jeudi 14 février 2008 par Le Temps

Le Chef de guerre Koné Zakaria continue toujours d'organiser la fuite du cacao ivoirien vers le Burkina Faso. Et ce, malgré l'Accord de Paix de Ouaga. L'on pensait qu`avec la normalisation très progressive suite à l`application de l`Accord de Paix signé, il y a presque un an entre les belligérants du conflit ivoirien, les activités économiques dans les zones occupées se normaliseraient. Mais non, les choses s`y déroulent toujours comme pendant les heures chaudes de la guerre. Et pourtant, les choses ont considérablement changé. Même la nomination de leur chef à la primature, Koné Zakaria et sa bande continuent de détourner nos deux produits agricoles, ponte de l`économie du pays vers d'autres marchés en direction des pays du Nord .
Lundi 11 février à 9 heures, 32 camions contenant chacun, 35 tonnes de cacao sont stationnés devant le bureau du com secteur de Vavoua, répondant au nom de Charles. Motif, prendre leur laissez- passer pour prendre la route de Séguéla où le com zone, Koné Zakaria, maître absolu de cette zone qui couvre les départements de Vavoua et Séguéla, leur délivrera un laissez-passer définitif en payant un droit unique de sortie de son territoire. Qui s`élève selon, un acheteur de produit, à deux millions par camion de 35 tonnes de cacao et un million de francs sur un camion chargé de 35 tonnes de café. " Depuis le début de la guerre, c`est comme ça que les choses se passent ici à Vavoua ", renchérit un autre acheteur, employé d`un riche libanais, bien connu dans la zone depuis le déclenchement de la crise. Selon certaines sources, depuis le début de la grande campagne cacaoyère, ce sont environ, une cinquantaine de remorques qui quittent la zone de Vavoua via Séguéla pour le Burkina. Koné Zakaria a fait du trafic de nos produits agricoles et principalement le cacao, sa véritable industrie et une chasse gardée pour ce " seigneur " aux mille bagues. Il aurait même, au dire de certains responsables de coopératives exerçant dans le département de Vavoua, menacé tous les opérateurs qui tenteraient de transiter par la zone gouvernementale. " Si vous voulez toujours continuer de travailler ici, appliquez ce que je vous demande, en vendant vos produits au Burkina", leur a-t-il prévenu. La région de Vavoua produit, selon les chiffres du ministère de l`Agriculture, plus de 100 mille tonnes de cacao par an. Mais c`est à peine que le quart de cette production passe par les ports du sud depuis le déclenchement de la guerre. Le chef de guerre Koné Zakaria a bâti sa richesse sur ce trafic. L`avènement de l`Accord de Ouaga n`a jamais été perçu par cet homme comme une chance pour la Côte d`Ivoire car il a toujours par ses actes et agissements de tous les jours, montré qu`il n`est pas prêt à donner un lopin de son pouvoir à une quelconque administration fut-elle nommée par le premier ministre Guillaume Soro. Au-delà des avancées notables enregistrées au plan politique depuis bientôt un an après l`Accord de Paix de Ouaga, les choses n`ont nullement bougé au plan économique dans les CNO où certains chefs de guerre sont érigés en gouverneur de provinces dans les régions riches aussi bien en matières agricoles qu`en ressources minières et minerais. Au moment où le pays est à la recherche de fonds pour le financement du processus de désarmement et les élections, le recouvrement total de ses richesses à travers le territoire pourrait considérablement alléger la main tendue aux bailleurs de fonds pour le financement du processus de sortie de crise. Il est aussi temps, d`interpeller le facilitateur de l`Accord de Ouaga, le président Baise Compaoré et les autres chefs d`Etat des pays voisins de créer les conditions idoines et sécuritaires pour arrêter cette hémorragie économique de la Côte d`Ivoire. Le premier ministre Guillaume Soro doit jouer franc jeu avec la nation en permettant à ce que les activités économiques reprennent sous la direction des services de l`Etat.

Zéré de Mahi

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