vendredi 1 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Je donne un mois à M. Henri Amouzou pour qu'il libère complètement la filière qu'il a prise en otage. C'est moi qui l'ai imposé pratiquement aux autres producteurs. Il n'a pas répondu à nos attentes, sept ans durant. Nous ne le reconnaissons plus comme le président de l'association nationale des producteurs de Côte d'Ivoire (ANAPROCI). Il a été remplacé à ce poste par M. Abo Daniel depuis le 23 janvier dernier, au cours de l'assemblée générale organisée à la Caistab, plateau. Alors, qu'il cesse de perturber la quiétude des producteurs. Par ailleurs, nous lui demandons de restituer les véhicules de l'ANAPROCI qu'il a distribués de façon arbitraire à certains de ses proches. Je suis très nerveux. J'ai tous les moyens d'être désagréable. Alors que M. Amouzou ne me pousse pas à bout , a menacé, hier, le doyen Sansan Kouao et grand producteur de café cacao à Niablé. Il s'est exprimé à la faveur d'une réunion qui a regroupé les sages de la filière, au 23e étage de l'immeuble Caistab. L'ex-lauréat de la coupe nationale du progrès estime que M. Amouzou a instauré une sorte de dictature au sein de la filière. Et qu'il était temps que les sages montent au créneau pour le rappeler à l'ordre. Avant lui, un autre sage de l'ANAPROCI, Georges Bléoué Aka, ex- lauréat lui aussi, est intervenu. La réaction est la même. Les doyens de la filière sont tous amers contre M. Amouzou. Nous sommes tous déçus, confie le producteur d'Adaou (Aboisso). Bléoué Aka indique qu'en confiant la gestion de la filière aux producteurs, le chef de l'Etat, SEM. Laurent Gbagbo, leur donnait ainsi l'occasion de tirer profit de cette richesse. Mais, aujourd'hui, c'est la désolation. Les pratiques de M. Amouzou ne nous ont pas permis d'atteindre cet objectif , déplore-t-il. . Pour lui, le véritable problème de la filière n'est autre que M. Amouzou. Si nous voulons sauver la filière, il nous faut mettre de l'ordre à l'ANAPROCI. Et c'est ce que nous avons fait. Nous les sages, donnons notre entière caution au nouveau PCA élu , a poursuivi M. Bléoué. A la suite de ces intervenants, plusieurs autres figures emblématiques de la filière telles Yao fils Pascal, Nanan N'Douffou 2, Brou Adouont décidé de tourner définitivement la page Amouzou. Le nouveau PCA, Abo Daniel lui, s'est voulu reconnaissant aux producteurs. Je suis prêt à travailler pour vous. Et je promets de mériter la confiance que vous placez en moi , a-t-il rassuré.

Vincent Kouassi

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