mardi 29 janvier 2008 par Le Matin d'Abidjan

Tizié Jean-Jacques est à la demande du président Jacques Anouma, auprès de ses jeunes frères pour leur faire partager son expérience en tant qu'ancien. A la faveur de cette Can, nous l'avons rencontré. Ce qu'il pense de cette équipe et de Copa Barry.

La Côte d'Ivoire vient d'obtenir son ticket pour le deuxième tour de cette compétition, c'est une logique qui a été respectée si on regarde les différentes forces en présence ?
Je dirais oui. Mais il faut aussi retenir qu'on n'a pas eu la tâche facile compte tenu du fait que les autres équipes, bien qu'étant battues, ont montré qu'elles avaient de la valeur. Le Nigeria et le Bénin nous ont créé d'énormes difficultés lors des débuts de matches. Les deux équipes avaient leurs joueurs qui étaient bien en place. Cette situation a fait qu'on n'a pas vite retrouvé nos marques. Le but du match contre le Bénin, de Didier Drogba, nous a libéré. Parce que c'était celui de la qualification. C'était difficile mais les garçons ont su à chaque fois trouver la solution et s'imposer au finish.

Croyez-vous personnellement à cette qualification des Eléphants ?
Oui personnellement j'y croyais. Parce que quand tu regardes la composition de l'équipe de Côte d'Ivoire, pratiquement tous les joueurs peuvent marquer un but. Donc pour moi, on peut marquer à chaque match plus de trois ou quatre buts. Donc je n'avais pas d'appréhension ni de doute. Je connais les garçons, je sais de quoi ils sont capables.

Justement on a l'impression, avec le potentiel de joueurs qu'on a, que la Côte d'Ivoire n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
Vous savez, nous sommes dans une compétition qui va pratiquement faire un mois. Il y a encore des matches importants à jouer. Je pense qu'il ne faut pas mettre la pression sur les joueurs, ils sont tous professionnels. Ils savent quand il faut aller vite ou quand il faut ralentir. C'est vrai que le nombre de buts est un facteur important dans une telle compétition et que les Ivoiriens aimeraient voir leur équipe transcender et gagner avec des scores fleuves si possible, mais l'objectif n'est pas là. Le plus important, c'est de gagner. Je crois que pour le moment, ça réussit bien aux Eléphants. En plus, ils ont dans ce groupe la meilleure défense. Je crois que nous sommes qualifiés. C'est le plus important. Maintenant la manière à mon avis doit importer peu.

Aujourd'hui Didier Drogba et ses coéquipiers affrontent pour le dernier match la sélection malienne. Pour vous qu'elle doit être l'option à choisir ?
Je crois que le plus important c'est d'occuper la première place de cette poule pour éviter le pays organisateur. Donc il faut gagner. Maintenant à défaut de faire une victoire, un match nul nous arrangerait. Il ne faut surtout pas le perdre. Cela m'emmène à demander aux joueurs de continuer à travailler. Il ne faut pas baisser les bras. Parce que tout n'est pas encore parfait.

On peut savoir à quel niveau se situent les failles ? Contre le Nigeria, on a vu un bloc très compact de la Côte d'Ivoire. Alors que face au Bénin, les jeunes gens ont laissé quelques couloirs à l'adversaire. Cela a failli nous créer des problèmes. Quand on est à ce stade d'une compétition de cette envergure, ça ne pardonne pas. Il faut qu'on retrouve notre bloc compact. Parce qu'après le premier tour, les choses deviennent plus complexes. Les quelques rares occasions de buts qu'on aura, il ne faut pas les rater.

Quel rôle jouez-vous auprès de vos jeunes frères?
Lors des deux campagnes, la coupe d'Afrique 2006 et la coupe du monde, le président Jacques Anouma a vu qu'il n'y avait pas de relation proprement dite entre joueurs encadreurs, dirigeants joueurs. En coupe du monde, cela nous a créé beaucoup de problèmes. Quand les joueurs avaient des problèmes ils n'arrivaient pas à les expliquer aux responsables. Parce qu'il y avait une certaine méfiance. Le président nous a fait appel en tant qu'anciens parce que nous avons vécu les mêmes situations. Je crois qu'on peut dire que le président Jacques Anouma a eu la justesse d'esprit pour réintégrer les anciens que nous sommes car aujourd'hui il y a une parfaite confiance entre les jeunes et nous ainsi qu'avec les responsables. Nous les aidons à régler leurs différentes difficultés et à trouver des solutions auprès des responsables de l'encadrement technique et des dirigeants. Toutefois, le plus important de notre rôle consiste à prévenir toutes situations difficiles qui pourraient arriver. J'espère que ça va continuer parce qu'il y a une communication parfaite.

Que pensez-vous de Copa Barry. Pour vous, peut-il tenir le flambeau que vous lui avez remis ?
Je dirais oui sans hésiter. N'oubliez pas que Copa Barry est à sa 3ème CAN. Contrairement à ce que les gens pensent, moi j'ai entièrement confiance en lui. Il a de grandes qualités même si ils dorment encore en lui, mais il faut les réveiller. Il suffit qu'on lui accorde un peu de chance et croyez moi il va faire des merveilles. Il est le meilleur, il n'y a pas lieu de craindre. L'héritage est vraiment assuré. Mais je demande aux Ivoiriens de lui laisser le temps. Il est encore très jeune. C'est sa première Can en tant que titulaire. Il ne faut pas lui mettre la pression inutilement. Quel avenir pour Tizié Jean-Jacques après la Can ? Je suis en train d'arrêter de jouer définitivement. Après, je vais m'occuper des plus jeunes, surtouts des gardiens. Parce qu'en Côte d'Ivoire, cela manque vraiment. J'ai un diplôme dans ce sens, donc je vais me lancer dans la formation des gardiens de but. Aujourd'hui, il y a peut être Copa. Mais après Copa ce sera qui ? C'est à cette éventualité qu'il faut chercher à parer. Et moi je vais apporter mon aide et mon expérience dans ce domaine.

Réalisée par Fidèle Neto
(envoyé spécial à Accra)
fideleneto@yahoo.fr

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