mardi 29 janvier 2008 par Notre Voie

M. Kouadio Konan Kalonzo est le chef central des Baoulé dans le département d'Issia. Originaire de Didiévi, il est arrivé sous le Rocher en 1956. Aujourd'hui, il est marié et père de 24 enfants. Le chef qui a décidé de militer dorénavant au FPI, s'est ouvert à Notre Voie.

Notre Voie : Vous êtes le chef des Baoulé à Issia et vous avez choisi de militer au FPI. Comment cela s'est-il fait ?
Kouadio Konan Kalonzo : Nous avons constaté que le président Gbagbo fait un bon travail pour les Ivoiriens. Mais, du fait de la guerre, il n'a pu réaliser son programme. Et s'il est réélu, nous savons qu'il peut faire beaucoup de choses pour les Ivoiriens.
Un jour, le ministre Désiré Tagro est venu me voir pour me proposer de travailler avec lui. Vous savez, quand une femme célibataire vit dans un village et qu'elle est draguée par un homme qu'elle aime bien, elle ne retarde pas les cérémonies des fiançailles. Après notre entretien, j'ai compris que je peux faire beaucoup de choses avec le ministre Tagro. Je me suis donc engagé au FPI et, depuis, je continue d'avoir le soutien des Baoulé. Ils m'écoutent et suivent mes instructions. Nous sommes au FPI, parce que nous croyons au projet de société et au programme de gouvernement du président Laurent Gbagbo et entendons aider le ministre Tagro à réussir sa mission.

N.V : Pourquoi avez-vous accepté l'invitation du ministre à militer au FPI et quelles sont désormais les relations entre vous et vos frères?
K.K.K : Les relations sont bonnes. Je travaille avec, eux, et aujourd'hui, nous sommes majoritaires au sein de la communauté. Vous l'avez vu au stade municipal hier (NDLR : vendredi 25 janvier 2008). Le terrain était si plein que des gens sont restés dehors. D'autres n'ont pas pu venir faute de moyen de transport et j'ai reçu de très nombreux coups de fil. Tout le monde sait que j'ai la majorité.

N.V : Quelle est le nombre de Baoulé sous votre autorité ?
K.K.K : Il y a 68.000 Baoulé à Issia. Avant d'aller au FPI, j'ai fait appel à tout le monde chez moi. Et je leur ai fait part de mes intentions. Ils m'ont écouté et il n'y a aucun problème entre eux et moi. Je ne milite pas en cachette, mais au grand jour.

N.V : Vous avez été écouté, mais quelles sont les difficultés rencontrées dans l'implantation du parti dans la communauté baoulé ?
K.K.K : Je le dis à haute voix, je n'ai jamais rencontré de difficulté dans les campements baoulé depuis que je travaille avec le ministre Tagro. Avant l'arrivée du ministre à un endroit, je m'y rends d'abord ou j'y envoie quelqu'un pour préparer la visite. Je travaille avec le ministre sans aucun problème.

N.V : Le président du PDCI, Bédié, a affirmé une fois que le vote en Côte d'Ivoire est sociologique, c'est-à-dire qu'on vote selon le groupe ethnique. Qu'en pensez-vous ?
K.K.K : Si le président Bédié a déclaré cela, je lui dirai que cela ne peut pas être possible dans un pays comme la Côte d'Ivoire. Cela n'est pas possible, puisque les Baoulé et les Bété sont condamnés à vivre ensemble.
Le président Gbagbo est un homme intelligent. Je lui demande de demander à ses hommes de ne rien laisser traîner. Une fois, je suis allé à Sinfra. Là-bas, les Baoulé m'ont dit que les gens du FPI ne viennent pas vers eux, et cela pose problème. Même s'ils veulent aller au FPI, il faut que quelqu'un vienne à eux pour les encourager. C'est ce que le ministre Tagro a fait avec moi. Tout le monde doit suivre son exemple.
Hier (NDLR : vendredi 25 janvier 2008), au cours de la cérémonie de remise des dons à la fédération d'Issia par le ministre Tagro, des chefs Baoulé sont venus de Bloléquin, Guiglo, Duékoué, Bangolo, Vavoua, Daloa, Sinfra, pour me soutenir. Ils m'ont demandé de tout faire pour que le président Gbagbo demande aux responsables politiques du FPI d'aller vers eux, parce qu'ils sont prêts à venir au FPI. Je voudrais demander à mes frères qui vivent dans la zone forestière de venir au FPI. C'est ce parti qui peut améliorer nos conditions de vie.










Interview réalisée à Issia par Paul D. Tayoro

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