vendredi 29 février 2008 par Le Temps

Alassane Ouattara s'oppose désormais à visage découvert au désarmement des ex-rebelles. Il leur fait des injonctions dans ce sens. "Pour rien au monde, les Forces nouvelles ne sauraient se défaire de leurs armes sans une nouvelle élection présidentielle". Cette assertion qui a l'air d'une injonction au mouvement de Guillaume Soro a été lue dans les colonnes d'un confrère du Rassemblement des Républicains, dans sa publication d'hier. Elle vient ainsi consolider la position du président du RDR qui en fait ces derniers temps, sa nouvelle bataille. Au cours de l'une de ses sorties, Ouattara a laissé entendre que l'élection présidentielle peut se tenir sans le désarmement des factions rebelles qui se promènent avec les armes en bandoulière dans les zones ex-assiégées. Certaines personnes, peu averties, ont pensé tout de suite à une plaisanterie. Mais pour qui connaît le mentor des républicains, l'idée répond à un besoin précis. Il l'a lancée et a laissé la latitude à ses relais d'en faire la propagande de sorte à préparer les esprits au désordre. Et c'est ainsi qu'il agit tout le temps quand il veut plonger le pays dans le chaos. En propageant de telles idées, Ouattara et ses amis préparent déjà la contestation des élections qu'ils ne sont pas sûrs de remporter devant un Laurent qui part auxdites élections avec la faveur des sondages et des pronostics. Ils sont tellement convaincus de cette réalité que déjà, ils menacent. "Laurent Gbagbo et ses amis ne comprennent que le langage de la violence". Le message est donc clair pour leurs militants s'ils veulent prendre le fauteuil présidentiel. Il n'y a que Soro et ses hommes qui peuvent les aider à semer les troubles. Voici ce que disent Ouattara et ses sofas à ce propos. "On imagine aisément ce que serait le paysage politique sans l'arrivée des Forces nouvelles du Premier ministre Guillaume Soro". Et d'ajouter : "L'avènement des Forces nouvelles a permis l'équilibre de la terreur, devant un pouvoir qui ne connaît que l'argument de la force ". Tout le monde, y compris la communauté internationale est donc averti. Le président du RDR et ses suiveurs ne veulent pas que le désarmement ait lieu parce qu'avec les armes de l'ex-rébellion et l'appui de certains de leurs fidèles au sein du mouvement de Soro, ils peuvent contester les résultats des élections comme c'est les cas actuellement au Kenya. Les responsables des Forces nouvelles qui font actuellement des pieds et des mains pour la réussite de l'Accord politique de Ouagadougou vont-ils se laisser prendre dans le piège de Alassane Ouattara ? Attendons de voir.
Pierre Legrand
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