Après le 2e congrès ordinaire du RDR tenu les 1er, 2 et 3 février passés, le secrétaire général adjoint chargé de l'organisation de l'implantation et de la vie des structures, M. Gilbert Kafana Koné, revient sur les résolutions qui ont sanctionné les travaux. Egalement, le collaborateur d'Ado s'est prononcé dans cet entretien à l'appel de son président lancé aux Forces Nouvelles, sur une éventuelle reconstitution du Front républicain et de la nouvelle direction qui semble diviser.
? M. Kafana Koné, vous êtes Secrétaire général adjoint chargé de l'organisation de l'implantation et de la vie des structures au RDR. Quelle est votre impression après le congrès du RDR qui vient de s'achever ?
Tout le monde est unanime pour dire que ce fut une grande fête, un évènement de portée internationale. Ce congrès a montré une fois de plus nos capacités de mobilisation, mais surtout nos capacités à faire renaître l'espoir. Voilà en quelques mots ce que je peux dire par rapport au congrès.
? Le président du RDR, lors du congrès, a tendu la main aux Forces Nouvelles, à qui il a demandé de se joindre au Rdr, suscitant ainsi un débat au niveau de la classe politique ivoirienne. Quel est votre avis sur ce sujet ?
Je trouve que cet appel de notre président est tout à fait naturel. Il s'inscrit dans sa vision pour une Côte d'Ivoire nouvelle. Cette vision vise à rassembler les Ivoiriens de tous bords, de toutes sensibilités politiques pour rebâtir ce pays. Et il l'a dit haut et fort. Cet appel aux Forces Nouvelles n'est autre que la confirmation de la conjonction de nos visions au niveau des Forces Nouvelles et du RDR. Rappelons-vous que les revendications des Forces Nouvelles pour une Côte d'Ivoire réconciliée rejoignaient celles du RDR depuis sa création. A savoir l'avènement d'une Côte d'Ivoire démocratique. Bien entendu, en dehors de tous les aspects militaires. Et le Représentant des Forces Nouvelles, le ministre Sidiki Konaté, a évoqué les éléments qui nous unissaient, notamment au niveau des textes qui fondent notre parti. Nous avons le même objectif pour la Côte d'Ivoire. La guerre ayant officiellement pris fin, il était donc normal que le président du RDR fasse appel aux Forces Nouvelles pour ensemble sortir la Côte d'Ivoire de cette situation, afin que les Ivoiriens se retrouvent, se réconcilient, et que la démocratie s'instaure dans ce pays. L'appel est opportun, surtout à un moment où le RDR amorce le dernier virage avant les élections.
? Après cet appel aux Forces Nouvelles, des Ivoiriens y ont vu un appel de secours de la part de Ado aux rebelles ?
Ecoutez, y a-t-il encore des rebelles dans ce pays ?
Quand ceux-là mêmes qui ont pris les armes ont engagé un dialogue direct avec leur adversaire, pour désormais regarder dans le même sens, c'est-à-dire sortir la Côte d'Ivoire de ce péril ?
S'ils n'ont pas eu honte de s'associer avec leur ennemi d'hier, alors pourquoi le seraient-ils avec le RDR ?
Le RDR non plus n'a pas honte de se rapprocher des Forces Nouvelles, car nous menons le même combat politique. Le président du RDR a fait appel aux Forces Nouvelles et aussi à toute la société civile afin qu'ensemble nous bâtissons cette nouvelle Côte d'Ivoire. C'est le souhait du président du RDR.
? Le président du FPI Pascal Affi N'Guessan a aussi lors de ce congrès fait un appel de pied au RDR, quant à la reconstitution du Front républicain. En tant que proche collaborateur du président du RDR, pensez-vous que cela est possible ?
Le président Affi, dans son appel, faisait certainement allusion au front républicain tel qu'il a vécu ! Et tous les appels effectués au cours du congrès vont dans le même sens. Retrouvons-nous, réconcilions-nous et mettons nos forces ensemble pour construire une Côte d'Ivoire nouvelle. C'est ce qu'il faut comprendre par l'intervention d'Affi N'Guessan. Il s'agit de faire en sorte que nous ayons des élections transparentes, qui ramènent la paix, et qu'après, nous nous retrouvions, toutes sensibilités confondues, pour reconstruire la Côte d'Ivoire comme l'a toujours souhaité le président du RDR.
? Et si le FPI approche réellement le RDR, quelle serait votre réaction ?
Un appel pour quoi faire ?
Cet appel ne peut qu'aller dans le sens de la politique prônée par notre président, à savoir, rassembler les Ivoiriens. Si c'est dans ce sens, alors nous sommes partants. Mais il ne s'agit aucunement de revenir sur un quelconque passé.
? Le 2e congrès a accouché de plusieurs résolutions, notamment la création de structures telles que la vice-présidence. Comment allez-vous donner de la vigueur à ces nouvelles structures ?
Il faut tout d'abord que je vous situe mes responsabilités à ce niveau. Je ne suis chargé que de la mise en ?uvre d'une partie de l'organisation du RDR. Je ne suis pas celui mandaté par le congrès pour donner vie à ces structures. Le seul mandataire est le président du parti. C'est lui seul qui procèdera à la mise en ?uvre des résolutions du congrès. A ce propos, le président du parti a lancé un appel aux militants lors du congrès qui lui a renouvelé sa confiance. C'est donc dans ce sens que le congrès a décidé de restructurer les instances du parti, en intégrant dans les statuts, un comité de direction sur lequel le président s'est appuyé jusqu'ici, en créant des postes de vice-présidences sans en dire le nombre. Laissant ainsi les secrétariats généraux et le bureau politique en nommant les deux catégories de personnes pouvant y siéger. Et cela sans fixer le nombre. A partir de ce moment, le congrès lui a donné les outils nécessaires à leur mise en place. Cette nouvelle politique d'ouverture, c'est le sens qu'il faut donner à toutes ces structures qui ont été validées par le congrès. Il y a des gens qui vont nous rejoindre peut-être avant ou après les élections, qui seront peut-être des élus ou des non-élus. C'est donc cela que le congrès a anticipé, laissant ainsi le soin au président de faire en sorte qu'au moment venu, il prenne toutes les dispositions afin que le parti devienne ce grand mouvement rassemblant toutes les forces politiques. Le congrès demande donc au président de le conduire aux élections et de mettre en oeuvre le contrat social qui va bientôt être rendu public.
? Le président du RDR semble être convaincu de remporter la future élection présidentielle. En tant que principal organisateur du RDR, pensez-vous que vous disposez des moyens pour remporter les élections prochaines ?
Vous savez, nous étions prêts à participer aux élections en 2005 et nous sommes prêts à celles à venir et à les gagner. Notre détermination est claire et est sans aucun doute. Une organisation n'est jamais finie, même après les élections, nous nous organiserons. Nous sommes conscients de nos lacunes et nous mettrons toute notre énergie en jeu pour faire en sorte que le parti soit de mieux en mieux organisé.
? Certaines indiscrétions affirment que la nouvelle direction annoncée poserait problème. Surtout que ce changement a été voulu par la base, alors pourquoi ce blocage ?
Je ne sais pas de quoi il s'agit. Je viens de vous faire état de la restructuration telle que prévue par les statuts, la mise en ?uvre. Mandat a été donné au président pour mener à bien cette restructuration. De ce fait, il est le seul à décider de la stratégie à mettre en place pour remporter les élections. Alors, je ne sais pas ce que nouvelle direction veut dire.
? C'est peut-être en rapport avec la guéguerre entre Amadou Gon, Dagri Diabaté et Amon Tanoh ?
Ce ne sont que des rumeurs. D'ailleurs c'est dans la presse que j'entends parler de cette soit-disant guéguerre. Entre nous, il n'y a que dans la presse qu'on entend ces rumeurs. Sinon ces personnes dont vous parlez vivent en très bonne harmonie pour l'évolution du parti. Vous savez, après la réussite de notre congrès, et tout le monde est unanime dessus, des individus à l'affût essaient de ternir l'éclat de ce congrès. Mais nous sommes sereins et unis derrière notre président. Considérez que tout cela relève de la rumeur. Cela ne correspond nullement à la réalité sur le terrain.
? L'identification, une phase très importante du processus électoral, est imminente. Comment le RDR s'apprête-t-il à accueillir cette phase cruciale ?
C'est une phase, il est vrai, très importante. Il est vrai que les audiences foraines dans l'ensemble se déroulent assez bien, mais il n'en demeure pas moins que nous restons vigilants et mobilisés. La prochaine étape, l'identification, qui est le n?ud de ce processus, ne nous inquiète pas. Nous mettrons en ?uvre toute notre énergie pour réussir cette opération. Je peux vous assurer que nous avons conscience de l'enjeu et nous nous tenons prêts à accompagner cette étape, car cela déterminera la suite de évènements et nous en sommes conscients.
Interview réalisée par L.O / Coll : M.B