Le cinéma ivoirien est plongé depuis une dizaine d'années dans un profond sommeil. Les professionnels du 7e art ne veulent pas laisser mourir cette discipline qui a de réelles chances de décoller en Côte d'Ivoire. C'est dans cette optique que le réalisateur Yéo Kozoloa a organisé dans le courant du mois de janvier, la première édition du Festival du cinéma de Korhogo (Festiko). Quelques semaines après l'événement, il a rencontré la presse. Une occasion pour lui de dire merci à toutes les personnes qui ont permis la tenue de ce festival qui, selon lui, a été une réussite parce qu'il a pu avoir lieu sans ardoise. «Cependant, c'est désolant de constater qu'il se trouve toujours des personnes pour mettre les bâtons dans les roues de ceux qui envisagent un avenir meilleur pour le cinéma en Côte d'Ivoire » s'est-il indigné. Pour lui, le cinéma ivoirien a de sérieux problèmes sur lesquels les professionnels du milieu, mais aussi l'Etat, doivent se pencher. « Il y a 15 ans, le cinéma rapportait à l'Etat entre 15 et 20 millions de Francs CFA par an. C'est vous dire que le déclin du cinéma est aussi préjudiciable à l'Etat », a-t-il fait remarquer. C'est pourquoi, il appelle les autorités à une prise de conscience afin de résoudre au plus vite les problèmes de production, de distribution et d'exploitation qui sont, à son avis, les véritables maux qui minent le cinéma ivoirien. Il s'est pour ce faire réjoui de la promesse du ministère de la Culture et de la Francophonie de mettre sur pied l'Office du cinéma ivoirien. Il s'insurge contre tous ceux qui pensent qu'une bonne promotion de l'audiovisuel peut permettre de remplacer valablement le cinéma. « Le numérique ne pourra jamais remplacer le cinéma en salle. Parce que ce sont deux réalités différentes », a-t-il dit. Avant de préciser que la Côte d'Ivoire est l'un des pays africains les mieux placés pour faire décoller le cinéma africain parce qu'elle a beaucoup d'atouts.
Solange Aralamon