jeudi 14 février 2008 par Nord-Sud

L'enquête sur la disparition, à Abidjan, le 16 avril 2004, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer semble-t-il est en train de progresser. Si l'on en croit l'autorisation donnée hier au juge français Patrick Ramaël d'entendre deux militaires ivoiriens soupçonnés dans le cadre de cette affaire. L'étau se resserre autour des présumés auteurs de l'enlèvement du Guy André Kieffer. Le tribunal militaire d'Abidjan a autorisé hier, selon une source judiciaire, l'audition de deux gendarmes ivoiriens par le juge français Patrick Ramaël, chargé de l'enquête sur la disparition le 16 avril 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. La source ajoute sans donner les noms que ce sont un adjudant et un colonel de gendarmerie qui seront entendus par M. Ramaël dans le cadre de cette affaire qui envenime les relations entre Paris et Abidjan. Guy-André Kieffer, journaliste indépendant enquêtant notamment sur des malversations dans la filière cacao-café en Côte d'Ivoire, a disparu le 16 avril 2004 à Abidjan. Son corps n'a jamais été retrouvé. Les enquêteurs pensent qu'il a été enlevé et abattu et soupçonnent certains cadres du régime liés aux milieux d'affaires, notamment ceux du cacao. Selon les enquêteurs français, il a été enlevé par un commando sur un parking de supermarché du centre d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président. Il aurait ensuite été abattu par ses ravisseurs. Ancien des services spéciaux de l'armée ivoirienne et chef présumé du commando qui aurait, sur ordre ( ?), enlevé puis assassiné Kieffer, Jean Toni Oulaï a été mis en examen en janvier 2006. En charge de ce dossier depuis le 3 mai 2004, le juge Ramaël s'est déjà rendu à plusieurs reprises en Côte d'Ivoire pour enquêter sur la disparition du journaliste franco-canadien. Lors de son dernier déplacement, à la mi-décembre, il n'avait pas pu auditionner cinq militaires ivoiriens en raison de "blocages au niveau des autorités judiciaires militaires", selon une source proche du dossier. Le frère du journaliste, Bernard Kieffer, avait par la suite déclaré que la famille avait "l'impression d'être lâchée" par les autorités françaises sur ce qu'elle considère comme une "affaire d'Etat". "Nous avons l'impression d'être lâchés par les autorités françaises" a affirmé mardi Bernard Kieffer, frère du journaliste Guy-André Kieffer, disparu en avril 2004 à Abidjan. "Ce qui nous déroute profondément, c'est l'attitude des autorités françaises", a-t-il déclaré à l'AFP, affirmant ne pas comprendre pourquoi la brigade criminelle, chargée du dossier depuis le début de l'enquête, avait été dessaisie juste avant un nouveau déplacement du juge chargé de l'enquête en Côte d'Ivoire. "On retire au juge son bras opérationnel, on ne comprend pas du tout le sens de cette décision. La brigade criminelle avait ses contacts et ses réseaux", a expliqué Bernard Kieffer, confirmant une information de Libération. Le ministère français des Affaires étrangères avait immédiatement réagi en affirmant être "pleinement mobilisé" pour faire la lumière sur la disparition du journaliste. Bakayoko Youssouf

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