jeudi 14 février 2008 par Le Temps

Une affaire de primes communément appelée Haut les coeurs? détournées fait en ce moment, grand bruit à la Direction générale de la Police nationale. Enquête...

Une affaire d`arriérés de primes alimentaires, communément appelées " haut les c?urs " fait grand bruit au sein de la police nationale et dans les rangs des éléments des Forces et de Défense détachées ou affectés auprès de certaines structures de la place. Dont le Bureau ivoirien des droits d`Auteur (BURIDA), la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, (DGTCP) , la Direction des Impôts (DGI) et la Société de transports abidjanais, (SOTRA). Pour ne citer que ces quelques structures- là. Les concernés, plus de cent éléments, reprochent à leur hiérarchie de les avoir écartés injustement du versement desdites primes, après avoir bénéficié de deux tranches jusqu`au 24 février 2003 au motif qu`ils sont des policiers détachés auprès des structures indiquées plus haut. Et pourtant, ils disent être des bénéficiaires au même titre que leurs autres frères d`armes : "Nous sommes des éléments de la police SOTRA et grognons pour avoir été injustement écartés du paiement des "haut les c?urs " ! Alors que nous avons perçu deux tranches desdites primes dont une, le 8 janvier de la même année" (Voir fac scimilé de l`état de paiement du personnel de la police SOTRA) Mais pourquoi ? Un message radio, n° 0/3/ MID/DCA2 du 10 mars 2003, indique clairement que : "les agents en détachement, en disponibilité, en position hors cadre, à la retraite, et permissionnaires, ou en absence irrégulièrement ", sont frappés par cette mesure d`exclusion. "Nous ne sommes concernés par aucune de ces rubriques? ! Rétorque le porte-parole, du collectif des agents concernés. Autrement dit, les plaignants ne sont ni à la retraite, ni permissionnaires, ni en disponibilité, ni en position hors cadre. Mieux, ils estiment être des policiers qui dépendent de la Préfecture d`Abidjan, affectés et non détachés auprès de la SOTRA. C`est à ce titre, qu'expliquent-ils, nous nous sommes rendus aux premières heures de la crise du 19 septembre 2002, à Yamoussoukro, pour sécuriser le convoi d`autobus de la SOTRA qui est allé pour convoyer sur Abidjan, les populations qui fuyaient la zone de guerre ". Les victimes de la mesure qu`ils jugent discriminatoires auraient saisi le commissaire Gnamba, président de la commission chargée des questions de primes à la police nationale et actuel Directeur général adjoint chargé de la Police judiciaire. Ce dernier, les aurait renvoyé vers l`état-major des armées en ces termes : "Allez voir les militaires, ce sont eux qui vous ont rayés de la liste. Moi Gnamba, je n`ai pas de solution à votre problème ! "

Le CEMA opte pour la transparence et s`en lave les mains

Non satisfaits de la réponse du Commissaire Gnamba, ces policiers se rendent à l`état-major des Armées. "Ici, indiquent-ils, les responsables militaires nous ont permis de consulter le fichier de l`ensemble du personnel de la Police nationale sur la base duquel les primes sont versées". Mais ajoutent-ils, "nous avons été surpris de constater que les fonctionnaires de la Police étaient toujours pris en compte, mais que leur part était détournée. Pis, nous avons découvert que des policiers sont inscrits doublement. C`est-à-dire qu`ils perçoivent soit deux fois la même prime, soit quelqu`un garde par-devers lui, la prime de l`agent doublement inscrit sur le fichier. Autre aberration : certains de nos collègues, radiés ou décédés, figurent toujours dans le fichier. Et sont donc payés. Certains de nos chefs gardent par-devers eux, les dus de cette catégorie de collègues avec la complicité du régisseur N`cho Bernardin". (Voir fac scimilé 2 et réaction du régisseur Yapi N`cho Bernardin). A l`état-major, le Colonel Sacko Kokou, du Centre de Planification et de Commandement des Opérations, (CPCO) en toute transparence met à leurs dispositions le fichier. Mieux, il les renvoie à leur commandement. Ceci, pour voir quel policier a droit à la prime ou pas. Entre-temps, les plaignants sont confortés dans leur démarche, par un autre message- radio du Contrôleur général Yapo Kouassi, Directeur général de la Police nationale en date du 21 /11/ 2007 à 17 heures 45 mn. Dont le contour est clair: "Il faut rappeler stop le DGPN n`a jamais exclu personne de la perception de la prime comme cela se repend partout stop ". Où sont alors passées les primes de la police spéciale SOTRA ?

Nos informateurs sont formels : "Si nous partons du 24 février 2003, nous pouvons dire qu`on nous doit à ce jour, 58 mois de prime, à raison de 90 mille Francs FCFA pour certains et un peu moins pour d`autre. Ce qui, indique l`un d`entre eux, donne par élément bénéficiaire, la somme de 5, 220 millions de FCFA. Ce qui fâche dans cette affaire, c`est que, depuis que nous avons entrepris nos démarches, aucun membre de notre hiérarchie ne veut nous écouter", pestent les mécontents. "Nous n`accusons pas l`état-major des Armées qui a joué un rôle salutaire dans nos démarches. En nous mettant à disposition le fichier, par souci de transparence. Nous accusons la commission chargée des primes des policiers", assènent les protestataires.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr

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