mardi 29 janvier 2008 par Fraternité Matin

En attendant les 1ers, 2 et 3 février, le président du comité d'organisation, des assises, Amon Tanoh appelle à la discipline.

M. le ministre, pendant plus de deux heures, vous avez visité l'hôtel Ivoire qui accueille le 2ème congrès du Rdr. Quelle est l'utilité d'une telle visite?

Nous voulons montrer la capacité du Rdr à organiser un congrès dans d'excellentes conditions. Nous voulons montrer à partir de ces assises, que ce parti a la capacité de réussir une bonne organisation. Quand on veut gérer un pays, il faut prouver que l'on est soi-même bien organisé. C'est la raison de cette visite qui est la deuxième du genre que nous effectuons sur le site avant l'ouverture du congrès. L'objectif est de millimètrer le dispositif en place pour accueillir nos invités, nos congressistes.

Quel est l'état des lieux de ce dispositif au terme de cette visite?

Vous savez que pour organiser un événement de cette taille, il y a toujours des retouches à faire jusqu'à la dernière minute. Mais à partir de la visite de ce matin, je considère que tout est prêt, que les bonnes options ont été prises. Et je peux dire sans grand risque de me tromper que le congrès se déroulera dans de bonnes conditions.

Avez-vous pris des mesures sécuritaires pour vos travaux ?

On ne parle jamais de sécurité à la presse (sourire)

Et les mesures portant sur la santé?

En matière de santé, toutes les dispositions sont prises, des médecins sont présents, il y a un dispositif à l'intérieur de l'auditorium, un autre à l'extérieur sous une tente sur l'esplanade. Bien entendu, nous souhaitons que les médecins ne soient pas sollicités. Mais si un cas de maladie se présentait, toutes les dispositions seraient prises pour y faire face.

Combien de congressistes sont-ils attendus?

Nous attendons à peu près 4 000 congressistes qui viennent de toute la Côte d'Ivoire. Disons plus de 4 000 personnes, y compris les invités qui seront à l'ouverture et à la clôture du congrès. Je précise que certains de nos invités viendront de l'extérieur, d'Europe et d'autres pays africains, et que tous les partis politiques de notre pays sont invités.

Vivre ensemble dans une Côte d'Ivoire nouvelle, comment expliquez-vous le thème de ces assises qui s'apparente au programme de société du Rdr?

Vivre ensemble, c'est d'abord et avant tout un signal d'ouverture. Le Rdr a souhaité réaffirmer qu'il est un parti qui s'ouvre sur l'extérieur, sur les autres partis politiques, sur la société ivoirienne en général, sur ses sympathisants, qui ne sont donc pas encore militants, et sur le monde. Vivre ensemble est notre programme de gouvernement qui a été mis sur le marché en 2000 alors que nous étions dans un contexte de transition militaire. Contexte marqué par les problèmes ethniques qui étaient vécus de manière exacerbée. Ainsi, en baptisant notre programme Vivre ensemble, nous voulions exprimer la nécessité pour les Ivoiriens d'être tolérants, solidaires, d'accepter les différences, d'être ouverts les uns aux autres et de savoir se pardonner. Nous avons voulu montrer que le combat de notre parti est celui de la démocratie bien sûr, mais surtout pour l'égalité des citoyens devant la loi. Tous les Ivoiriens sont égaux devant leurs droits et leurs devoirs. Nous avons constaté d'ailleurs qu'aussi bien en Côte d'Ivoire qu'à l'étranger, dans les sphères politiques, le Vivre ensemble est de plus en plus utilisé. Dans notre pays par exemple, pratiquement toutes les formations politiques utilisent ce terme. Je suis au gouvernement, j'entends des ministres qui ne sont pas du Rdr parler de Vivre ensemble. Même pendant l'élection présidentielle française, ce terme a été utilisé. En tout état de cause, le Rdr est plus que jamais convaincu que le Vivre ensemble reste d'actualité. La Côte d'Ivoire nouvelle laisse présager la victoire du Rdr à la prochaine présidentielle et aux autres élections. Notre parti considère qu'il n'y a que lui qui saura proposer aux Ivoiriens une Côte d'Ivoire nouvelle. Une Côte d'Ivoire plus solidaire, plus soucieuse du développement durable, soucieuse d'une meilleure répartition des ressources, de l'amélioration des conditions de vie des populations au quotidien. Côte d'Ivoire nouvelle, pour nous, veut dire une Côte d'Ivoire où le Rdr est au pouvoir.

Qu'en est-il des grands axes du congrès?

Le 1er février, dans la matinée, aura lieu l'ouverture solennelle du congrès. Puis les commissions (il y en a cinq : finances, processus électoral, statuts et règlement intérieur, vie du parti, politique générale) se mettront immédiatement au travail. Des travaux de ces commissions, sortiront des propositions dont le congrès décidera de manière souveraine de ce qu'il faut en faire. Et la plénière de clôture, le 3 février, prendra des résolutions qui vont s'imposer au président et au secrétariat général du parti qui devront en tenir compte dans leur gestion.

Il n'y aura donc pas d'élection.

Pourquoi pas? Le président y sera élu. Le président Ouattara est candidat à l'élection pour la présidence du parti, ce n'est pas un secret. Puis élu, le président nommera les responsables de la direction du parti.

M. Ouattara sera-t-il candidat unique? Sinon, qui sont les autres candidats?

Je ne peux pas vous le dire pour le moment. Pas parce que je ne le sais pas. Mais parce que les candidatures sont gérées par le président du congrès, qui n'est pas le président du comité d'organisation. Pourtant vous parlez bien de la candidature de M. Ouattara. Oui. Il est candidat parce qu'il est le président du parti. Et le Rdr souhaite le présenter à sa propre succession.

Vous tenez votre congrès à quelques mois de la présidentielle prochaine. Ne craignez-vous pas que ces assises laissent des difficultés qui pourraient se répercuter sur votre participation à cette élection?

Le Président Houphouet Boigny avait coutume de dire que tant qu'il y aura des hommes sur cette terre, il y aura des conflits. Le Rdr n'a pas eu de congrès depuis 14 ans. Notre congrès constitutif s'est tenu en 1994. Il a été suivi d'un congrès extraordinaire en 1999. Entre les deux congrès, nous avons eu des conventions. 14 ans, c'est long. Le contexte politique ivoirien a beaucoup évolué. Les structures du parti ont dû s'adapter à l'évolution de ce contexte. Il nous appartient donc maintenant, grâce à ce congrès, de mettre les statuts en conformité avec les structures qui existent, de faire le bilan, l'état des lieux de notre parti et mettre nos militants en ordre de bataille. Et pourquoi pas attirer de nouveaux militants et puis aller à la prochaine présidentielle. Pour nous ce congrès est celui de la remobilisation pour aller à cette élection. Nous essayons d'être à l'écoute des militants. C'est la raison pour laquelle vous constaterez une originalité dans le comité d'organisation avec la mise en place d'une commission Ecoute et suggestions souhaitée par le président du parti. Et je pense que les décisions qui sortiront de ces assises sauront conforter la plus grande majorité de nos militants. On ne fait jamais l'unanimité. Le Rdr a toujours fait preuve d'une grande capacité de responsabilité. Il sait faire la part entre l'essentiel et l'accessoire. L'essentiel pour nous, c'est de rester solidaire, de rester les rangs serrés et d'aller à l'élection présidentielle. Je pense qu'encore une fois, les militants du Rdr sauront faire preuve de responsabilité et privilégieront l'essentiel.

Quel nouveau visage le Rdr servira-t-il à ses militants au sortir de ces assises?

Je ne peux vous le dire maintenant. Je ne peux pas faire le congrès avant le congrès qui est souverain. Mais je peux vous dire que ce ne sera pas le même Rdr.

Le nouveau Rdr arrive donc.

Oui. On a dit: Vivre ensemble dans une Côte d'Ivoire nouvelle. Mais si nous-mêmes nous n'avons pas la capacité de mettre en place un nouveau Rdr pour créer la nouvelle Côte d'Ivoire, ce sera dommage. Le congrès va donc aboutir à un nouveau Rdr.

De nouveaux hommes autour du président Alassane Ouattara?

Pourquoi pas? C'est le président qui décide. C'est sa prérogative de nommer les responsables de son parti.

Concrètement, comment vont se gérer 4 000 congressistes en plus des invités?

Je n'irai pas dans les détails. Mais sachez que ma préoccupation reste la fluidité dans l'accès au palais des congrès de l'hôtel Ivoire à tout moment. On va donc créer des couloirs spécialisés pour accueillir les uns et les autres selon leur qualité.

La presse a fait état de ce que dans le cadre initial de ce rassemblement, le parc des sports de Treichville, vous a été refusé. Quelle explication donnez-vous à ce refus et comment l'avez-vous accueilli?

J'ai été très surpris, je vous l'avoue, de lire un matin dans un journal de la place que le parc des sports de Treichville nous avait été refusé ; comme s'il y avait un véritable problème. Alors que nous n'avons pas vécu la chose comme telle. Nous avions souhaité le parc des sports parce que nous avions des militants en nombre important qui souhaitaient participer au congrès. Le palais des congrès de l'hôtel Ivoire, qui a la plus grande capacité en termes de salle fermée, nous paraissait insuffisant. C'est pourquoi nous avons souhaité le parce des sports. Mais il se trouve que la pelouse de ce parc vient de subir une réhabilitation à coût de plusieurs centaines millions de francs CFA. Alors, la Fédération qui gère les réceptifs sportifs a souhaité que les stades ne soient plus mis à la disposition des partis politiques pour leurs meetings, etc. Nous comprenons l'argument qui, pour nous, tient. Il n'y a donc aucune polémique là-dessus. Voilà pourquoi j'ai été surpris de la connotation que le journal en question lui a donnée. Mais si demain, le Rdr voit un autre parti politique qui accède au parc des sports, en ce moment-là, il considérera qu'il y a eu deux poids deux mesures. Sinon pour le moment, il n'y a pas de problème.

Un appel à l'endroit des congressistes?

Je voudrais appeler les militants du Rdr à la grande mobilisation dont ils ont toujours su faire montre lors des grands rendez-vous. Je les invite à prouver que notre capacité de mobilisation est intacte. Mais je voudrais surtout les appeler à la discipline. Si nous faisons preuve de discipline, si les mots d'ordre du parti sont écoutés et respectés, c'est l'image du Rdr qui en sortira grandi aux yeux des Ivoiriens et du monde entier. Les maîtres mots sont donc mobilisation et discipline. De sorte que finalement, en ma qualité de président du comité d'organisation, le plus grand défi à relever est celui de la mobilisation et de la discipline.

Interview réalisée par Pascal Soro

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