Le Premier ministre Guillaume Soro Kigbafori a reçu, hier jeudi, en fin de matinée, en audience, MM. Arend Kouwenaar du Fonds monétaire international et Bernard Harborne de la Banque mondiale. Les émissaires des institutions de Bretton Woods disent être venus parler avec le chef du gouvernement ivoirien, non seulement du processus de paix enclenché depuis la signature de l'Accord de Ouaga, mais surtout de l'utilisation faite des ressources de l'Etat. Sur ce dernier point, le représentant du FMI a félicité pour le budget 2008 qui a été très vite adopté. Pour lui, l'exécution du budget revêt une très grande importance . Les ministères ont la latitude de connaître leur dotation. Les populations savent ce qui peut être fait au niveau de l'éducation et de la construction des écoles. Arend Kouwenaar a souhaité que son exécution soit régulièrement connue de la population. Parce que, soutient-il, tout le monde doit savoir comment les ressources de l'Etat sont utilisées.
Parlant justement de l'utilisation de ces ressources, il a dit qu'il préférable de contenir aussi bien les fonds de souveraineté que la masse salariale des agents de l'Etat. Il n'a pas épargné les salaires versés à l'armée, à la police, les primes payées, etc. On est dans une année très difficile. 2008 sera une année charnière et on doit faire avec les moyens qu'on a. Il y a des choix à faire. Si on fait plus pour payer plus de droits, il y aura moins pour autre chose. C'est une question délicate mais c'est le gouvernement qui va décider. La population attend un dividende de la paix, c'est-à-dire, on espère qu'en 2008, il y aura plus de ressources disponibles pour la réhabilitation des routes, la réhabilitation des puits d'eau, pour des choses que les gens ressentent. Il est important de réserver des ressources pour cela, et d'un côté contenir les dépenses et faire avec ce qu'on a ?, a indiqué l'envoyé du FMI. Il est convaincu qu'au niveau des ressources de l'Etat, les Ivoiriens payent leurs taxes. Tout comme les sociétés payent également les leurs. Il conclut alors qu'il y a beaucoup de ressources qui viennent à l'Etat. Il est important, dira-t-il, qu'il y ait de la transparence dans tout cela et qu'il y ait un effort plus élevé en ce qui concerne le secteur pétrolier. Heureusement, à ce niveau, la Côte d'Ivoire a cette ressource. Cet or noir à part l'or violet qui est le cacao. Est-ce qu'il n'y a pas de possibilités aujourd'hui pour mobiliser plus de recettes dans ce secteur ? ?. Pour le FMI, la société nationale de pétrole à savoir la petroci qui, selon ses experts, a pu bénéficier de la rente pétrolière ces dernières années, doit contribuer au processus de paix, à la sortie de crise au cours de cette année charnière. Il lui demande de reporter certains investissements et de réserver assez rapidement une somme importante pour 2008.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr