Il est chargé de sécuriser le deuxième congrès ordinaire du Rassemblement des républicains. A quelques jours de l'évènement, Karamoko Yayoro avoue dans cet entretien que la tâche sera très difficile. Egalement président des jeunes républicains, il expose ici les attentes de la jeunesse. Pour lui, les jeunes doivent désormais avoir droit de cité afin d'apporter leur force et toute leur énergie au parti pour les batailles futures.
? Monsieur le président, comment s'annonce la tâche de la sécurisation du 2e congrès ordinaire du RDR?
Je dois avouer que la tâche est ardue. Parce que sécuriser une manifestation du RDR n'est pas donné d'avance. C'est très difficile. Nous avons des militants qui veulent participer à chaque instant de la vie de leur parti et chacun souhaiterait être présent au congrès. Il se trouve que la commission mobilisation est en train d'alerter au moins 20000 militants qui n'auront même pas accès à l'esplanade de l'hôtel Ivoire. Ils seront confinés entre le carrefour Saint Jean et le carrefour du lycée classique. Nous devons nous faire fort de leur signifier cela et je pense que la commission mobilisation en fera de même. Nous devons aussi assurer la sécurité du parking, du palais de la salle des fêtes et des différentes salles des commissions. C'est une véritable tâche qui ne sera pas facile. Mais nous nous attelons à la réussir avec l'accord de tout le monde.
? Ne craignez-vous pas déjà des débordements ?
Je n'ai pas d'appréhension. Parce que ce sont des militants qui se déplacent et être militant, cela suppose qu'on est discipliné et qu'on agit dans un esprit de réussite. C'est ce que nous demandons à tous nos militants. Il faut faire en sorte que le congrès soit une véritable fête. La fête dehors mais la réflexion dans les salles.
? La sécurisation du congrès incombe-t-elle exclusivement aux jeunes républicains ou auront-ils le soutien des Forces de l'ordre ?
Bien sûr, il y aura la sécurité officielle assurée par la police et la gendarmerie. Nous voulons que les gendarmes gèrent les grandes voies qui mènent à l'hôtel Ivoire et que les policiers soient aux alentours pour faire de la dissuasion. Mais, la sécurité effective des militants, de leurs voitures, des différentes salles sera l'affaire de nos militants.
? Peut-on avoir une idée du nombre de personnes mobilisées pour cette tâche ?
Nous allons confirmer. Nous envisageons 400 personnes. Le secrétaire général et le secrétaire national à la sécurité contactés nous ont, à leur tour, proposé 500 personnes. Mais nous ferons en sorte que tous ceux qui font la sécurité de façon traditionnelle au niveau du RDR soient sollicités et impliqués dans la réussite de la sécurisation du congrès.
? Vous êtes aussi le président de la jeunesse. Est-ce qu'on peut savoir les attentes des jeunes à quelques jours du congrès ?
Nos attentes, c'est que la jeunesse soit au c?ur des préoccupations du parti. Que les jeunes aient toute leur place. Dans la famille, il faut qu'on sache que les jeunes ont grandi et qu'ils ne sont plus des enfants. Et qu'ils ont droit de cité. Parce que les jeunes doivent pouvoir apporter beaucoup au parti. Surtout que nous sommes dans une phase de reconstruction. Il faut donc leur rigueur intellectuelle, leur capacité de propositions, leur capacité de critiques objectives et constructives. Ils doivent pouvoir faire en sorte que le parti soit la première force politique dans le pays. Parce qu'au terme de ce congrès, nous devons être prêts à relever tous les défis. Surtout être prêts à gagner l'élection présidentielle avec leur candidat.
? Les jeunes revendiquent-ils ainsi plus de places dans les instances de décisions du parti ?
Les textes prévoient 30% et nous voulons que cela soit respecté. Il faut que les jeunes par le travail puissent occuper leur place. Il ne s'agit pas de faire des cadeaux aux jeunes. C'est le travail qui doit être déterminant. Et au niveau du RJR, c'est la valeur du travail bien fait que nous véhiculons.
? Président, est-ce que les jeunes sont dans la logique d'une restructuration de la direction du parti ?
Mais, pourquoi faire le congrès avant les travaux ?
Les résolutions seront adoptées. Les réformes, si elles sont approuvées par le congrès, seront adoptées. Le congrès est souverain. Il n'y a pas d'état d'âme à avoir quant à tout ce qui peut se faire. Moi, je suis serein. Et je parlerai devant les instances. Nous voulons que les assises soient de grandes et profondes réflexions.
Interview réalisée par L.O