jeudi 14 février 2008 par Nord-Sud

La capitale de la paix n'aura plus de carburant d'ici deux jours si rien n'est fait. La quasi-totalité des stations d'essence n'arrive plus à satisfaire la clientèle. « Il n'y a pas d'essence. Mais il y a un peu de gasoil », répondent invariablement les pompistes aux clients. Là où vous trouvez le précieux liquide, le prix ne manque pas de décourager. La loi de l'offre et de la demande est passée par là. Ainsi, le litre d'essence super est passé de 525 à 800 Fcfa voire 1.000 Fcfa chez les détaillants. Celui de gasoil n'a pas encore connu d'augmentation. Il est toujours à 550 Fcfa. Mais qu'est-ce qui explique cette pénurie de carburant ? « Un simple problème de retard dans le ravitaillement », nous rassure Abel Djohoré, le chef de cabinet du ministre Dosso, chargé des questions économiques pour les Forces nouvelles. Le chef de cabinet du secrétaire général a rencontré les responsables des hydrocarbures à Bouaké. Il leur a suggéré de ne pas procéder à des augmentations intempestives étant donné que ce sont les mêmes stocks qui sont présentement en vente. Déjà, des consommateurs accusaient les grossistes de faire de la spéculation. « Faux ! » répond un propriétaire de station. Il en veut pour preuve le fait qu'il n'a jamais procédé à une augmentation depuis que la pénurie a commencé. Les responsables des Forces nouvelles leur emboîtent le pas. Curieusement les stations n'ont plus d'essence ''super'', mais les détaillants oui. A quand le nouvel arrivage ? Les responsables des FN rassurent, de même que les grossistes. Selon M. Abel, il ne faut pas exagérer les choses en parlant de pénurie. «D'ici demain (aujourd'hui) au plus tard les grossistes nous ont promis que les stations seront mieux ravitaillées. » nous a-t-il rassuré. Même son de cloche chez les grossistes. M. Babou, responsable d'une essencerie, rassure : « Demain vous aurez du carburant. Les camions sont en retard. Mais ils sont en route ». Les livreurs vont chercher l'essence dans certains pays voisins. Et d'autres dans la partie sud du pays. Et cette situation commence à jouer sur l'économie de la ville. Les taxis-motos commencent à manquer d'essence. Bazo qui exerce cette activité depuis le déclenchement de la guerre est resté oisif et malheureux près de son engin s'interrogeant sur son sort si la situation devait perdurer. Heureusement que le gasoil est encore disponible. La pénurie des 29 et 30 janvier avait fait passer le tarif du taxi de 150 à 200 Fcfa et celui du gbaka de 100 à 150 Fcfa.



Allah Kouamé

Correspondant régional

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