lundi 4 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Les acteurs de la filière cherchent une solution à la crise. Mais cela ne se fait pas sans heurts. L'un des responsables de la filière, Henri Amouzou, paie particulièrement les frais.

La tension monte d'un cran entre Henri Amouzou, l'ex patron de l'Association nationale des producteurs de Côte d'Ivoire (ANAPROCI) et les sages de la filière café-cacao. Après avoir désigné un nouveau PCA pour cette association, le 23 janvier 2008 au cours d'une AG, tenue à Abidjan, les producteurs ont encore donné de la voix samedi dernier à Yamoussoukro. Ils se sont réunis à la fondation Félix Houphouet Boigny. A l'initiative des sages de la filière pour poser les bases d'une nouvelle structure. Il s'agit du conseil national des producteurs de café-cacao de Côte d'Ivoire. Et c'est M. Bléoué Aka, producteur à Adaou (Aboisso), ancien lauréat de la coupe nationale du progrès qui a été désigné pour conduire les premiers pas de cette organisation. « Il ne s'agit pas d'une ANAPROCI bis, mais une structure de supervision et de veille stratégique qui devrait permettre de redonner à la filière ses lettres de noblesse. Nous sommes dans un désordre. On ne sait pas qui est habilité à prendre des sanctions en cas de dérapage. Nous voulons mettre fin à ce vide juridique qui pénalise énormément la filière », a indiqué le président du comité d'organisation, M. Kouamé Bernard. Le conseil national, souligne-t-il, doit penser l'éthique et la déontologie de la profession de producteur et veiller à leur observance. C'est pourquoi, les producteurs disent attendre des pouvoirs publics tout l'appui nécessaire en terme de textes réglementaires pour entériner la création de cet organe. Le conseil national se veut l'interlocuteur privilégié de la filière auprès de l'Etat. Le député Abo Daniel, nouveau PCA de l'ANAPROCI a pour sa part annoncé la refonte des textes de l'ANAPROCI pour la rendre plus crédible et efficace dans son rôle de défense des intérêts des producteurs. Il relève que les producteurs se donnent ainsi les arguments pour préparer la rencontre annoncée avec le chef de l'Etat. Avec le conseil national et l'ANAPROCI, nous allons mettre fin à la gabegie. Nous allons travailler à mettre en place, en collaboration avec l'Etat, qui va gérer les sociétés acquises par le FDPCC et le FRC. Chaque structure aura en son sein des producteurs bien organisés en conseil d'administration. Nous voulons qu'il y ait la transparence et que les produits qui vont sortir de ces structures puissent aider véritablement à l'amélioration des conditions de vie des producteurs, a indiqué l'honorable Daniel Abo. Les sages, Sassan Kouao, Yao Fils Pascal, Bléoué Aka, Brou Adou, le colonel Djoropo André ont tous souligné leur détermination à redonner le sourire aux producteurs. Non sans avoir dénoncé les pratiques de M. Amouzou, qui selon eux, est à la base des crises à répétition qui minent la filière.

Vincent Kouassi
Envoyé spécial à Yakro

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