vendredi 29 février 2008 par Notre Voie

Ahurissantes déclarations que celles faites par M. Amadou Koné, ministre de l'lntégration, porte-parole du gouvernement Soro, dont il fut, nous dit-on, directeur de cabinet du temps de la rébellion, à l'occasion d'une interview d'un journal français. J'avoue que j'ai été estomaqué par tant d'incongruités de la part d'un homme qu'on pourrait apparemment qualifier d'honorable. Que Dieu me le pardonne, si je l'ai pensé. Mais quelle mouche a donc piqué le sieur Amadou Koné ? Ne pas avoir la mémoire, au point d'ignorer les choses qui se sont passées en Côte d'Ivoire, il y a moins de 10 ans, c'est grave.
On peut en convenir. C'est un membre d'un gouvernement d'adversaires, comme a eu à le dire récemment le Président de la République. Même si tous les coups sont permis, mais tout de même.
Si Ouattara, son champion, s'est prévalu d'une autre nationalité, c'est la faute à qui ? Que Amadou Koné s'en prenne à Ouattara. Notre frère Basile Boli, pour ne citer que ce cas-là, qui a joué sous les couleurs de l'équipe de France, peut-il franchement vouloir jouer à nouveau en arborant les couleurs des Eléphants de Côte d'lvoire, bien qu'il soit, lui, né de père et mère eux-mêmes Ivoiriens ? Allons donc ? Voilà la vérité. Malheureusement, la guerre que connaît aujourd'hui notre pays est survenue par la faute de Ouattara au motif qu'on lui refusait la nationalité. Par ailleurs, comme une incongruité ne vient jamais seule, Amadou Koné enfonce le clou. A la question de savoir pourquoi impute-t-on à Gbagbo, "l'Ivoirité" conçue par Bédié ? Sans fausse honte, avec l'ignorance mélangée à la mauvaise connaissance de la réalité, le ministre de ce gouvernement d'assemblages de bric et broc répond textuellement : "Laurent Gbagbo, pour être élu en 2000, empêcha Ouattara d'être candidat au motif qu'il était de nationalité douteuse"... Le sieur oublie superbement, si cela n'est pas la mauvaise foi, que Gbagbo lui-même était candidat à cette élection. Comment pouvait-il alors empêcher M. Ouattara d'être candidat. Cela ressort du privilège de la Cour suprême, bon Dieu pas d'un simple candidat qu'était Laurent Gbagbo. Comme c'est grotesque. Nous avons tous été témoins de ce qui s'est passé réellement, en ces derniers jours du régime des militaires, sauf Amadou Koné qui portait, sans doute, des ?illères l'empêchant de voir tout ce qu'il y avait à voir.
Comme si cela ne suffisait pas, il attribue le "charnier" de Yopougon et les escadrons de la mort à des "Pro-Gbagbo". Un tribunal a eu lieu ici en Côte d'Ivoire. Une enquête internationale aussi. Nulle part, "les Pro-Gbagbo", comme dit Amadou Koné, n'ont été mis en cause. Par ailleurs, si ce ministre de l'Intégration, aveuglé par son ethnicisme et tribalisme, ne le sait pas, Laurent Gbagbo et son épouse ont gagné des procès en France à ce propos. Malheureusement, comme Amadou Koné ployait sous le poids de sa "kalach", il ne pouvait voir et entendre.
Si j'étais Gbagbo, dès la parution de cette interview, le sieur Amadou Koné devrait être démissionné pour mensonges grossiers et propagande ethniciste. C'est une faute lourde, surtout pour cause d'ignorance et turpitudes criantes.




Jacques Préjean


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