vendredi 22 février 2008 par Le nouveau navire

Comprenant un port de commerce et un port de pêche, le port de San-Pedro s'étend sur un domaine de 2000ha d'un seul tenant dont seulement 25% sont occupés. La majeure partie de ce domaine est, toutefois, constituée de terres marécageuses. Aujourd'hui, conscient du rôle qu'il peut jouer dans le développement économique de la Côte D'Ivoire, le port de San-Pedro a fait connaitre ses atouts et ses besoins lors d'un séminaire organisé en décembre 2007 dont le thème est : La relance et le développement des activités du port de San-Pedro.

Le port autonome de San-Pedro est l'autorité publique chargée de la gestion du port de San-Pedro. D'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) à l'origine, le port autonome de San-Pedro a aujourd'hui le statut juridique de société d'Etat. Il est concessionnaire du domaine public portuaire et, à ce titre, exerce l'ensemble des fonctions portuaires. Toutefois, les opérations d'exploitation sont assurées par le secteur privé y compris le remorquage et pilotage qui ont l'objet de concession de service public par l'autorité portuaire.

Les atouts du PASP L'hinterland national

L'hinterland national du port de San-Pedro comprend 9 régions sur les 19 que compte la Côte D'Ivoire. Il s'agit du Haut Sassandra, le Worodougou, le Fromager, les Montagnes, le Moyen Cavally, le Dinguelé, la Bas Sassandra, le Bafing et les Savanes. L'estimation de la population de l'ensemble de ces neuf (9) régions en 2006 était de 7.835.752 habitants, soit près de 40% de la population nationale. L'économie d'arrière pays du port repose essentiellement sur les principales cultures d'exportation que sont le cacao (897,219 tonnes), le café (33.658 tonnes), le palmier à huile (463.045 tonnes), l'hévéa (40.677 tonnes), le coton (220.488 tonnes), l'ananas (40.075 tonnes) et la banane (12.412 tonnes). En plus de ses cultures d'exportation, l'hinterland du port dispose d'un potentiel minier important, notamment dans les régions de montagnes avec : le fer (2,7 milliards de tonnes), le nickel ferrifère (254 millions de tonnes), le nickel maganésien (140 millions de tonnes), le nickel sulfuré (6 millions de tonnes), l'argile blanche (450.000 tonnes), l'argile grise (66.000 tonnes), l'ilménite (3.000 tonnes) et l'Or (20 tonnes).

L'hinterland sous-régional

L'hinterland sous-régional, directement accessible à partir du port de San-Pedro, comprend le Burkina Faso, le Mali, le Libéria et la Guinée. Le Burkina et le Mali ont une économie similaire dominée par l'exportation du coton. En 2005, leur production de coton cumulée était de 1.181.000 tonnes et leurs populations estimées respectivement à 13.229.000 et 13.520.000 habitants. Les importations du Mali et Burkina en 2005 étaient respectivement de 674.000 tonnes et de 491.000 tonnes environ composées de produits pétroliers (33%), de riz (25%), d'engrais et de produits chimiques (16%), de céréales (13%) et de véhicule (10%). A ces deux pays, il faut ajouter le Libéria et la Guinée qui comptent parmi les pays africains ayant un sous-sol très riche, notamment en minerais de diamants. En 2005, leur production de diamants était de 560.000 carats. Par ailleurs l'Est Libérien renferme d'importantes réserves d'Or. En outre la Guinée forestière dispose d'un massif forestier très important. Les populations de la guinée et du Libéria en 2005 étaient estimées respectivement à 9.404.000 et 3.284.000 habitants. La production de caoutchouc naturel du Libéria en 2005 a été de 117.000 tonnes. Les productions du bois du Libéria et de la Guinée, toujours en 2005 ont été respectivement de 680.000 m3 et 1.272.000 m3. Les importations du Libéria et de la guinée s'élevaient en 2005 à 318.000 et426.000 tonnes, composées de produits pétroliers (31%), de riz (29%), de céréales (15%), d'engrais et de produits chimiques (10%) et de véhicules (7%).

La vision stratégique de Développement du PASP et de son hinterland

Les projets d'entreprises 2003 ? 2005 et 2007 ? 2009 du port autonome de San-Pedro proposent des réponses à la question de savoir ce qui conviendrait de mettre en place pour que le port puisse accomplir véritablement la mission qui lui est dévolue. Ces projets mettent en exergue la vision de l'autorité portuaire de faire du port de San-Pedro un port moderne outil de développent de la Côte D'Ivoire et moteur de l'intégration sous-régionale. Trois axes stratégiques découlent de ces projets. A savoir la création de valeurs, l'accroissement de la compétitivité de la place portuaire et la transformation du port en un pôle de développement durable. Le premier axe stratégique répond au souci de sécurisation et de développement des ressources propres PASP, condition nécessaire à l'équilibre globale du projet d'entreprise. Le second axe vise à réaliser le programme de réhabilitation des infrastructures et équipements à rendre l'outil portuaire plus performant afin de mieux assurer sa promotion. Et le troisième axe stratégique place la problématique de la durabilité du développement au c?ur de la démarche de l'autorité portuaire.

Les contraintes au développement du PASP et de son hinterland

L'environnement politique, les infrastructures et équipements, l'exploitation portuaire, la chaîne logistique et cadre juridique et fiscale constituent autant de contraintes pour le développement du port de San-Pedro. Au plan politique, la mise en ?uvre de la volonté politique de faire de San-Pedro le pôle de développement de la région du Sud-ouest a été compromise par le repli des investissements publics consécutifs aux difficultés financières de l'Etat, liées aux crises économiques, militaires et politiques. Au plan des infrastructures et équipements, la faiblesse de la capacité nautique du port de commerce et de celle du port de pêche, l'insuffisance du linéaire de quai, le manque d'équipements portuaires modernes (portiques, grues, mobiles) sont autant de contraintes qui mettent en mal le développement du PASP. Les contraintes au plan de l'exploitation portuaire sont constituées entre autre par la faiblesse du tissu industriel et commercial de l'hinterland avec pour conséquence un trafic structurellement déséquilibré entre l'export et l'import, et constitué essentiellement de produits agricoles de base.

Quelques recommandations

Au regard de tous ces atouts et les contraintes liées à son développement, les autorités portuaires de San-Pedro, lors du séminaire de décembre 2007 ont adopté des recommandations pour sa relance et son développement. Ainsi au plan économique, il a été préconisé de doter le programme spécial d'un fond d'investissement d'environ 20 milliards de F CFA par an sur une période de 5 ans, afin de mettre à niveau les infrastructures du port, de la ville de San-Pedro et de son hinterland. Ceci pour attirer les investissements directs étrangers et favoriser les partenariats public-privés. Il a été préconisé la réhabilitation et la modernisation des voies d'accès au port de San-Pedro, notamment la côtière Abidjan-tabou et construire l'autoroute de l'Ouest dans le cadre d'un partenariat public-privé. Il est aussi nécessaire de mettre en place le guichet unique pour la facilitation des formalités administratives de passage de marchandises et ?uvrer à la réalisation des connexions routières du port avec les régions de son hinterland sous-régional dont notamment les axes Odienné-Bougouni (Mali), Danané-Lola (Guinée) et le pont sur le fleuve Cavally

Dossier réalisé par Edmond Kouadio
gnakouadjokouame@yahoo.fr

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