jeudi 14 février 2008 par Fraternité Matin

Le deuxième congrès ordinaire du Rassemblement des républicains a fait place à la bataille du positionnement des cadres du parti. Face aux nouveaux enjeux, il y a une exigence : la capacité à se rénover. On ne peut pas prétendre rénover la société si l'on n'est pas capable de se rénover soi-même. Voilà, entre autres, des propos que le président du Rassemblement des républicains, Alassane Dramane Ouattara, a tenus à l'ouverture du deuxième congrès ordinaire de son parti, le 1er février dans un palais des congrès de l'hôtel Ivoire archi-comble. Et, comme s'il doutait de la capacité de compréhension de son idée par les congressistes, le mentor du Rdr a voulu la leur expliquer : Nous rénover, cela signifie adapter les statuts de notre grand parti aux réalités du moment, définir de nouvelles règles de fonctionnement, donner une nouvelle légitimité aux organes dirigeants du Rdr, bref, mettre en place une nouvelle gouvernance de notre formation politique. Mais que signifie mettre en place une nouvelle gouvernance du Rdr ? Pour certains militants du parti, la veillée d'armes entre les cadres républicains à la quelle l'on assiste seulement une dizaine de jours après que le rideau est tombé sur la rencontre des républicains des 1er, 2 et 3 février, trouve tout son fondement ici. il faut que le président explique ce qu'il entend par une nouvelle gouvernance du Rdr, exige un commissaire politique sous le couvert de l'anonymat. Et de poursuivre : La nouvelle gouvernance signifie-t-elle remaniement de la direction du parti ? Si oui, il est normal que de nouvelles personnes cherchent à y entrer au détriment de celles qui vont en sortir. Mais si la nouvelle gouvernance consiste à donner de nouvelles missions à l'ancienne direction que l'on conserve, argumente notre interlocuteur, Il faut que M. Ouattara se prononce rapidement et que prennent fin les attaques des cadres les uns contre les autres. Un secrétaire national, qui a également requis l'anonymat, estime que la nouvelle gouvernance que le président du Rdr a annoncée doit se matérialiser par la rénovation de la direction du parti. On ne fait pas du neuf avec du vieux, soutient-il. Ado doit prendre ses responsabilités et attaquer le mal à la racine. Le mal, selon lui, a été clairement exposé par les militants au congrès. Le rapport généra la bien indiqué que les militants ont le sentiment que les proches collaborateurs du président sont un frein au contact direct avec leur leader, et qu'ils se sont sentis abandonnés à des moments cruciaux où Alassane était absent du pays. Pour lui donc, il n'y a pas lieu de tergiverser, la satisfaction des préoccupations de la base passe par la refonte de la direction du parti. Ne pas oublier la géopolitique
Abou Cissé, lui, met les pieds dans le plat : Il ne faut pas que le président Alassane Ouattara se trompe. Il faut mettre fin à la politique des amis et appliquer celle des valeurs et des capacités. Une critique qui montre que son auteur est pour que la direction du Rdr connaisse quelques remaniements. Des changements qui, pense-t-il, doivent non seulement tenir compte de nouvelles valeurs, mais aussi de la géopolitique. Ce sera une faute que de nommer un ressortissant du nord au poste de secrétaire général du Rdr, affirme M. Cissé. Non sans indiquer une piste : Le ministre Amon Tanoh a fait ses preuves de garçon sérieux et rigoureux dans l'organisation du deuxième congrès. Il ne faut pas chercher loin ce qui est tout près, il faut lui donner le secrétariat général, confie-t-il ouvertement. Pour autant, l'oncle d'Alassane Dramane Ouattara ne comprend pas la guerre des rénovateurs contre les conservateurs. Il n'y a rien à rénover et il n'y a rien à conserver. Il n'y a que le Rdr à construire ensemble pour porter M. Ouattara à la tête de l'Etat, lance-t-il. Il avertit déjà que dans tous les cas, le président du parti finira par former son bureau et qu'il serait dangereux qu'un camp pense qu'il aura gagné contre un autre. Il faut mettre fin à la politique des camps et penser Rdr tout court, conseille Abou Cissé.
Cité parmi les réformateurs qui veulent faire pression sur le président du parti par des SMS, Adama Bictogo, lui, dément toute implication dans cette bataille. On ne dirige pas un parti avec des SMS. J'assume mes responsabilités et je sais exprimer mes pensées là où il faut, se défend le secrétaire national chargé des relations avec les partis politiques. Et, comme pour dire qu'il est serein, il a reçu à déjeuner, hier, les membres de la Commission politique générale qu'il a présidée lors du dernier congrès du Rdr. Pendant ce temps, des confidences en provenance de la Rue Lepic font état de ce que trois postes de vice-présidence ont été créés. Selon ces confidences, le ministre Cissé Bacongo et Guédé Guina sont parmi les occupants de ces postes. Le secrétariat général, confie notre source, balance entre les ministres Tanoh Marcel Amon et Amadou Gon Coulibaly. Les regards des militants du Rdr sont plus que jamais tournés vers Alassane Dramane Ouattara qui a annoncé une nouvelle gouvernance de sa formation politique et qui est bien au pied du mur.
Pascal Soro

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