vendredi 29 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Le président de l'Assemblée nationale a accordé hier, une audience au patron du Bureau national d'études techniques et du développement.

Hier en milieu de matinée, le DG du BNETD a été reçu à la résidence du Pr Mamadou Koulibaly avec lequel il a échangé. Le huis clos a duré environ une heure de temps. A sa sortie d'audience, Ahoua Don Mello, raccompagné par son hôte sur le perron de la résidence, a déclaré être venu rendre compte, en sa qualité de militant, d'une mission politique qu'il a récemment effectuée en France. Et cela, pour que le n°2 du régime et lui soient au même niveau d'informations mais aussi et surtout pour «exercer le devoir d'échanges » qui est une vieille tradition entre camarades militants. Poursuivant, il a indiqué être en phase avec le président de l'Assemblée nationale, contrairement à ce qui, selon lui, se raconte dans les journaux. «Vous voyez bien que nous ne sommes pas là pour nous attaquer. Nous sommes plutôt ensemble pour attaquer le sous-développement, la pauvreté et la misère qui sévissent dans le pays. Et nous avons les moyens et les possibilités de conduire et gagner cet important challenge», a clamé le technicien du développement, visiblement heureux de cette image de grande cohésion affichée hier devant les journalistes, par Koulibaly et lui. En effet, le DG du Bnetd avait réellement de quoi se réjouir puisque le déplacement d'hier,-fruit, selon des sources bien introduites au sein de la maison « bleue », de pressions multiples, appelant à la nécessaire union-, va certainement dissiper le malentendu et le trouble nés dans l'esprit des militants au lendemain de la sortie parisienne de Don Mello, et rapportée dans ces mêmes colonnes. S'exprimant à son tour, et revenant sur la question de la présence militaire française en Côte d'Ivoire, le président de l'Assemblée nationale indiquera : « Ce dont on parle figure bel et bien dans le programme de gouvernement du Front populaire ivoirien (FPI). Et même quand nous étions encore dans l'opposition, le Président Laurent Gbagbo a signifié un jour à Pierre Mauroy (ndlr : homme politique français, socialiste, il fut 1er ministre de mai 1981à juillet 1984, sous la présidence de François Mitterrand) sa volonté de voir un jour, la Côte d'Ivoire s'affranchir de la grosse influence française. Ce dernier lui a répondu que cela ne dépendait que des Ivoiriens car, selon lui, la France est en Afrique à la demande des Africains eux-mêmes.» C'est pourquoi, poursuivra-t-il, « je pense que Don Mello ne peut pas dire ce qui a été rapporté par les journalistes. Et d'ailleurs, même si par extraordinaire le DG avait tenu ces propos, il faut savoir que cela participe du débat interne qui est une tradition au FPI. C'est ça notre force. C'est ce qui fait la vitalité de notre parti. Sachez que ce n'est pas la contradiction qui perdra le Fpi, mais plutôt la pensée unique qui le tuera. Le jour où les militants seront réduits à être des « béni oui, oui », alors le FPI mourra». Sur sa lancée, le patron du parlement ivoirien est également revenu sur le sujet à controverse de l'arrimage du franc CFA à l'euro. A l'en croire, « à la première occasion, le franc CFA sera balayé. Cela ne tient qu'à la demande et à la signature du ministre de l'Economie et des Finances. Vous comprenez aisément que cela ne peut pas se faire avec ce gouvernement « n'zassa » que nous avons depuis quelques années. Donc quand nous reprendrons l'entièreté de notre pouvoir, nous mettrons en application toutes ces dispositions,-aussi bien sur les troupes françaises que sur la monnaie-, qui figurent dans les textes du FPI. Rassurez-vous, nous avons les capacités de conduire un tel projet », a conclu, le sourire en coin, le professeur Mamadou Koulibaly.

Yves De Sery
yvesdesery2@yahoo.fr

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