jeudi 17 janvier 2008 par Le Patriote

En fait de tournée, c'est un véritable pèlerinage que le commandant Wattao a effectué ce week end sur ses terres lnatales du Zanzan. Une région qu'il n'avait plus jamais foulée depuis le déclenchement de la guerre il y a de cela six ans. Au point qu'il n'a pu lui-même dissimuler sa joie à la question d'un confrère de La Voix du Zanzan , la radio locale, qui voulait savoir le sentiment qui l'anime : Je suis l'homme le plus heureux au moment où je retrouve mes terres ancestrales . Pour tout dire, le retour aux sources du commandant Wattao n'a pas été de tout repos. Dès son arrivée samedi après midi, il est reçu par l'Imam central de la ville qui, à l'occasion, lui prodigue de sages conseils et fait des bénédictions pour lui et ses compagnons de lutte. Par la suite, il se rend chez le préfet de la ville avant d'être reçu en direct sur la radio locale. Au cours de l'Emission qui durera environ une heure, il explique les raisons de son engagement nouveau en faveur de la Paix et souhaite, désormais, que tout le monde l'appelle Ambassadeur de la Paix . Dans la soirée, il reçoit la visite de la Reine mère, en personne, venue lui apporter une invitation personnelle du Roi des Abrons, Sa Majesté Appia 1er. La rencontre a lieu tard dans la nuit, loin des regards indiscrets. Selon un notable interrogé, c'est là un privilège que le Roi n'accorde pas même à certains ministres présents dans la ville. C'est dire toute l'importance que revêt à ses yeux la présence de ce fils de la région qui a fait la guerre cinq ans durant avant de ranger fusils et mousquets et d'emprunter aujourd'hui le chemin de la Paix. Selon nos sources, Wattao a saisi l'occasion pour demander au Roi des Abrons d'apporter toute son onction à l'accord de Ouaga et de ne jamais laisser les ennemis de la Paix utiliser la région du Zanzan comme base arrière pour perpétrer leurs sales besognes. Une doléance à laquelle le Roi du Zanzan ne verrait aucun inconvénient dans la mesure où la ville de Bondoukou a constitué, en 2003, un exemple de résistance face à l'avancée de l'ex rébellion. Il n'y a donc pas de raison que cette ville serve aujourd'hui de terreau à une quelconque opération de déstabilisation au moment où l'accord de Ouaga entre dans sa phase cruciale d'exécution. Le commandant Wattao ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Après le meeting de Bondoukou et en partance pour Doropo, sa ville natale en compagnie du ministre Patrick Achi, il marquera une pause à Bouna. Là, il rend une visite de courtoisie au Roi de Bouna à qui il tient le même message que celui qu'il a tenu au Roi des Abrons à Bondoukou. Même scénario chez lui à Doropo où lui et sa délégation passeront la nuit. Au cours de la réception en son honneur dans la cour de la résidence du Chef du village, il plaide pour l'Accord de Ouaga, seul gage d'une paix durable en Côte d'ivoire. Sur le chemin retour, lundi, il marque une pause dans le village de Laoudiba à la rencontre, cette fois ci, du Roi des Koulangos. C'est un Wattao reconverti en Ambassadeur de la Paix et en acteur de la réconciliation nationale qu'il nous a été donné de voir durant cette tournée de 48 heures. Après l'étape du Zanzan, l'ex-chef de guerre compte se rendre fin janvier à Guiglo et man, dans l'Ouest Montagneux en prélude à la visite que le chef de l'Etat et le premier ministre entendent y effectuer courant février. Autant dire que la croisade de l'Ambassadeur Wattao en faveur de la Paix n'est pas prête de prendre fin de si tôt.
K. Kara, envoyé spécial

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023