mardi 29 janvier 2008 par Notre Voie

La police a violemment dispersé hier à Vridi la marche de protestation du collectif des travailleurs des entreprises de Vridi dite zone rouge victimes des déchets toxiques. C'est une chasse à l'homme que l'on a observé sur la voie principale de Vridi, depuis le Tri-postal jusqu'au terminus du bus 19 du côté de Vridi Iran. Grenade lacrymogène, bastonnade, arrestations ont été servies aux marcheurs complètement déstabilisés. Selon les organisateurs de cette manifestation, il y a eu plus de 50 "de nos camarades qui ont été incarcérés à la gendarmerie du port ". A en croire M. Mahan Gahé Basile, secrétaire général de la centrale syndicale Dignité - c'est sa centrale qui a appelé à la marche - un enfant est mort des suites de l'inhalation du gaz lacrymogène répandu par les policiers à bord de deux cargos et appuyés par une section de la gendarmerie du port. Pour sa part, Mme N'Gbé, présidente du collectif, a expliqué qu'il s'agissait d'une marche pacifique pour protester contre la non prise en compte dans le processus de dédommagement des victimes suite au déversement des déchets toxiques. "Nous avons voulu protester contre une injustice et voilà que c'est le régime socialiste du FPI qui nous mate. C'est scandaleux ! ", a condamné Mme Gbé. Pour elle, "on ne peut pas dédouaner les entreprises et laisser les hommes". De son côté, M . Mahan Gahé que nous avons eu au téléphone, a indiqué que "la marche est légale, puisque nous avons informé il y a 10 jours le ministère de l'Intérieur ". Le secrétaire général de la Centrale Dignité a par ailleurs affirmé qu'il n'est pas surpris par cette réaction musclée de la police parce qu'elle est actionnée justement par ceux qui ont reçu l'argent de dédommagement de Trafigura". Selon lui, le but de leur manifestation, c'est d'informer le chef de l'Etat de ce qu'il y a un groupe de travailleurs qui n'a pas été indemnisé dans la crise des déchets toxiques. Mahan Gahé a promis une radicalisation de leur lutte dans les jours prochains. Les manifestants devaient se regrouper dès 6 heures devant l'entreprise Zamacom pour ceux venant de Treichville et au carrefour Sodeci Vridi-cité pour ceux venant de Port Bouët. Les deux groupes devaient se rencontrer pour un meeting dit géant au rond point de la SGBCI Vridi. Ce sont tous ces points stratégiques que la police et la gendarmerie du port ont pris d'assaut pour empêcher la manifestation. Les travailleurs regroupés au sein de ce collectif sont tous membres des trois centrales syndicales que sont l'UGTCI, la FESACI et DIGNITE. Ils sont aussi issus de 70 entreprises opérant dans la zone industrielle de Vridi. Selon Mme Gbé, des sites non dépollués existent encore du côté de cap logistique et de Côte d'Ivoire logistique. En août 2006, la compagnie Trafigura a fait déverser dans plusieurs endroits de la ville d'Abidjan dont la zone industrielle de vridi, des déchets toxiques qui ont occasionné plusieurs morts et des milliers de personnes hospitalisées dans les hôpitaux ivoiriens. A la suite de plusieurs démarches, la présidence de la république ivoirienne a pu obtenir de la compagnie fautive, le versement de la somme de 100 milliards de fcfa en guise de dédommagement des personnes et des entreprises victimes. Une cellule présidentielle a été alors mise en place pour établir la liste des ayant-droit et ainsi, autoriser le dédommagement de ces personnes et des entreprises listées. Depuis lors, plusieurs personnes disent avoir été mises sur la liste et réclament réparation.






Coulibaly Zié Oumar

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023