jeudi 14 février 2008 par Fraternité Matin

Les accords de partenariat étaient, hier, au centre des échanges entre le ministre Amadou Koné et la presse. Dans le cadre de la communication sur l'action gouvernementale, le ministre de l'Intégration africaine, Amadou Koné, a réaffirmé hier dans un hôtel de la place, la justesse de l'acte posé par la Côte d'Ivoire en signant avec l'Union européenne, un accord intérimaire en attendant la conclusion d'un accord global de partenariat économique entre l'UE et la Cedeao. Si la Côte d'Ivoire ne signait pas cet accord d'étape avant la date butoir du 31 décembre 2007, elle aurait perdu, selon le ministre, environ 700 millions d'euros de recettes d'exportation, soit 460 milliards de FCFA. Elle n'aurait pas été la seule à subir cette perte dont l'estimation a été faite sur la base des données de 2006, puisque le Ghana qui a aussi conclu dans la foulée un accord intérimaire avec l'Union européenne aurait également perdu 240 millions d'euros (environ 158 milliards de FCFA) s'il n'avait pas suivi son exemple. Le Nigeria qui constitue avec la Côte d'Ivoire et le Ghana, les trois pays à revenus intermédiaires de la Cedeao aurait vu ses recettes d'exportation amputées de 100 millions d'euros (66 milliards de FCFA environ). Autrement dit, n'eussent été les deux signatures d'accord d'étape susmentionnées et la troisième en cours de préparation (celle du Nigeria), la Cedeao aurait subi globalement 1 milliard d'euros de perte de recettes d'exportation. Une telle situation est susceptible d'aggraver la pauvreté et impacter gravement les finances publiques des pays concernés et par effet de contagion, des autres pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest dont les économies dépendent de la bonne santé financière des trois leaders économiques de la sous-région. A travers cette information, le ministre Amadou Koné, invité à la 6ème édition de Les Matinales du Centre d'information et de communication gouvernementale (CICG) à se prononcer sur les accords de partenariat économique (APE) : risque ou chance pour la Côte d'Ivoire , a voulu rassurer ceux qui continuent de s'interroger sur le bien-fondé du paraphe de l'accord d'étape. Il a également indiqué que cet accord signé est la résultante d'après- négociations durant lesquelles la Côte d'Ivoire, résultats d'études techniques à l'appui, a défendu ses intérêts sans faiblesse. Ce que Niamien Guillaume, responsable du département des études économiques et financières au Bnetd (Bureau national d'études techniques et de développement), confirme. Selon ce dernier qui a participé à l'étude sur les avantages et inconvénients de l'accord de partenariat économique pour la Côte d'Ivoire, tous les produits ivoiriens ne sont pas admis à la libéralisation. Des produits considérés comme stratégiques sont exclus de la libéralisation dans le cadre des APE , a dit Niamien. Dans ce vocable, on retrouve des produits stratégiques, on retrouve l'ensemble des biens susceptibles d'aider à l'industrialisation du pays, c'est-à-dire les 20% de produits ivoiriens soumis au tarif extérieur commun (TEC) et qui font l'objet de commerce intracommunautaire. On y compte des produits de cru, les produits finis du cacao, la filière coton, etc. Par rapport aux craintes liées à l'impact négatif éventuel des APE sur l'élan d'industrialisation national, le ministre Amadou Koné invite plutôt à l'optimisme et à la conquête par les entreprises ivoiriennes des 300 millions de consommateurs que constitue la Cedeao. En avocat convaincu des avantages qu'offrent ces accords de partenariat économique, il souligne avec force conviction que les APE vont permettre la délocalisation d'entreprises en Côte d'Ivoire. Elles viendront pour produire et exporter. Donc pour nous, les APE sont une chance pour la Côte d'Ivoire et la sous-région , a-t-il conclu. Pourvu que l'on s'engage à restructurer et mettre à niveau les entreprises ivoiriennes pour les rendre compétitives.



Gooré Bi Hué

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