jeudi 14 février 2008 par Le nouveau navire

C'est maintenant su de tous. Pas de social dans les hôpitaux publics ivoiriens. Même quand on y exercices comme employé en plein temps. Nous n'inventons rien. Les faits sont là, têtus. Après le centre hospitalier de Dimbokro où une patiente est passée de vie à trépas, c'est au tour de l'hôpital général d'Abobo, l'une des communes les plus peuplées de la capitale économique ivoirienne, Abidjan de nous démontrer que le social a foutu le camp dans les hôpitaux publiques en Côte d'Ivoire. En effet, le vendredi 08 février 2008, presque tous les quotidiens ivoiriens barraient leur UNE avec la mort de Dame Koffi Adjoua. Décès survenu au bloc opératoire de l'hôpital général d'Abobo où, selon des témoignages recoupés sur place, la défunte serait aide-infirmière stagiaire dans cet établissement. Vrai ou faux ? La question mérite d'être posée. Et pour cause, pour 90.000FCFA (Quatre-vingt dix mille francs FCFA) correspondant au kit d'accouchement que ses parents n'ont pu verser à temps, elle n'est plus de ce monde. Avec elle, son bébé. Il y a eu beaucoup de commentaires autour de ce décès que d'autres confrères ont vite fait d'attribuer à une mort mystérieuse . Qu'à cela ne tienne ! Mais comment expliquer qu'une Dame sensée travailler dans le centre de santé qui l'accueille puisse subir un tel sort ? Qu'en sera-t-il pour le pauvre patient sans aucun soutient financier ? Une chose est sûre, de tout ce qui précède, il n'y a plus de social dans les centres de santé publique en Côte d'Ivoire. C'est fort de cela et surtout de l'insuffisance d'établissements sanitaires de premier contact à Abidjan, que les responsables de la santé ont conçu un nouveau type d'établissement sanitaire en 1992. D'où la naissance des Etablissements de Santé à base Communautaire (ESCOM), dans le souci de rapprocher l'offre de soins des populations, en les impliquant dans sa gestion. De fait, l'Etat ivoirien par le biais du ministère en charge de la santé et la Mission Française de Coopération, dans le cadre du Projet Santé Abidjan (PSA), ont crée des réseaux. L'opération a véritablement commencé en 1998 avec 22 établissements. Quinze (15) ans après, ce sont au total 37 établissements qui ont vu le jour. L'offre des soins sur le plan géographique et financier est accessible à la majorité des populations résidant dans les communes ou dans les quartiers dotés de ces structures. Ces structures occupent une place essentiel et incontournable parmi les établissements de santé , a reconnu Dr Allah Kouadio Rémy dans sa circulaire n°3696. Cette circulaire, faut-il le rappeler a fait couler beaucoup d'encre et de salive en son temps pour son illégalité vis-à-vis des règles qui régissent les textes des ESCOM. Avec du recule, on se rend compte que ceux qui très tôt avaient opté pour un séminaire afin d'insuffler un dynamisme à ces centres n'ont pas eu tort. En effet, les 25 et 26 juillet 2007, la Fédération des Associations de Santé Communautaire de Côte d'Ivoire (FASCOM-CI) et le Réseau National de la Santé Communautaire de Côte d'Ivoire (RENASCOM-CI) présidé par M. Ouattara Clément, par ailleurs Président du Conseil d'Administration du Centre de Santé Communautaire de Yopougon-Ouassakara, ont décidé de l'élaboration des textes définitifs et règlementaires avec l'appui des partenaires du système de santé. Entre autres, le ministère de la santé, le ministère de l'Economie et des Finances, des bailleurs de fonds et surtout l'implication de l'Etat de Côte d'Ivoire à travers une cellule présidentielle. Au sortir de ces réunions, il a été décidé de l'organisation d'un séminaire avec la participation de tous les acteurs, ci-dessus. Et ce, dans le cadre du renforcement des capacités de ces centres qui, non seulement ne perçoivent pas de subvention de l'Etat, mais se présentent de loin comme le meilleur cadre social pour les populations en détresse.

Sériba Koné
seriba67@yahoo.fr


www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023