Le dernier sommet de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) continue de livrer ses secrets. Si la question de la désignation du gouverneur de la Banque Centrale (BCEAO) a captivé l'attention, certains problèmes débattus lors du huis clos des Chefs d'Etat commencent à être sus. Selon des sources proches du sommet tenu les 17 et 18 janvier derniers à Ouagadougou, les casses et le vol des agences de la BCEAO dans les zones des Forces nouvelles ont été abordés par les Chefs d'Etat et de Gouvernement. Le préjudice subi par la Banque Centrale est estimé à plus de 50 milliards francs cfa. Les leaders de la sous région ont mené des réflexions dans le sens d'un remboursement intégral à la Banque. Le Président ivoirien aurait été interpellé sur la question, mais aurait préféré ne pas se prononcer pour l'instant. Toujours est-il que l'amnistie prise par le Chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo dans le cadre des accords de paix de Ouagadougou signés le 04 Mars 2007, ne couvre pas les crimes économiques commis durant la crise. Ce qui signifie clairement que si une procédure judiciaire est engagée par les pays de l'Afrique de l'Ouest, qui ont en commun le franc cfa, rien ne pourra arrêter cette affaire. Les rebelles des Forces nouvelles, aujourd'hui nouveaux alliés du camp présidentiel, vont-ils payer cash ou le Président va-t-il engager la Côte d'Ivoire à rembourser les fonds de la BCEAO ? Dix jours après la fin du sommet, les Chefs d'Etat de l'Uemoa attendent la réponse d'Abidjan. Laurent Gbagbo va-t-il lâcher son Premier Ministre et ses amis dont la responsabilité dans cette affaire fâcheuse n'est pas négligeable ? Le nouveau gouverneur de la BCEAO, Philippe Henri Dacoury Tabley, aura donc cette patate chaude sur sa table dès sa prise de fonction à Dakar dans les jours à venir.
Paul Koudou