jeudi 14 février 2008 par Fraternité Matin

Le Premier ministre s'est voulu optimiste après la signature de la convention pour le financement des élections. Les Ivoiriens peuvent se mettre à rêver à la présidentielle au mois de juin 2008. C'est la promesse, du moins l'assurance que le Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume a tenu à leur donner, hier, à l'issue de la cérémonie de signature de la convention du panier de fonds (Basket fund) pour le financement des élections entre la Côte d'Ivoire et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il faut dire que cette convention sonne comme un écho favorable que la communauté internationale donne à l'appel lancé par la Côte d'Ivoire depuis 2005, à l'endroit des bailleurs de fonds pour lui apporter un appui financier dans la préparation et l'organisation des élections, donc du processus électoral. Déjà en juillet 2007, lors de la table ronde des bailleurs de fonds sur le programme de sortie de crise, les partenaires au développement s'étaient engagés à soutenir financièrement le processus électoral. La communauté des bailleurs de fonds avait, en 2006, instruit le PNUD de mobiliser les ressources extérieures et de les gérer dans un panier commun exclusivement réservé aux élections. La volonté de transparence et le processus de recueil, de décaissement et de gestion des fonds désormais arrêtés à la satisfaction de la communauté internationale, les bailleurs de fonds pouvaient faire le pas utile et bénéfique pour la Côte d'Ivoire. La signature de la convention du panier de fonds, hier, dans la salle de Conférences de la Primature en présence du Premier ministre entre le ministre de l'Economie et des finances, Charles Diby, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Robert Mambé et le Coordonnateur du système des Nations unies Georges Charpentier, est le sésame qui va permettre au PNUD d'aller recueillir la contribution des bailleurs de fonds qui s'élève à 24,5 milliards, pour venir compléter les 12 milliards de francs cfa que le gouvernement ivoirien devra injecter exclusivement dans les élections, afin de boucler le budget des élections estimé à 36,5 milliards. Le PNUD a déjà montré la voie en signant pour un appui financier de 600.000 dollars américains soit 240. millions cfa.
Le Premier ministre, visiblement heureux pour cet acte important qui annonce des lendemains meilleurs pour le processus de sortie de crise en général, n'a pas hésité à dire que les élections ne sont plus chimériques mais davantage plausibles et qu'elles s'incrustent dans les esprits des Ivoiriens. Sa fierté est d'autant plus légitime que pratiquement, un an après la signature de l'Accord politique de Ouaga, il réalise que les Ivoiriens comme les Africains voient se dessiner le processus électoral et les élections poindre à l'horizon. Les élections sont possibles dans le délai contenu dans l'Accord de Ouaga.
Il a, pour ce faire, non seulement rappelé que les moyens sont indispensables et que les moyens financiers sont le gage de succès du processus de sortie de crise, mais il a engagé le président de la Commission électorale indépendante, à réussir la paix entre les Ivoiriens par des élections transparentes et justes. Il a alors indiqué la nécessité, au vu des avancées notables qu'enregistre le processus, d'un environnement aseptisé et apaisé. Le Premier ministre a annoncé que le processus électoral va faire encore un bond qualitatif les semaines à venir. Notamment avec le processus militaire et d'identification. Et il a redit tout l'engagement du gouvernement, (qui doit payer, sans les encours, des arriérés de dettes de 118 milliards aux institutions de Bretton Woods et faire face aux charges de fonctionnement de l'Etat dans un contexte de sortie de crise), à assumer avec courage et dans la dignité les chantiers qui doivent permettre aux Ivoiriens de retrouver la pai x par les élections.La Côte d'Ivoire est un pays essentiel et comme tel, elle mérite d'être soutenue par tous pour sortir de cette mauvaise passe. Il s'est alors félicité que les bailleurs de fonds aient choisi le PNUD connu pour sa crédibilité afin que le scrutin électoral soit transparent et irréprochable. Le président de la Commission électorale indépendante a promis des élections frappées du sceau de l'équité et de la justice et annoncé des actions concrètes avec la signature de cette convention. Il a une fois de plus indiqué que la première grande bataille sinon la bataille essentielle qu'il entend remporter avec la solidarité des Ivoiriens, c'est de réussir à sensibiliser tous les Ivoiriens au processus d'identification et notamment ceux qui auront la qualité d'électeur à s'inscrire massivement sur les listes électorales, car une bonne liste électorale assure le succès des scrutins. George Charpentier, le coordonnateur du système des Nations unies a dit que le PNUD va faciliter la mobilisation et la gestion des ressources extérieures selon des procédures uniques d'un seul bailleur ; garantir la crédibilité et la transparence du processus électoral, renforcer les capacités de la société civile, des femmes et des jeunes pour mieux assurer leurs rôles dans le processus électoral. Il a, enfin, promis d'aller à la collecte des fonds auprès des bailleurs de fonds.
Franck A. Zagbayou. Une plate-forme de collaboration signée entre la CEI et les médias
La salle de conférences de la Commission électorale indépendante (CEI) a abrité, hier, un séminaire qui a abouti à la signature d'une plate-forme de collaboration avec l'institution et les professionnels des médias. Cet accord est le résultat de plusieurs mois de réflexion entre les deux parties. La cérémonie a réuni le président de la CEI et les responsables des structures de régulation, d'auto-régulation et associations de médias. Etaient présents, la Division de l'assistance électorale de l'ONUCI dirigée par Ahmedou El Becaye Seck, le représentant du facilitateur, Boureima Badini, le National Démocrate Institute (NDI), la CEDEAO. Le président de la CEI, Robert Mambé Beugré, a plaidé pour un traitement responsable de l'information en cette période très sensible qu'est la période électorale. Parce que des intérêts divergents vont s'affronter. L'information vraie, l'information juste, l'information livrée dans un esprit d'apaisement, d'éclairage de l'opinion, un esprit de préservation de la paix sont une richesse pour une nation. Les périodes électorales constituent des moments où toutes les énergies et toutes les intelligences s'éveillent pour cristalliser des options politiques en vue de faire triompher des idées, des idéaux, des philosophies de vie communautaire, sociale et économique, sans oublier l'aspect spirituel essentiel, a-t-il dit. Par cet acte, il s'agit donc d'anticiper sur l'avenir. Comme le dit le proverbe : Mieux vaut prévenir que guérir. Ainsi, a-t-il poursuivi, chaque partie prenante à la plateforme de collaboration s'engage, en toute responsabilité, à aider la Côte d'Ivoire à réaliser des élections transparentes, apaisées, équitables, justes et ouvertes à tous. La plus grande richesse de la Côte d'Ivoire, ce sont les Ivoiriens et les Ivoiriennes. La plus grande richesse des Ivoiriens et des ivoiriennes, C'est la Côte d'Ivoire. Dans sa brève intervention, le président du Conseil national de la presse (CNP), Eugène Dié Kacou, a rassuré la CEI et les partenaires du processus de paix que les médias respecteront le contenu de la plate-forme.
Paulin N. Zobo

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