samedi 19 janvier 2008 par Le Nouveau Réveil

L`avocat du PDCI-RDA, Maitre Ahoussou Kouadio Jeannot, qui défend les intérêts du président national des jeunes du PDCI Kouadio Konan Bertin (KKB) était face à la presse hier après midi à la maison du PDCI de Cocody. Me. Ahoussou tenait, à travers cette rencontre, informer l`opinion nationale sur le procès que des chefs bété ont intenté contre KKB. Pour lui, le procureur Kimou doit privilégier la voie de la retenue pour éviter à la Côte d`Ivoire des troubles sociaux parce que le sujet abordé est trop sensible. Nous vous proposons de larges extraits de son intervention face aux journalistes, hier. Chers amis journalistes, j`ai tenu à faire ce point de presse par rapport à cette affaire ministère Public c`est-à-dire le procureur de la République contre Kouadio Konan Bertin et deux autres journalistes de "Le Nouveau Réveil". Parce que cette affaire défraie la chronique. Les militants du PDCI veulent savoir ce qui se passe. Et à vous la presse, on vous doit l`information, la bonne information sur ce sujet qui est très sensible. Il s`agit d`un problème de communauté. Tout ce qui touche les communautés est très sensible. Je dirais, c`est comme un bouton ; il te démange, quand tu le grattes, il te démange plus. Quand tu continues à le gratter, il devient une plaie. Ce problème de coexistence de communauté dans notre pays, si on n`y prend garde, risque incessamment de briser toute la cohésion nationale. Le PDCI-RDA, parti bâtisseur de ce pays, a la lourde responsabilité de contribuer autant que faire se peut, à la cohésion et à l`unité nationale. Nos aînés, nos prédécesseurs ont travaillé pour créer la Nation ivoirienne. A ce stade bien précis de l`histoire de la Côte d`Ivoire, après avoir fait l`expérience de la violence sur toutes ses formes, il est grand temps que nous nous interrogions sur ce lièvre qu`a levé notre jeune frère KKB. Notamment le problème d`existence des communautés ivoiriennes et particulièrement dans la zone de l`Ouest forestier. Je tiens à dire que ce problème ne date pas d`aujourd`hui. On essaie de donner une coloration économique en disant que c`est un problème de terrain, d`occupation de forêt. Mais je le dis haut et fort, nous avons de la forêt à Abengourou, à Aboisso, à Grand Lahou, dans d`autres régions de la Côte d`Ivoire. Mais il n`y a pas de conflits réguliers entre ceux qu`on appelle maladroitement les allogènes et les autochtones. Quand on parle d`allogènes, logiquement en bon français on dirait des indigènes. Je dis que ce problème est récurrent, il revient souvent. On s`en prend aux gens, on arrache les plantations. On s`en prend violemment aux gens. Il y a eu la guerre en Côte d`Ivoire. Certaines communautés ont connu cette guerre, ont vécu d`une autre manière. Tous ces problèmes doivent nous interpeller. KKB a été interpellé dans sa conscience et à sa manière en tant que jeune, au cours de ce meeting qu`il a organisé le 15 décembre 2007 pour répondre aux propos assez durs sinon injurieux de M. N`zi Paul David, directeur de cabinet du président de la République. Et ce, en présence du président de la République lors de l`inauguration du siège du Conseil général de Dimbokro. M. N`zi Paul David n`a pas manqué de prendre à partie le Président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, ancien président de la République qui a un statut juridique reconnu par la Constitution, reconnu par la loi de 2005 sur le statut de l`ancien Président. En présence du Président Gbagbo, N`zi Paul David, un de ses collaborateurs immédiats, n`a pas hésité à prendre à partie le Président Bédié. Il y a eu un silence. Je pensais qu`il allait avoir dans un sens républicain une réaction. Quand nous voyons comment le président Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, a pu aller à l`OIF avec le soutien des Sénégalais. Quand nous voyons comment au Mali, ATT a accompagné Konaré à l`Union africaine. Quand nous voyons comment en France Jacques Chirac est sorti de ses fonctions de président de la République pour se retrouver au conseil constitutionnel. Et lorsqu`il avait besoin de quelqu`un, en tant que président de la République pour conduire une réflexion sur la Constitution européenne, on a désigné le Président Giscard d`Estaing. Cela a été fait élégamment, dans la beauté. Mais quelle est cette manière de faire des Ivoiriens de déconsidérer tous ceux qui ont eu à gérer ce pays, tous ceux qui ont eu à être, au c?ur du secret d`Etat ? Lorsque le Président Gbagbo est assis, qu`on insulte un Président de la République qu`il ne dit rien, je m`interroge, j`ai des inquiétudes. Et je crois que ce sont ces inquiétudes que KKB a partagées en organisant son meeting. KKB a agi en tant que bon fils, bon Africain. Tout père de famille qui est outragé et qui ne voit pas son fils répondre, serait très malheureux. C`est donc au cours de ce meeting que KKB a tenu des propos. Dans les comptes rendus de presse, il a dit " on a tué près de 3000 Baoulé dans la région de Gagnoa ". A partir de là, nous avons vu certains chefs baoulé s`organiser pour dire on se sent concerné. "On", je ne sais pas si c`est eux qui ont tué. Ça peut être des grumiers, des Burkinabé qui ont tué des Baoulé, des arbres qui sont tombés sur eux. A partir de " on a tué " des chefs bété se sont sentis interpellés. Mais en tant que militant du PDCI, faisant la politique, je me suis interrogé si cette réunion précipitée des chefs bété, leur plainte pour saisir le procureur de la République n`est pas commanditée. Ce n`est pas quelque chose fait à dessein pour gêner le PDCI, pour empêcher que les élections aient lieu. Si vous suivez la presse depuis un moment, on a commencé par dire que Bédié est malade, il a l`hypertension. Mais je souhaite vivement à ceux qui écrivent ces articles d`avoir le même âge que Bédié. Il a 74 ans et je pense qu`il porte bien son âge. Et ce n`est pas sûr avec la vie assez dépravée que mènent certaines personnes qu`elles atteignent cet âge. Ils écrivent Bédié ne peut pas conduire le PDCI à la victoire. Mais on se souvient bien, à une coupe du monde, le Cameroun avait pour avant centre Roger Milla. Le Cameroun a été la seule équipe africaine à arriver en quart de finale grâce à Roger Milla. Nous, au PDCI, on invite Gbagbo à venir dans les 18 mètres pour qu`on joue. Les 18 mètres, ce sont les élections. Donc l`histoire de KKB ne doit pas perturber nos militants. Il faut qu`on aille aux élections et on verra quand on va arriver dans les 18 mètres, Bédié qui est ancien, quand il va marquer le but, certaines personnes vont s`en souvenir. C`est notre Roger Milla. Il va marquer les buts, il va conduire le PDCI à la victoire. Le procureur poursuit KKB pour trois motifs. Un, offense au Chef de l`Etat, deux des propos haineux et tribaux, trois diffamation. La procédure a été engagée sur plainte de certains chefs bété parce que je sais que d`autres ne sont pas d`accord avec ce qui se fait. Je me suis posé la question de savoir quel est le rôle de la chefferie traditionnelle. Nous sommes tous des Africains, quand un problème se pose, la chefferie traditionnelle le règle au préalable à l`amiable. Parce que la justice traditionnelle, lorsqu`elle tranche une affaire, réconcilie les protagonistes contrairement à la justice moderne qui tranche sans réconcilier. Je n`ai pas compris la précipitation avec laquelle la plainte a été suivie par le procureur dans cette ambiance de l`accord de Ouaga où chacun fait un effort pour aller à la paix. Aujourd`hui, cette plainte risque de troubler l`ordre public, l`ordre public ivoirien risque d`être perturbé par cette plainte. Nous en avons eu un avant goût. Lorsque les militants du PDCI ont eu connaissance d`une convocation que la brigade de recherches de la gendarmerie devrait donner à KKB, déjà ils avaient commencé à se mobiliser. Il a fallu que nous usions de voies et moyens pour que KKB reçoive la plainte sans trop de remous. Lorsqu`il fallait auditionner KKB à la brigade de recherches de gendarmerie, déjà le matin, les militants du PDCI avaient commencé à se mobiliser autour de la brigade. Il a fallu que nous usions d`astuce pour que KKB soit auditionné dans la paix et dans le calme. Malheureusement, cette procédure qui a été suivie a été interrompue au moment de la remise de la citation directe par l`huissier. On a remis la citation à l`huissier pour lui dire de se rendre au siège du PDCI. C`est ce qui a expliqué les échauffourées de la fois dernière avec blessure du clerc. Oui, moi Ahoussou, responsable du PDCI, j`ai appelé le procureur de la République pour lui exprimer les regrets du parti. Ici c`est la maison de Félix Houphouët-Boigny, j`ai besoin de la paix, on ne se bat pas ici. Le clerc de l`huissier a été blessé, j`ai appelé le procureur en toute connaissance de cause pour présenter les excuses de la direction du parti, du secrétaire général Djédjé Mady pour l`incident. Pas pour demander pardon pour qu`on ne fasse pas le procès. Parce que s`il s`agit des procès, nous savons les faire et nous sommes prêts à aller défendre KKB. Même si nous savons que l`ordre vient de là-haut, même si nous savons bien que des consignes ont été données pour que KKB soit jugé et condamné. Pour qu`on enlève cette voix de la jeunesse du PDCI-RDA, pour que KKB ne participe pas à la campagne, pour que KKB n`aille pas au meeting de Bédié de Soubré. Tout est conçu, ce n`est pas un hasard si des chefs bété ont déposé leur plainte. Je le dis haut et fort. Le procureur de la République aurait dû classer cette affaire sans suite. Et appeler KKB pour lui donner ce qu`on appelle l`administration paternelle. Mais en ouvrant la brèche, l`ordre public est mis en difficulté. La loi permet au procureur de poursuivre qui il veut. Mais la loi lui permet aussi d`apprécier si la poursuite qu`il initie ne va pas déranger l`ordre public. On l`a vu aux USA, suite à des procès il y a des villes qui ont brûlé. On était obligé de revenir sur le procès pour qu`il ait la paix sociale. La paix sociale se bâtit. N`oubliez pas que la justice en soi est un facteur de paix. Quand on dit que la justice est divine, c`est parce que c`est un facteur de paix. L`UNESCO a fait un colloque sur justice et paix. On doit comprendre que la justice doit contribuer à la paix. Nous au PDCI, nous avons constaté depuis le coup d`Etat de 1999, un harcèlement judiciaire contre le PDCI et ses cadres. Je le dis haut et fort. Nous avons eu l`avantage de défendre les dignitaires du PDCI sous la transition. J`ai failli en venir aux mains avec un ami procureur de la république sur le dossier de M. Bombet. Je lui disais qu`il ne pouvait pas faire ce qu`il faisait parce que la Constitution ivoirienne disait qu`au moment des faits, M. Bombet était ministre, qu`on ne pouvait pas le poursuivre. Les juges se sont amusés à signer des mandats d`arrêt. Mais quand il y a eu des changements, ces mêmes magistrats se sont enfermés dans des tiroirs. Cela fait 28 ans que je suis au barreau, je suis un des anciens. Il faut faire très attention, on aurait pu classer cette affaire sans suite. Avec ce que nous avons vu comme avant goût ici, avec toute la mobilisation, qui va troubler l`ordre public ? C`est le procureur qui va troubler l`ordre public. KKB a tenu ces propos le 15 décembre, est-ce qu`il y a des manifestations de violence ? Non ! Mais c`est à cause de ce procès qu`on risque Parce que les infractions retenues notamment l`incitation à la haine tribale et raciste, sont des informations dangereuses à évoquer dans le contexte actuel. Il y a un harcèlement contre le PDCI. Plusieurs journaux ont rapporté les mêmes faits, mais on a choisi le Nouveau Réveil et KKB pour les poursuivre. Ça procède de quoi ? Ce n`est pas de la provocation de la part du procureur ? Si ce n`est pas un harcèlement judiciaire pourquoi alors que la Constitution dit qu`un député, pour le poursuivre, il faut passer par l`Assemblée nationale. Alors que la loi de juillet 2005 sur le statut des anciens ministres dit que pour poursuivre un ancien ministre, la procédure obéit aux mêmes règles que lorsqu`on veut poursuivre un magistrat, il faut demander une autorisation de la cour suprême. Pourquoi en violation de toutes ces lois, on a jugé et condamné Adjoumani si ce n`est pas un harcèlement contre le PDCI. Toute personne qui élève la voix au PDCI se retrouve être interpellée, jugée et condamnée. Le procès qui est mené contre KKB, il s`agit d`étouffer la voix de la jeunesse du PDCI-RDA. C`est un problème politique et nous allons le traiter sur le terrain politique. Parce que nous en avons la capacité et le courage. En 1988 lorsque le FPI est sorti du congrès, qu`on a arrêté Anaky, nous avons été son avocat. Nous avons mené le procès ici courageusement. Nous allons défendre KKB avec la même détermination. Certaines vérités méritent d`être dites. Peut-être qu`elles ne vont pas plaire, mais méritent d`être dites. Notre pays a besoin de vérité pour renaître. Une des infractions retenues contre KKB m`a fait peur. J`ai en main, un document rédigé par les intellectuels du FPI, appelé "les cahiers" du nouvel esprit, la question ethnique en Afrique. Je vais lire quelques passages et je demanderai au procureur de poursuivre ceux qui les ont écrits. Editorial Krékré Firmin. Conscience ethnique et conscience nationale, Tapé Gauzé. Ethnie, politique et démocratie, Paul N`Da. Ville et ethnicité, éléments pour l`analyse à partir de l`étude démographique de deux villes du centre ouest ivoirien, Daloa et Gagnoa, Kadet Gahé Bertin. Il a fait une étude pour savoir quel le nombre des Dioula à Gagnoa, à Daloa le nombre des Baoulé en 1998. Comment on appelle cela ? Sécurisation politique des ethnies et milieu rural Dr. Gnékpa Akpalé Jacob. Ivoirité, ethnicité, Dr. Gnalega, armée nationale et ethnicité en Afrique, Lida Kouassi Moise. Les intellectuels, l`ethnie et le pouvoir, Pr. Sery Bailly, le président du comité scientifique. La compétence ethnique, Koudou Badou. La crise des intellectuels en Côte d`Ivoire, Barthelemy Kotchi. Je n`ai aucun complexe de parler de cela. Je vais vous lire un passage écrit par Akpale Jacob. Tout Ivoirien peut s`installer où il veut sur toute l`étendue du territoire national pourvu qu`il y mette la forme en respectant l`autre. Mais ces nouveaux occupants mènent une vie séparée des autochtones, vivent dans des campements au lieu de cohabiter avec des autochtones. Au fond pourquoi pas ? Ne s`agit-il pas d`une nouvelle recomposition ethnique, d`une nouvelle occupation territoriale, d`un impérialisme endogène ? Ces allogènes ne contribuent donc pas au développement de la région. Refus de participer à la construction de l`école du village autochtone, des centres de santé bien que leurs enfants soient scolarisés dans ces écoles. Et eux-mêmes soignés dans ces centres de santé. On appelle cela l`arrogance ethnique. Cependant, les week-end de paques de chaque année permettent à ces nouveaux occupants de se retrouver dans leurs régions et villages d`origines pour parler du développement de ces régions où ils ne vivent pas et qui ne leur apportent rien si ce n`est une affectivité lointaine et nostalgique () Tout Ivoirien doit contribuer au développement du lieu où il gagne sa vie, où il réside en permanence. C`est là aussi l`esprit national. Dans le cas contraire, on est tribaliste ethniciste. Au fond, comment peut-on refuser d`habiter avec les autres Ivoiriens et communiquer avec eux ? Cette attitude et ce comportement rétrogrades sont des sources de conflits. Car comment peut-on occuper le patrimoine ancestral d`un autre tout en le méprisant et baptisant même ces patrimoines Yaokro, Kouamekro, Yaoblekro, Koffikro, petit Béoumi, petit Bouaké, petit Yamoussoukrobref ? Il existe dans la seule sous préfecture de Divo 2470 campements kro dont certains sont érigés en villages alors que les villages autochtones ne sont que 85. Cette situation est la même à Gagnoa, Soubré, Daloa, Sassandra et atteint son paroxysme à Buyo où il va accentuer la conscience ethnique d`allochtones au lendemain du multipartisme en 1990 pour devenir un réservoir de bétail électoral du PDCI" Ce n`est pas moi qui ai écrit ça. Ça c`est pas tribaliste ? Vous savez, Hitler a été élu démocratiquement, mais les intellectuels allemands ont pensé pour produire des documents que Hitler a commencé à exécuter. Oui nous sommes non loin d`un mazisme. Lida Kouassi, lui, a écrit ceci. "Non seulement sur les sept postes de commandement des forces armées de Côte d`Ivoire, cinq sont détenus par des officiers émanant de l`ethnie baoulé. Mieux encore, le ministère de la Défense depuis les indépendances, a été confié à des Baoulé, de Jean Konan Banny à Bandama N`Gatta. Il apparaît que ce grand ministre de souveraineté est pratiquement considéré comme un domaine réservé de l`ethnie du Président de la République". Il y en a tellement que c`est écoeurant. Le document est là, nous sommes tous des Ivoiriens, il faut que nous réfléchissions. Et ce sont des universitaires du FPI qui ont écrit ().


Dans le procès contre KKB, quand je vois les infractions qui sont retenues, l`incitation à la haine tribale, je dis faisons attention. Et c`est un cri du c?ur que je lance. Ce n`est pas parce qu`on ne peut pas faire le procès. Mais ce n`est pas tous les procès qu`on fait. KKB a posé un problème à sa manière. Et si vous lisez le journal, il n`a pas dit les bétés ont tué 3000 baoulés. Il a dit, on a tué. Et certains représentants d`une communauté se sont servi de cela. Ce communautarisme vulgaire, nous ne devons pas rentrer dedans. Tous les Ivoiriens qui ont une conscience nationale, qui sont épris de paix, je les invite à parler aux uns et aux autres pour dire que ce procès n`est pas bon. Ça va nous rattraper tous. On a convoqué les chefs bétés pour venir témoigner contre KKB. Mais je ne pense pas que KKB appartient essentiellement à l`espace traditionnel baoulé. Il est plus Dida que Baoulé parce que chez les Baoulés, on parle de maternité naturelle et de paternité légitime. La maternité, c`est la nature mais la paternité c`est la loi qui l`établit. KKB est Dida de par sa mère. On va le condamner, les Didas vont se soulever, les baoulés aussi, sympathisants parce que les tribalistes, il y en a partout. Il y en a dans toutes les communautés. En France, Jean Marie Lepen est clair. Les gens pensent que le fait qu`on leur dise qu`ils ont une étiquette tribale, c`est une option divine. Mais je crois que le père fondateur, le président Houphouët-Boigny a tracé les grands sillons de ce pays. En ouvrant les frontières, en faisant de ce pays un havre de paix, en faisant de ce pays un havre de liberté KKB a tenu des propos qui se sont envolés mais certains ont écrit et ces écrits existent. Alors qu`on poursuive tous les auteurs de ce document. Pour plus de justice. Si la justice doit créer le désordre. Houphouët-Boigny dit, préférons l`injustice au désordre. J`incite le procureur, ce n`est pas la tribune, ici je suis à une tribune politique. Je l`invite à réfléchir par deux fois dans cette affaire. La force n`est pas d`un seul côté. Dans nos rivières, il y a un petit poisson à trois épines qui tue le caïman. Les fourmis rentrent dans les narines de l`éléphant et l`éléphant tape tous les arbres avec sa trompe et il en meurt par la suite. La force de l`Etat doit être une force qui civilise. Elle doit être une force qui équipe, la force de l`Etat ne doit pas être une force brute. L`armée d`un pays doit être aimée. Les militaires et les policiers doivent être aimés par le peuple. Mais quand il y a une désharmonie entre le peuple et sa gendarmerie, sa police, cet Etat est à la dérive. Je crains que demain la Côte d`Ivoire ne soit la Somalie. Avec des chefs de guerre et chacun dans sa tribu, excluant l`autre. L`exemple du Kenya doit nous interpeller. Le Kenya était considéré comme un pays stable. Et on était en train de réfléchir pour transférer le siège de la BAD au Kenya. Mais avec les évènements, tout le monde est en train de s`interroger La MACA est débordée. On peut mettre KKB en prison, mais on ne va pas étouffer le PDCI. Il n`est qu`un maillon Si les chefs veulent se mêler à cette affaire, ils connaissent les parents de KKB, qu`ils aillent régler leur problème sur le plan coutumier. C`est signe de sagesse. Ils auraient pu aller sur cette voie et l`épuiser. S`ils avaient épuisé cette voie et qu`ils venaient à la justice moderne, on pouvait comprendre. Mais comme nos chefs veulent être tantôt chefs traditionnels et tantôt chefs de la ville, c`est toute cette confusion qui fait qu`ils posent des actes confus Le procès de KKB n`est pas opportun, ce n`est pas parce que le PDCI a peur. Mais il s`agit d`un problème de communauté. Et les problèmes de communauté, on ne les règle pas à la justice. Les problèmes de communauté se règlent par le dialogue, par la discussion, par la compréhension. On prend le temps de s`expliquer pour se comprendre. On s`asseoit autour de la table et on se laisse visiter par beaucoup de sagesse pour résoudre le problème KKB a posé le problème, qu`on s`en saisisse pour le régler, mais pas à la justice. Qu`on s`en saisisse au sommet de l`Etat. Parce que le problème existe, qu`on n`occulte pas le problème par un procès furtif en condamnant KKB. Ce serait occulter le problème. Le problème demeure. Les intellectuels du FPI ont déjà écrit un problème de fond. En Côte d`Ivoire, la seule région où on appelle d`autres Ivoiriens des allogènes. Est-ce qu`à Abidjan, les Ebriés nous appellent allogènes ? Mais nous sommes tous sur la terre des Ebriés. Mais qui vit dans un village Ebrié ? Nous ne sommes pas dans les villages mais on ne nous appelle pas allogènes. Nous sommes des citoyens ivoiriens et on est libre d`aller partout où nous voulons. La nation ivoirienne se construit à travers des sacrifices. Des peuples en font plus que d`autres. Nous sommes des handicapés et les handicapés, s`ils se mettent ensemble, ils peuvent soulever une montagne. Déjà la Côte d`Ivoire est suffisamment handicapée par les différentes crises, le coup d`Etat et la guerre. Pour qu`on aille encore soulever des violences.

Jean Claude Coulibaly (Le patriote): A vous entendre parler, vous avez des informations selon lesquelles KKB sera jugé et condamné ?

Me Ahoussou Jeannot: Le zèle avec lequel on poursuit KKB et la détermination avec laquelle on poursuit KKB, et depuis un moment donné c`est rare qu`un militant du PDCI soit poursuivi par le procureur Tchimou et qu`il s`en sorte. Tout est confectionné, tout est arrangé. On a vu lors du procès d`Adjoumani. Il n`y avait aucun motif de droit pour poursuivre Adjoumani et le condamner. On a violé la loi parce qu`il faut condamner pour faire plaisir au président Gbagbo. C`est tout. Le président Gbagbo a dit qu`il ne se mêle pas de la justice. Mais il convoque toujours le procureur chez lui. C`est le président de la République lui-même qui rédige les plaintes pour donner à Tchimou. On ne peut pas voir Sarkozy rédiger une plainte pour donner au procureur de Paris. On n`a jamais vu Georges Bush rédiger une plainte pour un procureur des States. Alors, ce qu`on voit, c`est la pratique. Gbagbo appelle le procureur chez lui et il rédige les plaintes lui-même. Et ces plaintes se trouvent dans les dossiers. Alors que la loi ne lui permet pas de le faire. Dans le code de procédure pénale, l`article 36 dit que c`est le ministre de la Justice qui le représente. Quand je vois cela, ça m`éc?ure et j`ai peur. J`ai peur parce qu`on commence à ressembler à un Etat totalement en délabrement. J`ai peur de la justice de chez moi. Quand je vais à la justice, j`ai peur parce que l`arbitraire semble prendre le pas sur beaucoup de choses. Je vais plaider le dossier. Ce ne sera pas la condamnation à peine d`emprisonnement de KKB. Les gens ne pourront pas satisfaire les gens. Peut-être que les gens seront contents quand on mettra KKB à la peine de mort.

Hervé Gobou (L`Intelligent d`Abidjan): Est-ce que le titre de président de la JPDCI de KKB fait de lui un non justiciable pour qu`on empêche le procès de se tenir ?

Me Ahoussou Jeannot: Le PDCI ne veut pas empêcher. Je fais cette conférence pour informer de ce qui s`est passé avant le procès. Parce que le procureur Tchimou a dit qu`il y a un ministre du PDCI qui l`a appelé. Et j`ai entendu dire que le PDCI demande pardon. Le PDCI ne demande pas pardon. Je vous ai dit que nous allons aller au procès et que je suis prêt à défendre KKB. Le PDCI ne veut pas se soustraire de son obligation d`aller défendre KKB. Et dans la défense, on emploie tous les moyens. Nous sommes sur un terrain politique. Il y a les moyens judiciaires, il y a les moyens de l`adversaire. Nous allons utiliser les moyens qui sont à la disposition du PDCI pour défendre KKB. Le PDCI ne demande pas pardon. Mais en tant qu`avocat, je suis venu dire qu`il y a une injustice. Plusieurs journaux ont relayé la même chose. On poursuit "Le Nouveau Réveil" et KKB. Je dis que c`est ciblé. C`est fait à dessein. Et donc on va condamner KKB. Le procureur a reçu des instructions de là-haut pour condamner KKB. Si c`est le contraire, qu`on rétablisse la justice pour qu`on aille donner les arguments contre arguments. Qu`on rende une justice digne. Pourquoi plusieurs journaux relaient les mêmes faits et puis on choisit "Le Nouveau Réveil" parce que proche du PDCI ? Parce que c`est le PDCI qu`on vise. On veut étouffer la voie de la jeunesse du PDCI. Parmi les présidents des jeunes, KKB est le numéro un. Parmi les secrétaires généraux de parti, Djédjé Mady est numéro un. Parmi les candidats à la présidence de la République, Bédié est numéro un

Propos recueillis par Paul Koffi et Jules Claver Aka

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023