounou Kanon, j'étais en Europe. Je me suis dit attention : nous ne pouvons pas abandonner le Réveil club de Daloa dans cet état. Je me suis proposé pour la jeunesse de Daloa qui est mon terroir. Nous allons faire du Réveil, un club omnisport. La première des choses, c'est de stabiliser les comptes. Toute entreprise doit se prendre au sérieux, le Réveil doit fonctionner comme une entreprise. Il faut avoir des idées, engranger le maximum de responsabilités pour que le Réveil club de Daloa se gère comme une entreprise viable et positive. C'est vrai, la fédération donne 38 millions, c'est vrai, le conseil général donnera quelque chose, c'est aussi vrai que la mairie donne quelque chose. Mais ça c'est au stade du quotidien, c'est-à-dire en prenant l'un et l'autre. C'est faire vivre le Réveil club de Daloa pour un championnat donné et annuel. Mais je ne peux pas m'arrêter à l'échelle d'un championnat ! C'est comme une entreprise qui a besoin d'engranger des bénéfices. Il faut dans un premier temps, la stabilité morale des joueurs. Ce qui veut dire un joueur qui est dans ses crampons. Il va à l'entraînement et le soir venu, ne doit pas avoir un souci pécuniaire. A la fin du mois, il aura son salaire, il aura un sur-salaire, parce qu'il gagne les matchs. Il aura la sécurité en matière d'Assurance. Et le jour il quittera le Réveil club de Daloa, il saura qu'il est allé dans un autre club pour une plus-value.

Vous annoncez une révolution ?
Ah oui, le mot est lâché, il s'agit d'une révolution. Je vais gérer autrement le club. En trois mois, je ne peux pas parler d'infrastructures. D'abord, le stade de Daloa est en train d'être rénové par le ministère de la Jeunesse et des Sports, c'est une bonne chose. Après le stade, il faut avoir des infrastructures où les athlètes dorment. Je vous apprends que les joueurs ne dorment pas bien, il faut qu'ils se nourrissent correctement. A petites doses, les mettre dans les conditions de bons résultats et espérer jouer le titre. Il faut tenter de jouer le titre à la place de l'Africa et de l'ASEC qui ont toutes leurs conditions réunies mais à qui j'opposerai un savoir-faire. Je n'irai pas me comparer à l'Africa ni à l'ASEC qui sont des clubs en avance, mais nous allons motiver davantage les joueurs sur le championnat national, çà c'est mon premier but, et les infrastructures en fonction de ce qu'on aura vu sur le terrain : en fonction des amitiés, en fonction des accords que j'ai déjà passés avec des partenaires, les infrastructures deviendront un petit problème pour l'ingénieur des génies civils que je suis.

Vous avez bourlingué partout aux côtés des Simplice Zinsou, Michel Platini, Issa hayatou, l'international italien Arigo Sacchi, Roger Milla, Abédi Pelé vous avez un background qui pourrait profiter au Réveil.
C'est vrai que j'ai des amitiés avec tous ceux que vous avez cités, que je vais certainement actionner et entretenir. Je vais partir à titre personnel à la CAN et essayer de réactiver toutes ces amitiés de Bell Antoine, Abédi Pelé, Basil Boli, Marcel Desailly, Platini, Japhet N'Doram, Gérard Dreyfus et j'en passe, pour leur dire : j'ai aujourd'hui le Réveil club de Daloa, qu'est-ce que vous pouvez faire, qu'est-ce que je peux faire ? Honnêtement, il y a beaucoup à faire avec le Réveil. Excusez-moi, mais je n'ai rien compris : en quatre ans, Kanon n'a joué que le B.A-B.A du championnat qu'il a déjà des mauvais résultats.

Il est vrai que vous avez vos relations, mais une équipe de football c'est d'abord des hommes sur le terrain mais aussi dans les gradins, avez-vous ce monde ?
M. Kanon qui est homme politique ne peut pas rentrer chez Guédé Guina le maire, il y a un problème. Moi Gnizako, je peux rentrer chez le Pr Bâ Zézé (Pdt du conseil général de Daloa, ndlr) nous sommes à deux ans près promotionnels, je peux rentrer chez Guédé Guina qui est un oncle, je peux rentrer chez le Préfet, je peux rentrer partout, ce que Kanon ne peut pas faire. Je n'ai aucun problème avec personne. Pendant ses quatre ans de présidence, Kanon n'est jamais allé dire merci au maire Guédé Guina qui est un pourvoyeur de fonds du Réveil club de Daloa, allez-y comprendre quelque chose. Il y a un problème. L'union des forces autour du Réveil club, voilà ce que je veux. Je suis originaire de Daloa, j'y ai fait l'école, j'y ai construit une résidence depuis 20 ans. Mes supporters sont ceux qui veulent le progrès, ceux qui veulent que Daloa devienne une élite dans le gotha du football ivoirien et africain. J'ai aussi avec moi la jeunesse estudiantine.

Vous avez un adversaire, Charles Goze dont vous ne manquez pas de saluer la courtoisie, quel message voulez-vous lui lancer ?
Le message que je lance à Goze, qui est de ma corporation (il est ingénieur de génie civil), je suis son aîné, il est courtois, vraiment je lui dis merci. Mais ce que je veux, c'est faire de moi l'homme qui a pu réunir le maximum de personnes. Ce que je lui demande, c'est d'éviter d'écouter ceux qui divisent Daloa, ce n'est pas normal. Il sait ce dont je suis capable, je sais ce dont il est capable, Daloa est chez nous donc on reste purement terroir, le grand frère que je suis, il doit venir et nous devons travailler ensemble. Il sera la deuxième personnalité du sport à Daloa. Nous sommes à Daloa où le droit d'aînesse doit primer. Ne pas écouter un président démissionnaire qui est dans ses derniers soubresauts ante morte. Je ne suis pas un fanatique de Goze mais j'admire son comportement le long de cette campagne et ce serait dommage que nous nous séparons, parce que nous drainons du monde chacun de son côté.

Merci président, j'ose vous appelez ainsi.
Merci, vous êtes prévoyant.

Interview réalisée par
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr

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