jeudi 14 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Quelque chose de pas très catholique se profile à l'horizon. Et il faut ouvrir grandement les yeux pour savoir de quoi elle renferme. En tout cas, si on n'y prend pas garde, elle risque, une fois de plus, de nous tomber dessus. A défaut de nous prendre carrément à la gorge. En effet, depuis que Soro Guillaume a décidé de ranger (momentanément) ses armes dans les placards de la Primature, plus personne en Côte d'Ivoire, ne se préoccupe du désarmement des rebelles restés sur le front des combats. Le camp présidentiel qui, naguère, faisait de cette question, son cheval de bataille, ne jure désormais que par les conclusions du dialogue direct de Ouaga. Idem pour l'opposition ivoirienne qui estime pour sa part que le désarmement des rebelles ne constitue pas à ses vues, un obstacle au bon déroulement des élections. Bien évidemment, le Premier ministre ivoirien et leader du mouvement rebelle qui n'attend pas mieux continue de jouer de ruse, en agitant son chiffon rouge de ?'manque de moyens matériels et financiers'', pour laisser dans la nature, ses chiens de guerre. Le champion des Forces nouvelles ne soutenait-il pas que le désarmement de ses troupes se ferait après les élections ? Pour sûr, Soro Guillaume est en passe de gagner son pari. Il s'y prend tellement bien dans son jeu, qu'il a fini par avoir tout le monde à ses pieds. Adversaires comme partenaires. Plus personne n'ose désormais évoquer l'épineuse question du désarmement des belligérants, de peur d'être vue comme un rebelle à la paix. Et à la sotie de crise. Le désarmement, comme on peut le constater, n'est plus une priorité pour les ivoiriens. Il le sera certainement dans quatre mois, quand les différents candidats à l'élection présidentielle crieront à la fraude. Et appelleront leurs partisans et autres militants à aller chercher, armes au poing, la victoire là où elle se trouve. Ainsi donc, la Côte d'Ivoire renouera avec la violence. Et les bruits de canon. Les élections à la Kenyanne?, tout le monde en parle, mais peu de personnes en Côte d'Ivoire se préoccupent véritablement du danger que fait planer sur le pays Soro Guillaume en ne montrant aucun signe d'urgence dans le processus du désarmement des rebelles. Certainement que la crise ivoirienne n'a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Sait-on jamais.

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