jeudi 14 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Rares sont ces hommes qui ont leur destin lié à celui de leur nation. En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo fait partie certainement de ces perles rares. Il mène un combat sans relâche qui va au-delà des frontières ivoiriennes. Quoi de plus normal de graver donc dans du marbre ces années de lutte de ce pèlerin africain.

Laurent Gbagbo, le pèlerin africain. C'est le titre provisoire d'un film documentaire en cours de réalisation. Il porte sur la vie et le parcours du président ivoirien. Ce titre reflète fort bien la dimension de l'homme. Mais aussi le combat sans relâche mené depuis la jeunesse par le petit fils de Gbagbo Gigbi. Cet intrépide guerrier s'est illustré de fort belle manière pendant la pénétration coloniale. Et il a sacrifié sa vie face au colon. Aujourd'hui, c'est ce même colon qui refait surface. Il se cache sous un visage d'un agneau pour barrer la route au développement de l'Afrique noire. Mais, il a mal fait de trouver sur son chemin un président ivoirien, chef guerrier qui lutte pour la cause africaine. On le sait fin politicien. Et tacticien averti de la vie politique. Avec son peuple et ardemment soutenu par certains de ses pairs chefs d'Etat panafricanistes, il a fait un pas de géant dans le combat de la lutte anti-impérialiste. La grande Françafrique, avec à sa tête Jacques Chirac ne lui a pas résisté. Comme Soundjata Kéïta, le héros manding, il a terrassé et battu à plate couture bien d'adversaires. En Côte d'Ivoire, il a déraciné le parti cinquantenaire, le PDCI. Il a cloué le bec au général Guéi pendant les élections de 2000. Aujourd'hui, après cinq années de crise politique, ses adversaires - tapis dans l'ombre ou à visage découvert-ont certainement compris qu'il est l'homme de la situation. D'autant que le combat qu'il mène aujourd'hui est celui de N'kruma ou Patrice Lumumba, dès les premières heures des indépendances en Afrique. En conséquence, partout ailleurs dans le monde, Gbagbo est vu comme un modèle ou un héros. Il va de soi qu'il ait plein d'admirateurs. Parmi eux, un richissime homme d'affaires mauritanien. C'est de loin qu'il suit le ?'pèlerinage'' de ce digne fils africain sur terre. Et qui représente un espoir pour la nouvelle génération africaine. Raison pour laquelle, il a décidé de produire ce film documentaire de 52 minutes. C'est à la structure African Productions (AQP), maison de production audiovisuelle et de communication, qu'est confiée la réalisation. Le tournage a commencé depuis le lundi passé. Des hommes avec qui le président a fait la prison; ceux avec qui il a passé ses années d'exil; des hommes politique ivoiriens de tous bords; les membres de sa famille politique sont actuellement entrain d'être interviewés. Ce n'est pas tout. Elles se poursuivront au Burkina Faso, en France, et probablement au Sénégal, pour interroger le président Blaise Compaoré ; Guy Labertitou encore Albert Bourgi et Gérard Colomb (maire de Lyon) Au niveau technique, un cameraman en la personne de Vincent Fooy, un professionnel belge, rompu aux arcades des grandes réalisations en matière de films documentaires, est venu avec du matériel sophistiqué. Il a longtemps travaillé avec des grandes chaînes comme Arté, des télévisions française et belge. J'ai voulu qu'il y ait un ?il extérieur, explique Mme Hanny Tchelley-Etibou, la réalisatrice. Puis d'ajouter : ce film s'en tiendra aux faits. Rien qu'aux faits. Rendez-vous d'ici mai pour la sortie officielle de ce documentaire dans les box offices ivoiriens.

Marcel Appena

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