vendredi 29 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Les bailleurs de fonds suivent de près l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire. Ils sont résolument engagés à appuyer le gouvernement dans ses efforts de sortie de crise.

Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), M. Donald Kaberuka séjourne à Abidjan depuis mercredi dernier. En compagnie d'une mission conjointe de la banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), conduite par M. Arend Kouwenaar. Dans l'ensemble, tous restent déterminés à aider la Côte d'Ivoire à financer le programme de sortie de crise. Mais la BAD a été plus concrète, du moins en matière de mobilisation de fonds.

BAD : 14 milliards Fcfa à la Côte d'Ivoire.
L'institution a tenu son engament. La signature de l'accord de don annoncé en faveur de la Côte d'Ivoire a été effective hier, à Abidjan, entre le Premier ministre Soro Guillaume et le président de la BAD, M. Donald Kaberuka. 20 millions d'unités de comptes, soit environ 14,13 milliards Fcfa, tel est le montant mobilisé et financé sur don du Fonds africain de développement (FAD) au bénéfice de la Côte d'Ivoire. Ce montant servira au financement d'un projet dit d'appui institutionnel et multisectoriel au programme de sortie de crise. Dans le cadre des actions d'urgence pour le redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire national et la consolidation de la paix. L'objectif visé est d'aider le gouvernement à créer les meilleures conditions pour un fonctionnement harmonieux des secteurs de l'éducation, de la santé et du développement rural, notamment dans les régions du Centre, Nord et Ouest durablement touchées par la crise.

Retour à Abidjan, encore un peu de patience
Si le décaissement de fonds a été effectif, ce n'est malheureusement pas encore le cas pour le retour de la BAD de sa relocalisation temporaire de Tunis, à son siège, Abidjan. Sur la question, le président de la BAD a demandé aux Ivoiriens d'observer encore un peu de patience. Toutefois le Rwandais a tenté de rassurer en ces termes : Le siège de la BAD est à Abidjan en Côte d'Ivoire. L'institution a été délocalisée du fait de la crise. Maintenant que la situation a commencé à se normaliser au niveau de la Côte d'Ivoire, le retour peut être envisagé dans un proche avenir , a souligné M. Kaberuka. Seulement, il relève qu'il y a encore quelques conditions à satisfaire pour atteindre le minimum requis. Dans le mois de mai prochain, nous avons un conseil de gouverneur de la banque au Mozambique qui va encore étudier la question. Donc un peu de patience et sachez que l'institution est au côté de la Côte d'Ivoire , a-t-il répondu face à la presse.

Banque mondiale et FMI : Des promesses de fonds.
Le FMI, à travers le chef de délégation, M. Arend Kouwenaar, a indiqué à sa sortie d'audience avec le Premier ministre, que les discussions avec les autorités ivoiriennes ont porté essentiellement sur le bouclage du budget 2008. Le fonds s'est félicité de l'adoption du budget 2008, en début d'année, en janvier. M. Arend relève que l'institution est prête à soutenir le pays en ce qui concerne tous les aménagements à faire dans ce budget. Après les 30 milliards Fcfa, décaissés en août 2007, le FMI prévoit débloquer le reste, à savoir 30 autres milliards Fcfa pour appuyer la sortie de crise en Côte d'Ivoire. Le FMI exprime toutefois ses attentes liées à une meilleure gestion des fonds. La bonne gouvernance. Le fonds souhaite que le budget soit exécuté dans la transparence et que l'utilisation des fonds soit communiquée aux populations au moins chaque trimestre. Le fonds voudrait aussi que l'Etat arrive à contenir ses dépenses de souveraineté et de la masse salariale à la fonction publique. On doit faire de bonnes dépenses, marquées par des investissements que ressentent les populations dans les domaines des infrastructures routières, l'accès à l'eau potable, l'éducation, a-t-il conseillé. Pour la mobilisation des recettes, le FMI estime que la Côte d'Ivoire doit pouvoir s'appuyer aussi sur le secteur pétrolier. Mais surtout travailler efficacement à lutter contre le racket et la fraude, et rendre effective l'unicité de caisse de l'Etat. Comme le FMI, la banque mondiale a aussi pris des dispositions pour appuyer la Côte d'Ivoire. Le représentant résident, M. Bernard Harbrome indique qu'un fonds de 120 millions de dollars est prêt depuis 2007 et devrait être mis à la disposition de la Côte d'Ivoire. D'autres engagements financiers portant sur plusieurs centaines de milliards Fcfa sont également attendus de cette institution financière.

Vincent Kouassi

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023