lundi 25 février 2008 par Fraternité Matin

Le président du Conseil national des producteurs de café-cacao est en colère. Le président du Conseil national des producteurs de café-cacao, Bléhoué Aka Georges, est très remonté contre certains dirigeants de sa filière. Et cela, à cause de leur mauvaise gestion. C'est pourquoi, il menace, au nom des planteurs emblématiques qui font partie du Conseil, de détruire les vergers de café pour les remplacer par l'hévéa si la gestion de la filière café-cacao n'est pas assainie. Un avertissement à prendre au sérieux, dira le doyen Bléhoué. Qui s'est confié dans le village d'Adaou (Aboisso) à la presse récemment, en marge de la visite de ses plantations industrielles dans le département d'Aboisso et la sous-préfecture de Bongo. Le Président de la République SEM. Laurent Gbagbo, est un homme de parole. Il a tenu ses promesses après son élection en donnant le pouvoir aux planteurs par la libération de la filière. Malheureusement, certains dirigeants de cette filière n'ont pas fait correctement leur travail. Cette mauvaise gestion a fait que j'ai perdu au total 1,2 milliard de francs , dira-t-il. Et pourtant, poursuit le doyen Bléhoué, les planteurs font d'importants tonnages au prix de mille souffrances. Participant ainsi à la consolidation de l'économie ivoirienne dont le café et le cacao constituent des ressources essentielles. Nombre de planteurs ont entamé leurs activités avant les indépendances. Et pourtant, déplore-t-il, certains voient leur autorité bafouée par des dirigeants de la filière. S'agissant de l'enquête entamée par le procureur Tchimou Raymond, le président du Conseil dit n'être pas contre. Au contraire, il traduit sa gratitude et sa reconnaissance au Chef de l'Etat pour sa volonté de mettre un terme au désordre. Seulement il lui demande de tenir compte des décisions du Conseil. Car ce sont celles qui proviennent des grands planteurs du pays. Ces derniers connaissent les centres d'intérêt de leur corporation. Et ont participé à la bataille syndicale pour la revalorisation de leurs activités alors que le Président Gbagbo était dans l'opposition. La mission du Conseil national des producteurs de café-cacao sera de coordonner les activités des planteurs et surtout de ramener à l'ordre les mauvais gestionnaires des structures de la filière. M. Bléhoué a dénoncé la multiplicité de sociétés créées en dehors des structures de la filière. La structure qu'il dirige, précisera-t-il, devra chapeauter celles qui existent déjà en jouant un rôle de contrôle, de sécurisation et de sanction des acteurs. Pour le président du Conseil national, des sections seront mises en place dans les villes de l'intérieur du pays. Ceux qui ne sont pas planteurs, ne feront pas partie de notre organisation. Je suis persuadé que la filière peut être sauvée. Un bureau national sera installé. Ensemble nous mènerons nos réflexions en vue de mettre un terme à l'anarchie . Cette lutte, affirmera-t-il, va contribuer à l'amélioration des conditions de vie de l'ensemble des producteurs. Des planteurs comme Sansan Kouao, Yao Fils Pascal, Brou Adou, pour ne citer que ceux-là, selon lui, sont déterminés à mener à bien la mission du Conseil.
Christian Dallet
Envoyé spécial? Sanctionner les dérapages
Une soixantaine de coopératives et syndicats agricoles venus de Sassandra, Tabou et San- Pedro étaient rassemblés jeudi dernier à la salle Rotary de San-Pedro pour s'informer sur la crise qui secoue la filière café-cacao. M. Kouamé Kouassi Bernard, président du Conseil d'administration (pca) de la Copaga, a justifié la naissance du Conseil national des producteurs de café-cacao. Le Conseil national des producteurs est un organe d'auto-régulation dont le rôle sera de veiller sur la gestion de la filière. Il va jouer le rôle de commissaire. Il va chapeauter toutes les structures et contribuer à la mise en place des nouvelles réformes tout en sanctionnant les insuffisances et les dérapages. Un fonctionnaire ou agent de l'Etat, puisqu' il a un salaire, ne peut veiller véritablement sur l'intérêt des planteurs?, fait-il remarquer. Avant de préciser que le doyen Bléhoué Aka, planteur dans le département d'Aboisso, mérite sa place de président de ce Conseil. Au vu de ses plantations industrielles. Selon le PCA de la Copaga, ce n'est pas le Conseil national qui va gérer les fonds de la filière. Par ailleurs, M. Kouamé a annoncé un atelier régional des producteurs, qu'il lui permettra d'organiser désormais des coopératives sous-préfectorales d'où partiront des décisions.



Edmond K. Konan
Correspondant régional

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