vendredi 29 février 2008 par 24 Heures

Depuis l'Accord Politique de Ouagadougou, le pays tout entier est saisi de rumeurs persistantes et déclarations dans la presse et faisant état de l'éclatement du G7.

Très chers aînés Konan BEDIE et Alassane OUATTARA Dignes et valeureux cadets MABRI Toikeusse et SORO Guillaume.
Cette situation fragilise non seulement notre regroupement politique, mais fait aussi perdre l'espoir à l'écrasante majorité d'Ivoiriens qui ont eu le courage de nous suivre et de croire en une paix définitive et durable.
Je voudrais me permettre de vous inviter, tous, à observer que, dans les circonstances actuelles, la seule voie qui prévaut pour nous, c'est celle de la raison et de la sagesse politique.
De quoi s'agit t-il ? Où se trouve aujourd'hui le véritable enjeu de notre lutte ? Le G7 n'est pas une union sortie du néant ou une confrérie de sorciers constituée à minuit, au sommet d'un baobab, mais une initiative volontaire soutenue par les Ivoiriens épris de paix et de démocratie.
Au sortir des accords de Linas Marcoussis, il s'est avéré que Monsieur GBAGBO et son parti le FPI, voyant qu'ils étaient en difficulté, ont multiplié toutes sortes de man?uvres sordides, pour empêcher l'application desdits accords, en noyautant les membres signataires (récupération de l'UDCY et du PIT) et en optant ouvertement pour la poursuite de la guerre : Opération Dignité, création de toutes pièces de prétendus mouvements patriotiques qui correspondent en fait à des organisations de terrorisme civile, tout ceci dans le seul but de la conservation du pouvoir d'Etat, acquis dans des conditions calamiteuses .
L'affaiblissement systématique des différents Premiers Ministres a été l'une des armes utilisées.
Ainsi, Monsieur GBAGBO et le FPI ont révélé au grand jour, leur volonté de torpiller l'accord de Linas Marcoussis, de le vider de toute sa substance afin de gagner le temps nécessaire en vue d'un réarmement massif en violation de l'embargo décrété par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
La déchirure n'a pas manqué de se produire au sein des dix partis signataires, le FPI et ses nouveaux alliés qu'étaient l'UDCY et le PIT constituant un groupe, et les autres signataires devenant le G7.
Le G7 a donc été pour ses membres une volonté commune de s'investir et d'?uvrer totalement, sans calcul pour le retour à la paix et à la normalité en Côte d'Ivoire, sur la base des décisions prises et acceptées par tous à Linas Marcoussis, à savoir : ? La formation d'un gouvernement de réconciliation nationale dirigé par un Premier Ministre de consensus ? Le désarmement des milices ? La démobilisation, le désarmement et la réinsertion des ex-combattants ? La réunification du pays ? Le redéploiement de l'administration ? L'identification de la population et le recensement électoral ? L'organisation d'élections justes, transparentes et ouvertes à tous.
? Etc.
Chers frères BEDIE, OUATTARRA, MABRI et SORO, le dialogue direct de Ouagadougou et la nomination du Secrétaire Général des Forces Nouvelles comme Premier Ministre, bouleversent-ils ou remettent-ils en cause les termes de notre accord initial ? Pour moi, la réponse est : NON ! Les termes des accords de Ouagadougou qui reprennent les grandes lignes de Linas Marcoussis et de tous les autres accords subséquents, constituent de grands défis qui n'interpellent pas seulement les deux signataires desdits accords, mais aussi, tous les autres Partis Politiques, leurs Leaders et l'ensemble des Ivoiriens.
Mes chers frères, le RHDP et les Forces Nouvelles sont, à mon avis, encore plus directement concernés par les accords de Ouagadougou que quiconque, et le G7 se doit plus que jamais de se consolider pour faire front lors du grand combat qui s'annonce, celui des élections à venir (Présidentielle, législatives, Conseils Généraux, Municipales).
Le G7 ne s'est pas constitué pour uniquement ?uvrer à la sortie de crise en Côte d'Ivoire.
Chers Frères, Réveillons-nous tous et rappelons-nous que ce qui nous a amenés et condamnés à nous unir, c'est le constat (encore plus flagrant aujourd'hui qu'il y a cinq ans, en début de crise) que la praxis de Monsieur GBAGBO est aux antipodes de tout ce qu'il a prôné durant toute la décennie 1990, alors qu'il était dans l'opposition.
Cela se ramène essentiellement au mépris du peuple et de ses intérêts.
L'on assiste sous la refondation, à l'exploitation la plus ignominieuse des populations et au pillage systématique des ressources agricole et pétrolière du pays.
Les scandales financiers dans la filière café/cacao et la grande opacité qui entoure la production pétrolière nationale en sont des illustrations.
Ces cas de malversation des ressources publiques ne cessent d'inquiéter les bailleurs de fonds et partenaires au développement.
En outre, l'on assiste à une déliquescence de l'Etat, à une dégradation sans précédent des services publics les plus élémentaires (Santé, Education, Salubrité, Justice, etc).
Mais, chers Frères du G7, le plus grave danger pour notre pays, c'est l'instauration d'une véritable dictature d'abord rampante, mais désormais galopante qui, sans états d'âmes, confisquera le pouvoir d'Etat pour le conserver pendant de longues et lourdes décennies.
Le Corps Préfectoral, la police, la gendarmerie, l'armée, les magistrats, etc.
les principaux intervenants de l'activité publique sont pratiquement tous, sous contrôle, par des voies souterraines de recrutement, l'appât des faveurs et autres avantages non mérités.
C'est désormais en Côte d'Ivoire le printemps de la mal gouvernance, de la corruption et de la concussion.
Monsieur GBAGBO se sent tellement puissant et maître de la Côte d'Ivoire qu'il fait fi de toute considération envers autrui et surtout envers les travailleurs et les enseignants qu'il a humiliés publiquement lors de la traditionnelle fête du travail le 1er mai.
Oui, chers frères, notre mission, la Vocation même du G7, c'est de mettre fin à tout cela pour sauver la Côte d'Ivoire et ses populations.
Nous devons tout mettre en ?uvre pour battre le FPI et ses alliés aux élections à venir ! L'actuel gouvernement de transition-Coalition ne change rien à cet Impératif ! Il faut mettre fin au pouvoir de GBAGBO !!!! SORO Guillaume est Premier Ministre aux côtés de Laurent GBAGBO pour qu'ensemble, par l'application de l'accord de Ouagadougou, ils conduisent le pays le plus vite possible aux élections.
Soro Guillaume n'est pas et ne saurait être AFFI N'Guessan.
Le duo GBAGBO-SORO ne deviendra jamais une alliance politique, en dépit des manifestations exubérantes d'entente, de sympathie et de complicité déployées en public et servies aux caméras du show politique.
Une victoire de Monsieur GBAGBO à la prochaine présidentielle serait un désastre pour la Côte d'Ivoire, un revers historique pour l'opposition politique (PDCI, RDR, UDPCI, MFA) mais également une brutale fin de parcours politique pour tous les dirigeants du G7.
Au passage, SORO Kigbafori Guillaume a pu, comme nous tous, apprécier en frémissant, devant son récepteur de télévision, le prêche exalté de la grande prophétesse de l'Apocalypse qui, en plein meeting de réconciliation, de pardon et d'amour, après avoir valsé avec le représentant des Forces Nouvelles, a su trouver les mots appropriés pour faire savoir que : la ranc?ur et la volonté de vengeance demeuraient aussi vives qu'ardentes .
Chers frères du G7, je terminerai mon propos en revenant sur le principe que notre union s'impose plus que jamais, à savoir plus fortement qu'hier, et qu'il nous faut opter résolument et dès maintenant pour une candidature unique à la future élection présidentielle.
Je sais que ce n'est plus le bien-fondé de cette décision qui est en cause, mais son impact au sein de nos différents partis, surtout par rapport aux leaders que nous sommes.
Pourtant, cela ne représente pas une tâche insoluble.
Bien au contraire, cette équation peut trouver solution si, dans un sursaut collectif et pour le salut de la Côte d'Ivoire, le G7 prend la décision de se muer en formation politique unifiée.
Nos militants y adhérant tous, les crispations par rapport au parcours ou à l'histoire de chacun de nous, Leaders, s'estomperont progressivement.
Les Etats Majors des Partis auront à c?ur de déplacer et diriger l'adulation vouée à leur leader vers cette nouvelle et formidable entité politique qui naîtra sous le signe de la victoire, et nous épargnera les schémas récents du Sénégal et du Mali.
Chers frères, sans tarder, engageons nos états majors à se mettre en conclave pour étudier la question et nous faire rapidement des propositions sur la conduite à tenir jusqu'à l'aboutissement de ce grand projet.
Ils y arriveront d'autant plus aisément que, je peux vous le dire, ils sont déjà très majoritairement acquis à cette vision aussi réaliste que pragmatique.
Faisons-leur confiance, et en attendant, pénétrons-nous de la certitude qu'aucune prise en compte de nos statuts personnels bien que légitimes, bien compris et admis de nous tous, ne saurait justifier notre refus de la formule unitaire.
Rejeter la Candidature Unique à la prochaine présidentielle ne fera que garantir, sans recours possible, le succès de Monsieur Gbagbo.
Le peuple de Côte d'Ivoire ne nous pardonnera pas, si le G7 va en rangs dispersés à l'élection présidentielle et livre définitivement le pays à GBAGBO et à la Refondation.
Très fraternellement,.
ANAKY Kobena Innocent.
Président du MFA

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