vendredi 29 février 2008 par Notre Voie

Le président français Nicolas Sarkozy veut mettre fin au rôle de gendarme de l'Afrique? que s'est attribué son pays depuis au moins un demi siècle sur le continent noir.
C'est une initiative louable quand on sait le danger qu'a constitué (et elles continuent de l'être) les bases militaires et les unités spécialisées de la France dans ses ex-colonies.
En effet, les troupes de l'hexagone, véritables machines à exécuter les basses besognes des présidents français successifs et les chefs d'Etat africains à leur solde, ont fait la pluie et le beau temps en Afrique.
Presque tous les chefs d'Etat de la France, de De Gaulle jusqu'à Jacques Chirac ont réquisitionné ces militaires afin de mettre des hommes liges au pouvoir. Ces derniers, dans bien des cas, ont servi leurs intérêts politiques et financiers.
La conséquence, c'est que l'Afrique est devenu par la faute du pays de Nicolas Sarkozy et de ses suppôts africains, le continent de l'instabilité.
En 1963, l'Afrique francophone a connu son premier coup d'Etat qui a vu l'assassinat du président togolais Sylvanus olympio.
Ce mauvais exemple a été reproduit dans plusieurs autres pays africains dans lesquels les militaires français ont été indexés comme étant les véritables instigateurs.
Les exemples sont légions qui montrent que la France à travers son armée a entraîné, encadré et parfois aidé directement des putschistes africains à renverser des présidents démocratiquement élus.
Nous pouvons citer les cas des coups d'Etat perpétrés contre les pouvoirs de Maurice Yaméogo (Haute volta-1966), de David Dacko (Centrafrique-1966), de Modibo Keïta (Mali-1968), de Hamani Diori (Niger-1974), de Marien Ngouabi (Congo-1974), de Félix Malloum (Tchad-1979), de Thomas Sankara (Burkina Faso-1987), de Ange-Félix Patassé (Centrafrique-2003)...
L'un des coups les plus ignobles de la France, est assurément celui perpétré en 1994 au Rwanda où près d'un millier de personnes ont péri dans des affrontements.
Un génocide dont la France est en partie responsable parce que à l'époque des faits, les troupes du président français François Mitterand ont entraîné, encadré et soutenu les Hutus du président rwandais Juvenal habyarimana qui ont massacré les Tutsi.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner en déplacement à Kigali a d'ailleurs présenté samedi, les excuses de son pays pour ce drame sans précédent en Afrique contemporaine : "C'était certainement une faute politique. On ne comprenait pas ce qui se passait. Mais il n'y a pas de responsabilité militaire." , a-t-il dit.
Autre exemple : la France a massacré en novembre 2004, alors qu'elle y était pour aider à mettre fin à la grave crise qui secouait la Côte d'Ivoire, des ivoiriens aux mains nues avec des armes de guerre !
Tous ces drames et coups tordus à mettre au compte de la France ont eu lieu dans un contexte précis : c'était la grande période des réseaux foccart?, de la françafrique, un réseau au service exclusif de la France qui se décline, selon les moments, sous une forme politique, militaire, économique ou diplomatique.
Il faut donc espérer que Nicolas Sarkozy tienne parole et les accords de défense, qui se présentent dans bien des cas comme des accords de dupe, soient revus pour une meilleure coopération France-Afrique.






Serge Armand Didi sardidi@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023