Le paiement des arriérés des primes communément appelées Haut les c?urs , continue de faire des vagues au sein de la grande muette. Hier, réunis à la cité administrative pour protester contre ceux qu'ils qualifient de voleurs , des anciens éléments de la Garde républicaine (GR) accusent le commandant en chef de cette unité d'avoir fait main basse sur les arriérés des primes instaurées au plus fort de la crise pour motiver les troupes. Pour ces anciens soldats de l'unité militaire basée à Treichville, le colonel Dogbo Blé Brunot serait à la base du non paiement de leurs primes. Selon leur porte-parole qui a requis l'anonymat, le commandant Ignace Kouakou, en poste à la présidence avait été dépêché mardi dernier à l'intendance de Treichville où ils ont l'habitude de percevoir leurs primes. Pendant qu'ils s'apprêtaient à passer à la caisse, l'officier leur a confié être venu prendre l'argent de tous ceux qui ont été radiés des effectifs de la Garde républicaine. Pour entrer en possession de leur dû, le commandant Kouakou leur aurait donné rendez-vous mercredi matin à la présidence, selon les instructions du commandant du Palais présidentiel. Ce qu'ils auraient fait hier matin. Mais à leur grande surprise, ils auraient été sommés par le même commandant Kouakou Obing Ignace d'évacuer les lieux au risque d'y être contraints par les gardes en poste au palais. Les anciens de la GR, pour la plupart des radiés, disent comprendre difficilement l'attitude du colonel Dogbo Blé Brunot. D'autant que certains de leurs camarades, radiés comme eux, ont déjà perçu leurs primes. D'autres ayant intégré des corps tels que la police, ont été également payés. Ces soldats une soixantaine environ, affirment avoir perçu ces primes jusqu'au mois de décembre dernier après leur radiation. Peut-être comme cette fois-ci, la prime est conséquente, c'est-à-dire 450 mille francs par personne, c'est pourquoi il veut nous voler , a tenté de justifier le porte-parole. Avant de plaider: Qu'on nous donne cet argent, nous le méritons. Nous avons travaillé pour ça. Dieu merci, nous ne sommes pas morts au front. Cet argent est notre seul espoir pour nous intégrer dans la vie civile. Pour mémoire, il faut souligner que ce sont cinq mois d'arriérés qui ont été payés depuis le mardi dernier. Chaque soldat avait droit par quinzaine à 45 mille francs comme prime de motivation. Il reste encore à l'Etat de devoir dix mois. Si la situation reste en l'état, ce serait près d'un milliard qui serait détourné au détriment de ces soldats. Par souci d'équilibre de l'information, nous avons joint l'officier payeur de la Garde républicaine qui a l'habitude de payer ces anciens soldats. Ce dernier a affirmé ne pas être informé de ce problème. Affaire à suivre donc.
Jean-Claude Coulibaly