jeudi 14 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Quoiqu`affecté par leur défection face à l`Egypte qui a définitivement scellé le sort des Eléphants pour la suite de la compétition, au grand désarroi des Ivoiriens, Boka Arthur croit en des lendemains meilleurs pour leur génération.

Boka Arthur, que doit-on retenir de la sélection ivoirienne qui a suscité beaucoup d`espoir au cours de cette CAN ?
Je crois qu`on doit retenir que la Côte d`Ivoire a une grande équipe. On a pratiqué un bon football. La chance n`était pas de notre côté. Nous avons fait un bon parcours lors des matchs de poule. Nous nous sommes qualifiés pour le second. En demi-finale face à l`Egypte, ça n`a pas marché parce que nous sommes tombés sur une équipe de l`Egypte qui était plus forte que nous. C`est vrai qu`on fondait beaucoup d`espoir en elle, mais une élimination ne veut pas dire que tout est fini. Il faut continuer à travailler. L`équipe peut encore répondre présente à une autre CAN.

Qu`est ce qui n`a pas fonctionné, selon vous ?
Je pense que c`est parce que nous n`avons pas concrétisé toutes nos occasions de but. Si on avait joué comme devant la Guinée et le Mali face à l`Egypte, on aurait au moins évité de prendre plus de buts. Parce qu`il faut avoir le courage de dire que l`Egypte était nettement supérieure à nous. Elle est très forte.

N`avez-vous pas peur de prendre votre retraite sans rien laisser à la Côte d`Ivoire ?
Je ne le pense pas. Nous sommes encore très jeunes. On a encore le temps devant nous. Nous espérons, au moins avant de partir à la retraite, laisser quelque chose à la Côte d`Ivoire. Nous sommes tous conscients de ce fait. Nous n`avons que deux CAN dans les jambes pour la plupart d`entre nous. Donc on peut encore jouer.

Vous êtes encore jeunes. Doit-on comprendre par là que vous n`étiez pas totalement prêts pour cette CAN ?
Non, il ne faut pas voir les choses dans ce sens. Je crois qu`on peut dire que notre équipe a des joueurs de qualité. Seulement, elle n`est pas totalement mature. D`ici deux ans, avec tout ce que nous aurons acquis comme expérience, on aura tout pour véritablement s`afficher.

Quelle appréciation faites-vous de cette 26ème CAN ?
Le tournoi a beaucoup évolué. Toutes les équipes qui ont pris part à cette compétition ont le niveau. Elles étaient venues avec de réelles intentions de gagner. C`est d`ailleurs cela qui a donné un cachet spécial à la fête. Il n`y a pas eu de grandes surprises. On a retrouvé pratiquement les équipes dites favorites au deuxième tour.

Personnellement, cette CAN est-elle un échec ?
Oui. Parce que notre objectif était de la remporter. On l`a perdue. Mais il ne faut pas baisser la tête. Parce que découragement n`est pas Ivoirien.

Une adresse particulière aux Ivoiriens ?
Je crois qu`une grande équipe, c`est une équipe qui reste soudée. C`est une équipe qui est forte d`esprit. Je pense que c`est en ce moment de désespoir, de difficultés qu`il faut qu`on se parle, qu`on s`encourage. Parce qu`il y a deux ans, c`est cette même équipe qui a fait un parcours exceptionnel. Bon, ça n`a pas marché. Il n`y a pas lieu de l`abandonner. Nous avons encore besoin de leur soutien pour les futures batailles.

L`impossible maturité de nos Eléphants
Après Zokora Maestro qui a évoqué au cours d`une interview à un quotidien de la place l`immaturité du groupe comme l`une des raisons de la débâcle de Kumasi, Arthur Boka, lui emboîte le pas. Si le ridicule tuait. Comment des joueurs évoluant au plus haut niveau peuvent arguer, après deux lamentables prestations, leur pseudo-immaturité pour expliquer les choses. N`ont-ils pas été appelés et ne bénéficient-ils pas du statut de cadres de la sélection justement parce qu`ils évoluent au haut niveau et censés procurer une assise technique et tactique mais aussi les dispositions mentales inhérentes qui sont les signes tangibles de ce que Maestro et Boka appellent maturité ? Quand des joueurs de leur trempe viennent, 4 ans après avoir commencé à jouer ensemble, à pleurnicher et affirmer ainsi qu`ils manquent encore de maturité, il y a de quoi désespérer du football ivoirien. Le professionnel ivoirien est-il si différent du Camerounais qui même au niveau inférieur et souvent de moindre valeur que lui se montre à la hauteur des enjeux en tirant à chaque fois son épingle du jeu même lors des campagnes ratées ? Non, nos professionnels ne peuvent pas avancer l`idée d`une quelconque immaturité pour expliquer leur propre débâcle car les Ivoiriens sont loin d`être dupes. Ils voient chaque mercredi et chaque week-end ce que nos professionnels sont capables de faire dans leurs clubs respectifs. Ils attendent seulement que cela soit de même quand il s`agit de la sélection. Que certains prennent ombrage de passes- droits accordés ou non à certains de leurs camarades et décident de le faire payer aux encadreurs en produisant un football en déça de leurs potentialités, est tout simplement regrettable. Non, la maturité d`un joueur n`est pas le fruit d`une volonté extérieure. C`est plutôt le fait de sa capacité à assimiler les enseignements des techniciens mais aussi des matchs ainsi que de l`expérience des compétitions. Or ce n`est pas ce qui manque aux uns et autres. Les causes sont donc à rechercher ailleurs. Par exemple dans une démission individuelle qui a lentement contribué à liquéfier le groupe et le jeu collectif au fur et à mesure que l`esprit de groupe s`est effondré.
Réalisée à Kumasi par
Fidèle Netoet PB
fidelento@yahoo.fr

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