jeudi 14 février 2008 par 24 Heures

Le juge français aura fini par avoir gain de cause. Après plusieurs passages infructueux à Abidjan, Patrick Ramaël a été autorisé à entendre deux gendarmes dans l'affaire Guy André Kieffer.

Le juge d'instruction, Patrick Ramaël chargé d'élucider la disparition de Guy André Kieffer va pouvoir interroger les mis en causes.
Selon une source proche du tribunal militaire, le juge français a été autorisé par le commissaire du gouvernement Ange Kessi a procédé à l'interrogatoire deux éléments des forces de défenses et sécurité de Côte d'Ivoire.
Il s'agit d'un adjudant et d'un colonel.
"M.
Ramaël, en visite à Abidjan, a été autorisé à entendre un adjudant et un colonel de gendarmerie", a indiqué une source anonyme à l`AFP sans plus de précision.
Depuis la disparition du journaliste franco canadien, le juge multiplie les initiatives pour le retrouver.
En charge de ce dossier depuis le 3 mai 2004, le juge Patrick Ramaël ne compte plus ses voyages en terre ivoirienne à la recherche de la vérité.
Mais, il s'est heurté à chaque fois aux réticences des autorités judiciaires ivoiriennes à livrer les personnes mises en causes dans l'affaire.
Lors de son dernier déplacement, à la mi-décembre, il n`avait pas pu auditionner cinq militaires ivoiriens en raison de "blocages au niveau des autorités judiciaires militaires", selon une source proche du dossier.
Le juge tente malgré tout de reconstituer les circonstances de la disparition du journaliste.
Selon les enquêteurs français, il a été enlevé par un commando sur un parking de supermarché du centre d`Abidjan alors qu`il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l`épouse du président.
Il aurait ensuite été abattu par ses ravisseurs.
Cette version des faits avait été dénoncée par le couple présidentiel.
Laurent Gbagbo avait fermement dénoncé en octobre l`association de sa famille à cette affaire, jugeant "amoral et immoral à la fois de traiter un sujet de la sorte".
Dans cette même affaire, Jean-Tony Oulaï, l'ancien chef de la cellule des opérations secrètes des Fanci Faondi soupçonné d`être le chef du commando qui avait fui la Côte d'Ivoire , a été mis en examen en janvier 2006.
Il est désigné par Seydou Berté, son chauffeur comme le principal exécutant de l'opération qui a conduit à la disparition de Guy André Kieffer.
Dans son témoignage, le chauffeur de Tony Oulaï, devenu principal témoin dans cette affaire a confié que Guy André Kieffer avait transité par le palais avant d'être passé à l'arme.
Kieffer, journaliste indépendant enquêtant notamment sur des malversations dans la filière cacao en Côte d`Ivoire, a disparu le 16 avril 2004 à Abidjan.
Son corps n`a jamais été retrouvé.


Hervé Akaché


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