lundi 14 janvier 2008 par Le Matin d'Abidjan

Une récente décision du ministre à l'endroit de certains collaborateurs fait des vagues au cabinet, où les uns et les autres n'hésitent pas à aller au grand déballage.

Par arrêté n°9/MIPAR/du 03 janvier 2008, le ministre de la production animale et des ressources halieutiques (Mipar) vient de procéder à un vaste réaménagement au niveau de certains de ses collaborateurs que sont les gestionnaires de projets. Ce sont au total sept (7) cadres sur dix qui ont été ainsi remplacés et affectés à d'autres fonctions. Il s'agit de MM Bakayoko Konabé, Tano Ahoua, Kouakou Denis, Flan Diomandé, Bakayoko Ibrahima, Chep Elguillé et Atsé Atsé Pascal. De sources proches du cabinet, on explique la redistribution des cartes par une volonté de rendre plus dynamique la conduite de ces secteurs vitaux de ce département ministériel. Une thèse battue en brèche du côté des personnes débarquées qui ont une toute autre lecture de l'arrêté du 3 janvier. Pour elles, le jeu de chaises découle plutôt d'un système mafieux mis en place dans la maison et entretenu par le ministre Alphonse Douaty. Animé au quotidien par deux fidèles lieutenants du ministre que sont Mme Edith Affoum et M. Jean Marques Blé-Houphouët, respectivement Directeur des affaires administratives et financières (Daaf) et chef de cabinet. Le système consiste à exiger de chacun des 10 gestionnaires de projets, 30% de son budget annuel hors taxes, déduction faite des salaires et des frais de mission. Les fonds levés devant servir d' appui institutionnel. La contribution exigée des Projets est ainsi évaluée à plus de 150 millions de francs Cfa. Les instructions du grand patron ont été, dit-on, transmises à chacun des concernés par Mme Affoum, au cours des séances de travail individuelles auxquelles elle les a convoqués dès la mise en place du budget au titre de l'exercice 2008. Mais à l'arrivée, seuls trois responsables de projets, soutiennent des sources, ont pu rentrer dans le contexte en respectant à la lettre les consignes. Un dynamisme qui leur a valu de sauvegarder leurs places. Ce n'est pas le cas pour les sept autres qui n'ont pas pu s'exécuter conformément aux instructions ministérielles. Ils viennent de payer cash leur peu d'enthousiasme à respecter à la lettre, la feuille de route mise à leur disposition. Réagissant à ces accusations, le ministre n'est pas passé par quatre chemins pour s'inscrire en faux contre le prétendu prélèvement des 30% Pour lui, sa décision s'explique simplement par une volonté de répondre à l'environnement nouveau créé par la crise , comme il l'avait déjà annoncé à ses collaborateurs, lors de son discours programme prononcé le 07 février 2007, au cours de la traditionnelle cérémonie de présentation de v?ux. Car, soutient l'autorité, la guerre a causé un grave préjudice au secteur de l'élevage et d'aquaculture : au moins 70% de l'appareil de production sont détruits dans les zones CNO. Le Ranch de la Marahoué (Séguela, Mankono) est passé de 12000 têtes en septembre 2002 à 3000 têtes en 2006, soit une perte de 75% des effectifs. Au Ranch de Sipilou (Biankouma), sur 4000 têtes en 2002, il n'en reste plus rien, soit une perte de 100%. C'est donc face à ce bilan lourd de notre cheptel et de nos centres d'alevinage que le premier responsable de la Production animale et des ressources halieutiques a, dit-on, jugé utile de prendre le taureau par les cornes en réorganisant les projets existants pour repenser la stratégie de production animale. Par cette restructuration opérée, le ministre entend donner une feuille de route claire aux nouveaux responsables qui ne sont d'ailleurs pas des novices en la matière, afin d'atteindre les objectifs assignés. Le changement de gestionnaires répond à l'adage : à situation nouvelle, hommes nouveaux. Puis de préciser que les personnes débarquées présentent en moyenne, une ancienneté de 12 ans. Il fallait donc de ce fait, essayer d'autres compétences. Qui ont beaucoup de choses à prouver contrairement aux anciens, plombés par plus d'une décennie de routine et pas toujours exempts de reproches en matière de gestion .

Yves De Sery
Yvesdesery2@yahoo.fr



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