vendredi 29 février 2008 par Fraternité Matin

Le discours tenu par le DG du Bnetd, en France, sur la monnaie et la base militaire française a suscité une polémique au sein du parti. Le président de l'Assemblée nationale, le Pr Mamadou Koulibaly, a reçu, hier, en audience, le directeur général du Bureau national d'études techniques et de développement (BNETD), Ahoua Don Mello. La rencontre qui s'est déroulée au domicile du N° 2 de l'Etat, visait, selon Don Mello, à lui rendre compte de la mission qu'il a effectuée à Paris le 17 mars en vue d'entretenir les représentations étrangères sur le thème : La Côte d'Ivoire peut-elle rebondir?. En tant que militant, j'étais à Paris pour une mission. Je suis donc venu lui faire le compte-rendu pour que nous soyons au même niveau d'information. En toute camaraderie, fraternité et amitié et aussi en tant que responsables de ce pays, nous avons le devoir d'échanger. Le compte-rendu a donc été fait en bonne et due forme. Vous voyez que nous ne sommes pas là pour nous attaquer, on se donne la main pour attaquer le sous-développement. Et c'est cela notre mission fondamentale, a déclaré le DG du BNETD, à sa sortie d'audience et en présence de Mamadou Koulibaly. Interrogé sur la polémique née de son intervention face aux militants FPI de France, qui aurait été considérée comme une attaque ou une opposition au président du Parlement, notamment sur la présence de l'armée française en Côte d'Ivoire et la monnaie, le Fcfa, M. Don Mello a indiqué qu'il n'en est rien. Vous aurez l'occasion de visualiser la cassette et vous verrez qu'il n'y a rien de tout ce qui a été dit dans la pesse. Vous aurez la vérité sous vos mains, donc il ne sert à rien d'anticiper, de déformer le discours qui a été tenu à Paris, a-t-il dit. Néanmoins, le président de l'Assemblée nationale et 3ème vice-président du parti a rappelé que la question du départ de la base militaire française est inscrite dans le programme de gouvernement du FPI et cela ne fait plus l'objet de discussion aujourd'hui. Et la décision ne dépend point de la France mais des autorités ivoiriennes. De même, s'agissant du Fcfa, il a indiqué que l'objectif était de sortir des relations coloniales avec la France pour aller vers la Cedeao, quelque chose d'autonome. C'est au programme de gouvernement. Le DG n'a pas pu dire ce qui a été dit, a soutenu Mamadou Koulibaly. C'est justement ce discours que Don Mello aurait trouvé trop fort dans la situation actuelle et en raison de sa position au sommet de l'Etat selon la presse qui a rapporté les faits. Le chef du Parlement a cependant précisé qu'il s'agit d'un débat interne qui ne choque personne, comme ce qui se dit actuellement sur le programme de sortie de crise où les thèses élections sans désarmement et désarmement avant élections, gouvernement FPI et gouvernement non FPIs'affrontent. C'est cela la force du FPI. Entre la génération de Gbagbo et celle de Navigué, il y a des débats internes. C'est cela notre force, le jour où ça va finir au FPI, nous sommes morts, a ajouté le président du Parlement. Par ailleurs, sur la question de la monnaie, le Pr Koulibaly a affirmé que la décision de sortir de la zone Franc au profit d'une monnaie propre à la Côte d'Ivoire est un acte bien simple puisqu'il suffira que le ministre des Affaires étrangères signe une décision. Mais il avertit que cela ne pourra être possible avec un tel gouvernement de crise qualifié de N'zassa parce qu'hétérogène.
Les deux hommes qui sont sortis du huis clos très relaxes et souriants ont surtout exhorté la presse à promouvoir la démocratie et la libre expression, un principe cher au FPI. Eviter des positions partisanes, le choc des personnes mais plutôt le choc des idées, a conseillé Don Mello, à la presse. Il est conscient que ces sujets sont pertinents mais la question est de savoir quand et comment la mettre en pratique. Cela passe, selon lui, par la conquête du pouvoir d'Etat. En tout cas, le débat est ouvert et Mamadou Koulibaly pense qu'il doit se mener à tous les niveaux, sans se laisser intimider ou influencer parce qu'il dit être contre les béni oui, oui. Le jour où verrez les chefs parler et tout le monde répondre par oui monsieur, oui monsieur, c'est que le FPI est mort, a-t-il prévenu.



Paulin N. Zobo

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