jeudi 14 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

En dehors d`un 6e titre historique arraché de fort belle manière par les Pharaons lors de la dernière Can, le football du premier détenteur du trophée en 1957 est d`abord et avant tout un exemple à copier.

De par sa riche histoire et sa position géographique, le pays des Pharaons occupe une place de choix dans la marche du monde. Il n`a pas omis de se doter d`une sérieuse carte de visite en matière sportive et en football en particulier. Dans le microcosme footballistique continental, l`Egypte ne tient pas son rang à cause du fait qu`il abrite le siège de la Caf, mais à cause et principalement du rayonnement de son football sur le continent. Les premiers titres africains enlevés en 1957 et 1959 par la sélection auront servi de leviers aux formations telles que le National Al Alhy et le Zamaleck qui se disputent aujourd`hui le leadership continental avec 5 titres chacun au niveau de la compétition la plus prestigieuse des clubs. Pour se laisser convaincre que l`Egypte est une fierté pour toute l`Afrique en matière de football, il suffit de faire un tour au Caire où résident le Zamaleck et le Al Alhy, les deux clubs phares du pays. Mise sur pied par la jeune bourgeoisie locale, la première formation tient son nom du quartier situé sur la rive nord du bras du Nil qui traverse le Caire. Là-bas, on peut donc découvrir les infrastructures sportives de la ``Maison blanche`` du Caire, mais aussi et surtout les nombreux magasins et hôtels, propriétés du club. D`implantation nationale et largement soutenu par les couches populaires, le Al Alhy n`est pas moins loti financièrement et matériellement que son puissant rival éternel. Il suffit de voir les longues files d`attente au siège du club dans le quartier des affaires de Nasr City pour se laisser convaincre de sa puissance financière. Doté d`aires de jeu pour enfants et de plusieurs fast-foods et de magasins, le complexe des Reds du Caire est un centre commercial à ciel ouvert, pourvoyeur de fonds pour le club. A ces deux, il faut ajouter le superbe complexe de l`Arab Contractor, club d`un richissime architecte local aujourd`hui décédé. Du stade de football au centre hospitalier en passant par les salles de jeu pour les sports de main, le complexe du club jaune et noir du Caire est simplement un joyau. Mais ceux qui ont pensé et façonné le football égyptien ne s`en sont pas arrêtés qu`à la pierre. Puisqu`ils ont doté celui-ci d`une vraie identité qui a fini par être une culture adoptée et appliquée par tous les clubs qui s`y soumettent. Au lendemain de leur 6e sacre, un de nos honorables devanciers dans le métier a parlé de football naturel pour dire qu`il y a des fondamentaux qui ne sauraient manquer au footballeur égyptien. Le mental, les petites ficelles du métier et l`expérience de haut niveau venant après pour compléter la formation. N`ayant donc rien à apprendre de fondamental de l`occident, le football égyptien sait désormais compter sur ses qualités intrinsèques et ses potentialités. Les Pharaons n`ont-ils pas remporté leurs trois derniers titres continentaux (1998, 2006 et 2008) avec les techniciens locaux que sont Al Gohary et Hassan Shehata ? Le dernier ayant remplacé au pied levé un certain Marco Tardelli, un des héros de l`épopée italienne de la coupe du monde de 1982 que les autorités locales n`ont pas hésité à remplacer pour faire place nette à un ``local`` comme on le dit ici. Quel autre pays d`Afrique peut se targuer d`avoir pris une telle décision sans avoir eu à regretter peu après? Assurément, l`Egypte a pris une sérieuse longueur d`avance sur les autres qui pataugent et ne font que vivoter. On comprend dès lors que Aboutrika soit resté de marbre face aux propositions des clubs anglais dont l`un avait mis sur la table jusqu`à 9 millions d`Euros (près de 6 milliards de f cfa) pour le débaucher.

Patrice BEKET
Patrice_beket@yahoo.fr

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