Un équipage du CeCOS est accusé de la mort d'un chauffeur de Gbaka. Les échauffourées ont encore repris hier entre forces de l`ordre et transporteurs à Yopougon. Ces derniers, protestant vigoureusement contre une bavure d`un équipage du CeCOS, laquelle bavure a coûté la vie à un chauffeur de gbaka, ont paralysé le transport toute la journée. Au détriment des nombreux usagers d`autant que les gbaka, taxis communaux et wôrô-wôrô et les taxis compteurs ont été empêchés d`exercer. Ce qui a donné lieu sur les artères principales de la commune, à des accrochages entre agents de la Brigade anti-émeute (BAE) et les manifestants composés pour la plupart des collègues de la victime, des coxers et autres badauds. Les manifestants, infiltrés par des délinquants de tout acabit, s`attaquaient à tout véhicule de transport qui avait à son bord des passagers. Occasion de vandalisme et de pillage pour certains d`entre eux, pourchassés et dispersés au moyen de gaz lacrymogène. Le chauffeur, dont la mort est à la base de la crise, répond au nom de Bamba Lacina et est âgé de 24 ans. Dans un studio situé dans le couloir d`entrée d`une cour commune en face de la paroisse St. Joseph à Yopougon gare, le corps d`un jeune homme baignant dans une mare de sang nous a été présenté. Et ce après avoir traversé une foule nombreuse attendant en face de la cour. Sur les circonstances de sa mort, attribuée par les manifestants à l`équipage du véhicule 11 du CeCOS, retenons la version de deux syndicalistes des transporteurs. Diabaté Adama du Synatraci raconte : " Le chauffeur au volant de son gbaka a été interpellé dans la nuit du mercredi aux environs de 21 h par le véhicule du CeCOS qui lui a barré le passage au niveau du carrefour Siporex. Non seulement Bamba a refusé de remettre son permis de conduire comme l`exigeait l`agent, mais il a tenté de s`échapper toujours au volant de son véhicule. Dans ses man?uvres, le gbaka a endommagé la portière droite du véhicule du CeCOS". Selon Diabaté Adama, le chauffeur, pris en chasse par la suite par les agents, a abandonné le véhicule dans une ruelle non loin du carrefour Sable avant de s`enfuir en direction de son domicile situé à environ 500 mètres. Diabaté Adama et Dianda Ibrahim, se disant témoins oculaires des faits, soutiennent que c`est dans la course-poursuite ainsi engagée que le coup fatal est parti de l`un des agents, pour atteindre le chauffeur Bamba Laciné. Du côté des responsables du CeCOS, on s`étonne des suites tragiques données aux faits, parce que, selon eux, les deux agents qui ont pris en chasse le chauffeur lorsque celui-ci s`enfuyait, n`auraient fait que des tirs de dissuasion en l`air avant de revenir sur leurs pas. D`ailleurs, jusqu`à mercredi à 18 h, aucun corps ne leur avait été présenté pour attester de la bavure de leurs hommes sur le terrain. Cependant, sur les simples affirmations des transporteurs, ils disent leur avoir présenté des excuses publiques si tel est que les faits étaient avérés. Le commandant du secteur CeCOS de Yopougon et ses collaborateurs ont ?uvré à apaiser les manifestants. Quant au premier responsable du CeCOS, le général Guiai Bi Poin Georges, il a immédiatement ordonné une enquête en vue d`établir les responsabilités des uns et des autres. Sur les circonstances de la course-poursuite entre l`équipage 11 du CeCOS et le chauffeur défunt, tous s`accordent à reconnaître que ce dernier s`est très mal comporté. Contrairement au dire des syndicalistes, il a renversé un policier au carrefour CHU, avant de percuter à Siporex la portière du véhicule CeCOS qui l`avait pris en chasse.
Landry Kohon